Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé

1er dimanche de carême.

Deutéronome 26, 4-10 ; Romains 10, 8-13 ; Luc 4, 1-13.

Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé

 

La première lecture évoque l’offrande d’un homme de la terre : Abraham, et combien d’autres après lui. Aujourd’hui il n’y a plus en nos mains ces produits de la terre : carotte, navet, racines diverses ou gerbes de céréales. Il n’y a plus non plus ces bêtes de la basse-cour, ni le gibier de la chasse. Pourtant ce temps de carême est le moment où nous nous tournons vers Dieu pour lui parler, lui dire ce qui fait notre vie.

 

Peut-être ce temps du carême est-il le moment de renouer une conversation avec Dieu notre Père. Pour diverses raisons cette relation a pu être distendue. Nous profitons de ce début de carême pour resserrer les liens distendus. En écoutant l’Evangile, nous verrons que chacune des trois intentions accroche une phrase de l’Ecriture en forme de conclusion. Nous n’avons peut-être pas les mots justes pour parler à Dieu… il y a ces mots de l’Ecriture pour exprimer nos sentiments envers Dieu : “L’homme ne vit pas seulement de pain”ou “C’est devant le Seigneur que tu te prosterneras”… 

 

Ce peut être pour nous l’occasion d’ouvrir un peu plus notre Bible, là où des générations ont inscrit leurs liens avec le Seigneur. L’Evangile nous signale aussi que Jésus, après son baptême s’est imposé un temps à l’écart, “un temps avec Dieu”. Ce carême aujourd’hui peut être ce temps que nous nous accordons pour être davantage avec Dieu. Ce carême est aussi proposé comme un temps de réconciliation. L’image du fils prodigue peut être un bon exemple pour reprendre le chemin. Il a fait ses choix, mais il s’arrête sur son chemin pour retrouver le chemin du père.

 

Le plus étonnant est le dialogue avec son père. Il n’a pas le temps de lui parler, tant le père l’attendait avec des paroles de réconciliation. C’est ainsi que nous devons imaginer cette rencontre avec le Père : c’est lui qui nous attend, c’est lui qui nous devance. C’est ainsi que nous devons comprendre ce temps du carême : Dieu nous devance sur ce chemin. Cela ne veut pas dire que nous ne devons rien faire, mais seulement que, sur ce chemin, il est déjà là. Ainsi nous commençons ce temps avec la certitude que le Seigneur est déjà là, avec nous. Cela devrait nous rassurer : qu’importe ce que nous sommes, ce que nous avons fait, le Seigneur désire cette rencontre entre lui et nous. E.H.