Souviens-toi Seigneur, ma vie n’est qu’un souffle

5ème dimanche ordinaire

Job 7, 1-7 ; 1 Corinthiens 9, 16-22 ; Marc 1, 29-39

La première lecture présente Job comme un homme en pleine dépression. Un homme juste, souffrant de mille misères qui lui tombent dessus s’interroge ; je ne suis que néant, ma vie n’est qu’un souffle. Une succession d’amis vont tenter de le raisonner, chacun avec sa philosophie ou sagesse personnelle. Mais il n’y a pas d’explication convaincante. La rédaction du livre très long donne l’impression d’avoir rassemblé toutes les sagesses du monde sur le sens de l’existence, du mal en particulier. On pourrait se demander “De quoi Dieu est-il responsable ?” mais aussi “De quoi l’homme est-il responsable dans ce qui arrive ?” Mais là n’est pas l’objectif du conteur. On peut se demander si l’objectif n’est pas de situer l’un devant Dieu : Job et Dieu. C’est-à-dire qui suis-je pour Dieu et qui est Dieu pour moi ? La réponse est personnelle et elle n’est pas d’ordre philosophique ! Le psaume 8 fournit sa réponse : QU’est-ce que l’homme pour que tu t’intéresses à lui ?

 

Une autre réponse consiste à reconnaître la venue de Jésus comme le moment où Dieu s’approche de nous (tout début de Marc : le Royaume s’est approché de vous). Le texte de ce dimanche présente la fin d’une journée et le début de la suite. Jésus apporte guérison, expulsion des démons et annonce de la Bonne Nouvelle. Marc accorde peu de place aux détails des rencontres et guérisons, sauf pour faire entendre qu’un monde nouveau est commencé… y compris avec le pardon des péchés, c’est-à-dire la rupture de liens avec Dieu.

 

C’est à partir de ce moment-là que les officiels vont s’opposer à Jésus. Voilà pourtant le cœur de la Bonne Nouvelle, la réconciliation entre Dieu et nous. On comprend mieux que Paul se sente concerné par l’annonce de l’Evangile, sa nécessité, son urgence : Tout cela, je le fais à cause de l’Evangile. La relation de Paul qui écrit aux Corinthiens a été passionnante et quasi fusionnelle. Plus que lors des missions précédentes, il s’est passé un accrochage fusionnel entre ces païens nouveaux convertis et Paul.

 

Paul signale que ce n’est pas une question de mérite ou d’intérêt personnel. Non. Paul s’est fait faible avec les faibles, il s’est fait tout à tous pour en gagner quelques-uns. L’annonce de l’Evangile n’est pas un métier mais une nécessité, une conviction interne. Puissions-nous avoir ce même souci pour aujourd’hui à l’égard de ces hommes et femmes que nous croisons dans leur existence. Ils n’ont pas beaucoup pour discuter, pour peser le pour et le contre.  Ils courent pour que chacun des leurs ait un bout de pain, un bout d’avenir, un bout d’espérance. Sans doute pensent-ils que Dieu les a abandonnés ou qu’il ne sert à rien. Si nous ne leur faisons pas découvrir que Dieu les accompagne, qui le fera ? EH