Venez à moi, vous qui peinez.

14ème dimanche ordinaire

Zacharie 9, 9-10 ; Romains 8, 9-13 ; Matthieu 11, 25-30

Venez à moi, vous qui peinez.

 

Au moment où l’esprit de chacun aspire à vivre un autre temps, alors que le calendrier appelle à regarder vers l’avenir proche et lointain, plutôt qu’à regarder vers le passé où chacun a été impacté, il est normal pour chaque croyant de regarder en arrière et d’’offrir au Seigneur ce premier semestre dont on ne voudrait plus se souvenir. Il y a ce qu’on aurait voulu… mais il y a surtout ce qui a été. C’est par Jésus-Christ que cette vie peut être orientée vers le Père. Je me souviens d’un ancien refrain d’offertoire : Tout vient de toi, ô Père très bon ; nous t’offrons les merveilles de ton amour. Notre prière doit donc s’inspirer du lien très fort qui nous unit au Père de Jésus et notre Père.

 

Il y a des merci que nous avons oublié d’exprimer. Il y a des pardons que nous voudrions prononcer… IL y a surtout une affirmation à redire : “Seigneur je suis là devant toi, porteur de cette vie et désireux qu’elle devienne une vraie vie.”. Nous pouvons aussi nous inspirer de la prière de Jésus que nous rapporte Matthieu dans son Evangile : “Je te remercie de ce que tu as caché aux sages et aux savants et que tu as révélé aux petits”. Cela peut nous étonner, mais cela nous rapproche du magnificat rédigé par Luc pour Marie. La suite de l’Evangile est une invitation à trouver le repos. Il est vrai que nous sommes perpétuellement en éveil pour voir ce qu’il faut faire, vers quoi orienter notre dynamisme.

 

Si l’on relit le début de l’Evangile de ce dimanche, nous constatons qu’il fait allusion aux réussites et échecs des prédications, celles de Jean-Baptiste comme celles de Jésus. Cela n’a pas empêché que l’un et l’autre continuent leur service de la Parole. Peut-on alors employer l’autre image du joug léger ??? Est-ce bien à cela que Jésus nous appelle : venez à moi car mon joug est léger ? Arrivés à une étape en ce début juillet, nous pouvons nous demander comment nous allons porter ce joug qu’est de vivre en disciple de Jésus, et de porte sa parole.

 

Une image qui est accrochée à Jésus, rapportée par Zacharie, c’est celle d’un roi monté sur un âne. Sur un âne et non sur un cheval ! Cette image peut prêter à sourire : Jésus n’est pas un foudre de guerre, mais têtu comme un âne, il avance à son rythme… mais il avance. Cette image d’un autre temps pourrait-elle aider notre méditation à avancer un pas après l’autre au moment où bien des obstacles ou lourdeurs pourraient nous amener à lâcher prise. N’avons-nous pas à avancer sur les chemins tortueux de l’existence, avancer comme un âne, avec passion jusqu’à la résurrection dans la certitude que le Père nous accompagne ? Abbé Emile Hennart