Voici la servante du Seigneur.

4ème dimanche de l’avent

2 Samuel 7, 1-16 ; Romains 16, 25-27 ; Luc 1, 26-38

 

 Un jeune couple avait quitté son village. Il avait traversé deux frontières entre Galilée et Samarie, puis entre Samarie et Judée, tous deux à pied avec un âne comme compagnon. Ils devaient se déclarer en préfecture, pour répondre aux exigences du nouvel empereur de Rome qui régnait désormais aussi sur la région. Ils faisaient partie de ces gens en déplacement ; les auberges étaient combles et il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie. Depuis deux mille ans, cette histoire réveille les cœurs et les chrétiens se rassemblent dans la nuit de Noël pour fêter l’heureux avènement d’un enfant. Mais depuis quelques années, à proximité de cette région de Judée (Palestine), ils sont bien nombreux à traverser les frontières : qu’ils soient de Syrie ou d’Irak, de Mésopotamie ou de Lybie, du Nigéria ou d’Erythrée. Parmi eux, il y a aussi des enfants et des bébés. Combien sont morts au désert ou dans la Méditerranée ?

 

Le prophète Isaïe avait pourtant annoncé, six cents ans plus tôt, qu’avec le prince de la paix il n’y aurait plus de guerre ni de haine… Cela fait 2.600 ans qu’on espère. Saint Jean l’évangéliste, dans l’Apocalypse, parlera aussi de ce règne sans fin ;33Au milieu de la place de la cité est un arbre de vie produisant douze récoltes… il n’y aura plus de malédiction, il n’y aura plus de nuit, car le Seigneur répandra sur eux sa lumière”.

 

Nous voici à quelques jours de Noël, au milieu d’un monde parcouru encore et toujours par des réfugiés et des migrants. L’usure se fait sentir chez les bénévoles et les institutions françaises augmentent la pression contre les bénévoles et les réfugiés. Les journaux de ces derniers jours signalent encore que les inégalités ont augmenté entre riches et pauvres… Il y aura toujours à faire! 

Si nous relisons bien le récit 2 Samuel 7, rien n’est promis au roi David : “ce n’est pas toi qui me bâtira une maison” dit le Seigneur, à celui qui avait construit pour lui-même, qui avait fait exécuter un fidèle officier pour s’approprier sa femme. C’est à ce monde-là que Jésus est envoyé. Ce monde n’est ni tout noir, ni tout blanc. Des gestes de solidarité, des dons existent et soulagent des personnes en détresse. Jésus vient pour que tout homme ait la vie, qu’il l’ait en abondance. Il propose une orientation, un chemin qui rapproche de son Père.

 

Amené à relire les débuts de l’humanité selon la Bible, que ce soit Genèse 1 (origine du monde et regard de Dieu), que ce soit Genèse 12 (les débuts d’Abraham), je me suis étonné d’y voir, dès le début, des intuitions positives : la Bible invite à comprendre les relations de Dieu envers l’humanité en termes de bénédictions. Ce sont encore des paroles de bénédiction qui sont adressées à Marie affirme Luc. Tout au long des lettres de Paul on peut entendre des hymnes d’action de grâce. Ce serait cependant une erreur de croire que tout nous tomberait du ciel. Non d’autant plus que la tentation, comme un serpent rode pour détruire l’œuvre de Dieu. “Ne nous laisse pas entrer en tentation”, pouvons-nous dire avec le Notre Père. Jésus qui vient n’est pas un père Noël qui distribuerait des cadeaux, il est plutôt celui qui invite à se lever, à marcher à la rencontre du prochain pour le soutenir. Jésus vient pour nous et en même temps il provoque à aller à la rencontre de l’autre, à marcher à sa suite sur les routes humaines. Heureuse fête de Noel. EH