Qui enverrai-je ? Me voici, envoie-moi !
Cinquième dimanche ordinaire
Dimanche 6 février 5ème dimanche ordinaire
Isaïe 6, 1-8 ; 1 Corinthiens 15, 1-11 ; Luc, 5, 1-11.
Qui enverrai-je ? Me voici, envoie-moi !
La première lecture et l’Evangile de ce dimanche évoquent l’appel et l’envoi en mission du prophète Isaïe et de l’apôtre Pierre. Parmi les points d’attention, nous pouvons retenir la disponibilité dont ils font preuve. L’un comme l’autre mesure qu’il y a une attente, un besoin. Le Seigneur les sollicite. L’un et l’autre signalent la disponibilité de leur part. Ni vous, ni moi n’étions là au moment de l’appel, ni-même lors de la rédaction de ces récits d’appel. Qu’aurions-nous fait si nous avions été à la place d’Isaïe ou de Pierre ?
Isaïe demande à être envoyé. Pierre mesure combien il est indigne d’être proche du Seigneur. Au cours de la semaine sainte, Pierre rappelera combien il est indigne d’honorer l’attente de Jésus. A nous de méditer l’attitude de Pierre ou d’Isaïe, et, plus encore, de suivre le même chemin qu’eux, sans savoir où cela mènera. Il faudrait aussi remarquer qu’autour de Pierre il y avait un certain nombre de compagnons. Il n’était pas seul. Ils s’affairent autour des filets pour récupérer les poissons. “Sois sans crainte” est-il précisé à Pierre. Cette parole est-elle réservée à Simon-Pierre ? Il y avait là aussi Jacques et Jean et d’autres dont on n’a pas les noms. A nous aussi cette parole est adressée : “sois sans crainte”.
Notre monde est troublé et troublant. La pandémie d’abord qui fait se limiter nos rencontres ; l’incertitude du lendemain qui nous rend prudents devant nos rencontres, incertains et hésitants sur les initiatives. Mais il y a aussi la baisse du nombre des collaborateurs à la mission. Serions-nous devenus moins intrépides qu’aux premiers temps autour des filets de pêche ? “Sois sans crainte” s’adresse à nous aussi, en cette période troublée. Le Seigneur appelle, il envoie, il invite aussi à faire confiance, car il accompagne.
Bien sûr ce n’est pas la même pêche que sur le lac. En précisant que l’objet de la pêche ce sont désormais des êtres humains, Jésus invite à mesurer l’objet de la pêche. La seconde lecture fait comprendre l’importance de l’annonce. Paul a été un grand prédicateur. Il s’est donné de la peine pour que la Parole soit entendue.
Luc rappelle au début de son Evangile : “Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des évènements qui se sont accomplis parmi nous… Moi aussi j’ai décidé d’écrire pour toi… ” Luc précise le sérieux avec lequel il va communiquer. Nous aussi, nous devons nous engager avec le même sérieux pour transmettre ce que nous avons entendu et reçu. Notre mission de témoin est aussi importante aujourd’hui que pour les premiers disciples. La distance dans le temps ne diminue pas notre tâche à transmettre. S’il y a davantage d’indifférence aujourd’hui cela oblige à davantage de persuasion pour que notre témoignage puisse être reçu. Abbé Emile Hennart.