A quoi sert le sel s’il s’affadit ?

5ème dimanche ordinaire - commentaire

Isaïe 58, 7-10 ; 1 Corinthiens 2,1-5 ; Matthieu 5, 13-16

Les lectures de ce dimanche sont dans la suite immédiate de celles du 4ème dimanche du temps ordinaire. Tout d’abord Isaïe. Dans le livre, plutôt court, de Sophonie, nous pouvons retenir qu’il n’a pas seulement été prophète de malheur (ce. Les paroles qui ont inspiré le dies irae ou jour de colère, mais aussi l’invitation à chercher le Seigneur, à avoir un culte plus authentique, une vie qui prenne les dimensions sociales de l’existence. Nous retrouvons cela dans le texte d’Isaïe ce dimanche : “partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement ne te dérobes pas à ton semblable”..

Ce sont des paroles que l’on retrouve aussi chez le prophète Amos. On peut se demander si ces paroles ne concernent pas aussi l’aujourd’hui des croyants, de ceux qui ont besoin de deux Bibles, pour jurer plus authentiquement de leur foi en Dieu… Mais en Amérique, on n’a peut-être pas le même Dieu ni le même souci des pauvres. Les paroles de l’Ecriture passent bien souvent le temps où elles ont été écrites pour inspirer les attitudes et décisions qui nous rapprochent (ou nous éloignent) du Dieu d’amour dont parle saint Jean : celui qui dit j’aime Dieu qu’il ne voit pas et n’aime pas son frère, est un menteur”. Sans doute ces raccourcis son rapides, mais il y a tant de prédicateurs en Amérique qui prêchent la richesse comme signe de l’amour de Dieu et qui oublient que le Seigneur s’est fait le dernier de tous.

 

N’est-ce pas ce qu’a fait et écrit saint Paul quand il rappelle ses premières rencontres avec les corinthiens (associer les lectures du 4ème et du 5ème dimanche du temps ordinaire) : il n’y a pas beaucoup de puissants ni de riches chez vous… mais ce qu’il y a de faible et de méprisé, voilà ce que Dieu a choisi… (1 Corinthiens 1 et 2). Au moment où il rédige sa lettre aux Corinthiens, Paul se rappelle son expérience de prédicateur à Athènes, ville autrement plus noble et plus riche que celle de Corinthe, peuplée d’esclaves et de gens de peu. Pourtant c’est là, à Corinthe, qu’il s’est longuement installé avant de passer à Ephèse.

 

De l’évangile, on retiendra qu’il conclue l’introduction au sermon sur la montagne : vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde…c’est-à-dire que vous êtes allumés par le Christ pour éclairer ceux qui vous entourent grâce a chemin tracé par Jésus au long de son évangile. On remarquera qu’en conclusion du sermon, et en parallèle à ce texte sur la lumière : ainsi tout homme qui entend ces paroles et les met en pratique peut être comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc…

Ceci permet de mieux comprendre la traduction de Chouraqui de "bienheureux": ""En avant, les pauvres.. "en avant" les artisans de paix.. Ceci évite l’aspect passif de la traduction béat, béatitude, bienheureux : En avant ! Cela reste à faire.  EH