Rendre témoignage à la Lumière

3ème dimanche de l'avent

Dimanche 13 décembre. 3ème dimanche de l’avent

Isaïe 61, 1-11 ; 1 Thessaloniciens 5, 16-24 ; Jean 1, 6-8. 19-28

 

Les textes de ce 3ème dimanche de l’avent sont tous empreints de positivité. Certes nous sommes orientés vers le Seigneur qui vient. L’ancienne liturgie en latin appelait ce dimanche : “Gaudete, réjouissez-vous !” Sans doute faut-il aussi entendre la parole de Paul aux Thessaloniciens : “ N’éteignez pas l’Esprit, discernez la valeur de toute chose”.

 

En raison de la pandémie qui dure, de l’enfermement et du confinement, nous risquons de vivre comme sous une couverture, en repli, en attente de jours meilleurs, peut-être aussi en laissant grandir la désespérance. Le pape François a produit des invitations à l’ouverture, au changement. Dans l’encyclique “Fratelli tutti, tous frères” il développait d’abord un regard sombre sur la misère du monde, portant attention à tout ce qui, dans notre monde, ne favorise pas la fraternité. Les réponses humaines en ce début de 21ème siècle sont de l’ordre de l’abandon, peut-être aussi du désespoir. Pourtant le pape François invite à modifier nos relations humaines. Pour qu’elles deviennent réellement humaines.

 

C’est en ce sens qu’un autre livre est écrit qui a pour titre : “Un temps pour changer”… Avant tout changer notre rapport au monde, au frère, mais aussi changer notre rapport à Dieu. La gangrène actuelle de nos sociétés, que repère François, c’est le capitalisme, la montée de la pauvreté et l’abandon des programmes sociaux, le cynisme de certains dirigeants, la catastrophe écologique. Nous pourrions ajouter, pour la France, la rupture entre la République et le monde catholique. Pas seulement à propos des messes interdites, mais l’absence de dialogue et le fait que les réflexions chrétiennes n’imprègnent plus le monde contemporain. Une certaine laïcité se développe qui se réjouit de voir le religieux s’affaiblir.

 

Lorsque Jean Baptiste élève la voix au bord du Jourdain, le christianisme n’imprégnait pas la société autour de lui, le monde était en attente. Autour de Jean, il devait y avoir des semences de disciple, qui bientôt constitueront la première équipe autour de Jésus et qui s’éparpilleront par villes et villages. Les évangiles synoptiques apportent quelques précisions sur les homélies du baptiste que je 4ème évangile ne rapporte pas. Ces paroles ne devaient pas être très éloignées des paroles du pape François quand il insiste sur la fraternité, le partage fraternel.

 

Puisse notre méditation et aussi notre action se développer pour que vienne ce monde d’amour, de justice, de paix auquel nous convient le Seigneur et les Ecritures que nous lisons ce dimanche. Beaucoup de rencontres dans les quartiers n’ont plus lieu, ce qui fait que les liens de fraternité ne sont plus tissés; de ce fait nous nous tenons moins informés. Seul l’urgent trouve sa place. Méditons la seconde lecture, où Paul invite à discerner la valeur de tout chose ; retenons son appel : “n’éteignez pas l’Esprit” demande-t-il.

 

Ce temps qui nous rapproche de Noël est une occasion de préparer la venue du Seigneur… il nous faut préparer son chemin en reconnaissant que ce n’est pas comme d’habitude ! La prudence nous appelle à nous tenir à distance les uns des autres. La distance nous est aussi imposée lors des célébrations. Il nous faut donc voir comment resserrer les liens entre nous, vouloir que la fraternité continue à se vivre. L’évangile de Jean rappelle que Dieu se rend proche de nous en venant chez nous. Avec le pape François, il nous faut continuer autant que possible à vouloir nous rapprocher les uns des autres. E.Hennart