Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité !
4ème dimanche ordinaire
Deutéronome 18, 15-20 ; 1 Corinthiens 7, 32-35 ; Marc 1, 21-28
La réaction des Galiléens de Capharnaüm à la manière de parler de Jésus étonne. Plus encore, il y a de l’admiration devant le style de parole et de réception. C’est peut-être l’expression d’un style d’enseignement qui ne faisait plus effet : les responsables de synagogue, les sadducéens tout comme les scribes et pharisiens s’étaient sans doute enfermés dans un style répétitif et sans convictions. En quoi donc Jésus apportait-il du neuf ? Probablement qu’il en appelait au cœur. Probablement qu’il parlait d’un Dieu qui se rend proche, plein de miséricorde et non de courroux.
Mais il ne faudra pas longtemps pour que la foule se retourne contre Jésus, on en a un bon exemple en Luc 4, où la foule entraine Jésus hors de la ville pour le mettre à mort.
Si cette première prédication à Capharnaüm fut positive, il n’en sera pas de même une semaine plus tard, puisque Marc, en 3,6, dans une présentation saisissante nous parle du complot qui se trame lors d’une seconde visite : “Aussitôt sortis, les Pharisiens tinrent conseil avec les Hérodiens contre Jésus sur les moyens de le faire périr”. Quoique le lectionnaire nous promette une lecture continue de Marc, nous n’aurons pas l’occasion d’entendre le récit de la deuxième visite de Jésus à Capharnaüm. Il y est question de guérison d’un paralysé et de pardon… Guérir, passe encore, mais pardonner, vous n’y pensez pas ! Cela me fait penser aux débats actuels entre nombre de cardinaux de la Curie et le pape François. On le dit trop proche des pauvres, des migrants, des périphéries. On aurait préféré un pape plus cérémonieux comme son prédécesseur. C’est encore en Luc qu’on trouve la comparaison entre Jean Baptiste et Jésus (Luc 7,34).
Revenons à ce dimanche : l’accueil positif fait à Jésus ressemble fort à la parabole du semeur (ch.4) : bien des grains ont vite poussé et se sont vite desséchés ! Revenons aux lectures de ce dimanche. Il nous faut relier la présence de Jésus au début de l’évangile de Marc avec la manière dont le Deutéronome évoque la venue d’un prophète comme Moise. C’est quelqu’un qui vient pour dire la Parole de Dieu, sans dévier, une parole qui, hélas, ne sera pas reçue, selon la mauvaise habitude des membres du peuple. Les quelques lignes de Deutéronome invitent à reconnaitre en ce successeur de Moïse celui qui dira la parole sans dévier. En écoutant la Parole de Jésus, nous sommes appelés à entendre la Parole même de Dieu. Telle est la mission de Jésus le fils. Die la Parole de Dieu. C’est dans cette attitude d’esprit que nous devons nous préparer afin d’accueillir au mieux son Evangile. EH