Seigneur, montre-nous le Père.
5ème dimanche de Pâques
Actes 6, 1-7 ; 1 Pierre 2, 4-9 ; Jean 14, 1-12
A lire le récit des Actes, (première lecture), nous découvrons le souci du service des pauvres, dans l’organisation de la première communauté à Jérusalem. Mais, comme le font remarquer plusieurs exégètes, en regardant ce que font les premier élus à ces nouvelles fonctions (Etienne puis Philippe), il nous faut bien constater que ce qu’ils réalisent c’est la diaconie de la Parole annoncée : nous sommes donc invités à révisiter ce que nous avons en mémoire. Que ce soit Etienne, que ce soit Philippe, c’est bien sous l’impulsion de l’Esprit saint qu’ils réalisent une mission d’annonce et nous devrions en tenir compte !
L’urgence est bien à l’annonce de l’Evangile. Un ami me faisait remarquer que le parvis de son église, dimanche dernier était empli du cri des enfants préparant leur communion, et il me faisait cette confidence : “dimanche prochain, après leur communion, on ne les verra plus. A quoi cela sert-il de tant préparer leur communion si elle n’est qu’une fin de partie ?” Nous devrions en même temps nous interroger sur l’intérêt des parents de ces enfants envers le continu de la vie croyante et de son intérêt. Il ne s’agit pas de transmettre un savoir, comme on le pensait au temps du catéchisme en questions et réponses, ni même des années post-concile.
Il s’agit de vivre des relations de fraternité à l’image de ce qu’a proposé le Christ et les premiers chrétiens : vivre en fils du même Père, ou, pour reprendre Paul, se découvrir membres d’un même corps. Il est intéressant de voir le renversement inauguré par le Christ dans sa réponse au jeune homme riche. Ce jeune homme demandait qui est mon prochain ? Et le Christ raconte une histoire qui se traduit par une question inversée : lequel s’est fait le prochain de l’homme blessé et abandonné sur le chemin. Cette manière de parler inclut une question qui devient personnelle : Et moi, de qui me suis-je rendu le prochain… C’est une manière de relire sa vie et ses relations.
Question relation, l’évangile en évoque la question. Entre le Christ et le Père, entre Thomas et le Christ… l’évangéliste fait découvrir la distance entre Thomas et le Christ. Il doit manquer des étapes dans la relation qui empêchent de se connaître et de se reconnaître, de se comprendre : “Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas !” Nous pourrons accomplir les œuvres du Christ à la condition d’être proches de Lui, reliés effectivement à lui D’où la nécessité d’entretenir cette relation :par la lecture des Ecritures, par le dialogue les uns avec les autres afin de reconnaître dans nos vie sa présence et la présence de son Esprit par l’amour que nous avons les uns envers les autres. Cela est exigeant, c’est vrai ; cela demande surtout de prendre le temps de s’arrêter EH