Une mission à risques

Dimanche 15 juillet   15ème dimanche ordinaire

Amos 7, 12-15 ; Ephésiens 1, 3-14 ; Marc 6, 7-13

Toi, le voyant, va-t’en d’ici !

C’est l’un des seuls dimanches où le lectionnaire s’arrête sur Amos le prophète. Peu cité dans la liturgie, probablement parce qu’il ne parle pas du Messie et que son langage est dérangeant, Amos est peu connu et pourtant il est considéré comme le premier des “prophètes écrivains”. Il est le premier prophète dont on a rédigé le contenu de la prédication sous forme de rouleau indépendant (même s’il y a eu une remise en forme). Homme du sud, héritier des traditions qui ont entouré l’arche de l’alliance, il ne peut accepter qu’on piétine aussi allégrement les règles de vie inscrites dans le décalogue et l’ensemble des livres dits “de Moïse”, en particulier Exode et lévitique. Il commence sa mission par un tour d’horizon des peuples et tribus voisines, avant de s’attaquer à Israël et à Juda, dont il dénonce les crimes et les infidélités. On comprend mieux l’épisode de ce jour où, dix mois après le commencement de prophétisme, il se fait expulser par Amasias, prêtre du temple de Béthel qui, au nom du roi, lui interdit de continuer à prêcher : “Toi, le voyant, va-t’en d’ici !” Faire de la politique à la porte du Temple, cela ne passe pas, hier comme aujourd’hui, et pourtant, rappelle-t-il : “Je gardais les troupeaux et soignais les sycomores quand le Seigneur m’a appelé.” Que faut-il penser de Mgr Romero, de Helder Camara et de combien d’autres chrétiens qui furent maltraités en Amérique latine pour avoir donné priorité aux pauvres. Le pape François va prochainement en canoniser quelques-uns, ce n’est que justice.

L’Evangile de ce dimanche évoque l’appel des Douze, plus exactement l’envoi en mission. Le Christ n’appelle pas de disciples à faire cour autour de lui ou à faire salon dans son évêché. Il est étonnant que le Christ s’entoure de collaborateurs, car cela ne se voit pas dans l’Ancien Testament, lorsqu’un prophète commence sa mission. Jésus appelle ses amis à devenir pauvrement les témoins de sa personne et de son Evangile. Il précise aussi qu’il n’y a pas de temps à perdre : c’est à prendre ou à laisser. On ne peut se permettre, pour de début d’Evangile, de discuter avec chacun en vue de la conversion. Il faut donc des disciples crédibles pour ce début de mission. J ,Plus tard, on pourra discuter, approfondir mais pas pour l’instant.

Jésus donne quelques conseils ou mises en garde pour ceux qu’il envoie : ne pas avoir d’intérêt dans l’affaire, savoir qu’ils ne seront pas toujours reçus…

 

 

Sur Amos, on peut consulter le dossier Amos en cours de réalisation, dans le site diocésain, Maisons d’Evangile : http://arras.catholique.fr/maisonsdevangile