Qu’êtes-vous allés voir au désert ?
3ème dimanche de l'Avent
Dimanche 11 décembre 3ème dimanche de l’avent
Isaïe 35, 1-10 ; Jacques 5, 7-10 ; Matthieu 11, 2-11.
Les trois lectures de ce dimanche invitent à l’espérance, à la joie, ceux à qui ces textes étaient destinés. Il faudrait se remettre en situation au temps d’Isaïe, au temps de saint jacques, au temps de la rédaction de l’Evangile quand Matthieu reprenait les paroles de Jésus pour son temps.
Ce pourrait être des paroles faciles… or elles supposent notre propre participation pour que vienne ce jour nouveau où l’aveugle verra, le désert fleurira, où les exilés avanceront avec des cris de joie. Cela apparaît moins avec Jacques, pourtant nous savons les insistances de Jacques pour une foi active… L’image du messager qui prépare le chemin devant le Seigneur suppos qu’on voie aussi ceux qui l’écoutent et mettent en œuvre ses recommandations. Nous l’avons fort justement traduit dans le chant : “préparez le chemin du Seigneur !”
Il est vrai que l’approche des fêtes et leur cortège de rues illuminées peut inviter à la fête. Est-ce pour autant la joie. Déjà dans l’antiquité on fêtait la fin des courts jours et le retour du soleil par des saturnales ou autres festivités. Est-ce bien de cette joie-là que nous sommes invités à l’approche de Noël. Cette fin d’année plus que d’autres demeure bien terne à cause de l’incertitude face à l’avenir, de la multiplication des inégalités, du doute que la démocratie progresse, et plus encore que les économies soient au service de tous… Le prophète donne des images pour donner à espérer : les déserts qui fleurissent : seraient-ce les plaines d’Alep et de Ninive, de Lybie et du Mali ?
Il y a un an, avec la Cop21, on se mettait à rêver d’une terre que tous bichonneraient, du plus riche au plus pauvre ; on espérait aussi des programme politique où tous paieraient selon le volume de son comte en banque (connu et caché). Les spécialistes des analyses de société laissent entendre que la déception vient des promesses non tenues ou des doutes qu’un régime puisse s’amender. Nous connaissons la parabole du grenier bien rempli : à quoi cela sert-il puisque ta vie te sera réclamée cette nuit-même ? On comprend que les laïcards extrêmes ne souhaitent plus entendre cela. Pourtant il n’y a d’autre avenir humain pour notre terre que de partager entre tous les richesses produites aux quatre coins de la terre. Les chrétiens devraient être de ceux qui mettent en œuvre un christianisme social où le partage devient une réalité. La doctrine sociale de l’Eglise offre des pistes de réflexion. ‘Laudato si !’ revient sur ce qui permet de construire un avenir à la société… “Qu’êtes vous allé voir au désert ?”interroge le Christ dans l’Evangile de ce dimanche. Pour cela, il nous suffit de relire les textes où les paroles de Jean-Baptiste sont proclamées, au début de chacun des Evangiles.
Lajoie commence quand nous voyons des hommes et des femmes, des enfants aussi se mettre à l’œuvre pour que vienne ce jour du Seigneur où se réalisera le repas de fête sur sa montagne. Il suffit aussi de relire les Evangiles pour voir quel est le chemin de Jésus et face de ses nombreux détracteurs. Cherchons comment faire venir ce chemin du Seigneur dans chacune de nos vies. E.H.