Réfugiés à Calais: et maintenant ?

Historique de quelques évènements depuis décembre 2006

 
Calais, décembre 2006 Réfugiés au port  
Calais, décembre 2006
Calais, décembre 2006
3 Avril 2007 

 

Le collectif C’Sur porte à la connaissance de chacun la lettre envoyée le 3 avril 2007 à Monsieur le ministre de l’Intérieur :

Monsieur,

 

Je tiens à vous informer, au nom du collectif C’SUR , du ras le bol des « réfugiés » qui sont à Calais à propos du comportement des forces de l’ordre . Celles-ci  ne se contentent pas uniquement d’un simple contrôle mais  ajoutent une attitude non respectueuse et dégradante ( courses , menottage , harcèlement   jour et nuit , même sur les lieux de distribution ) à l’égard de ces « réfugiés » qui sont , ne l’oublions pas , des êtres humains à part entière et qui ne sont ni des terroristes ni des bandits .

 

L’attitude des forces de l’ordre est contraire aux droits de l’Homme et de ce fait punissable. Nous nous élevons contre de tels procédés indignent de notre démocratie. Et lorsque monsieur Sarkozy parle aux jeunes de fraternité et de respect parle t il uniquement de ceux qui sont blancs et français ???? Quand arrêterez vous un comportement qui blesse nos amis étrangers et qui  défigure la devise de notre République.

Pourquoi le gouvernement est il si agressif à l’égard de ces hommes !

Pourquoi les  « serviteurs » de l’Etat donnent ils de tels ordres ?

C’est indigne et intolérable ! Nous le disons avec fermeté.

 

Pour le Collectif                                                                   

René Biguet , Francis Gest ,  Pierette , l’abbé Boutoille JPierre

 

PS : Une rencontre est demandée au sous préfet


 

 

Parmi les droits fondamentaux de tout être humain figurent le droit à la nourriture et le droit à procréer. Il semble désormais admis dans le pays de France que l'on puissse en toute impunité toucher au lien sacré qui relie un homme à sa descendance, lorsqu'il s'occupe de sa progéniture (à la sortie d'une école) ou son lien à la noourriture, lorsqu'il vient chercher un morceau de pain (lors des distributions à Calais).

 C'est ce lien sacré que  les forces de l'Ordre ont bafoué à plusieurs reprises. Cette technique s'apparente à celle de la tapette à fromage utilisée contre les petits animaux nuisibles.
 

Communiqué du collectif, janvier 2007

Distribution de repas
4 novembre 2005 Réfugiés à Calais  
Distribution de repas 4 novembre 2005
Distribution de repas 4 novembre 2005
A l’aube de la nouvelle année 2007  RIEN n’a changé à Calais pour les Réfugiés qui dorment dehors par des températures glaciales . Le préfet de Paris a autorisé les migrants sans papier à pouvoir être hébergés la nuit dans des centres . Le préfet du Pas de Calais et le sous préfet de Calais ont-ils moins de cœur que leurs camarades de la préfectorale  ou est ce un ordre du ministère de l’intérieur pour marquer encore plus la précarité de notre ville et de notre région .

 

La préfecture nous répond souvent que les réfugiés peuvent être hébergés , mais loin de Calais ; c’est très hypocrite , on sait qu’ils reviennent .Il faut que  cesse  ce manque d’humanité à l’égard des pauvres gens que la France refuse et qui n’ont d’autre refuge que l’Angleterre en passant par Calais . Il faut que cesse l’hypocrisie de vouloir faire croire que la fermeture de Sangatte a été une bonne chose et que soient reconnues les conséquences  désastreuses.

 

Il faut que cesse la lâcheté de nos gouvernants  qui ne cherchent aucune solution durable et immédiate ! Des hommes et des femmes dorment dehors comme des « chiens » à la merci de la pression  policière qui détruit tout sur le passage et à la merci de passeurs sans scrupules  dans les mains desquels l’Etat a livré les réfugiés en les laissant sans toit . Messieurs les bons apôtres que l’on appelle ministres , préfets  etc…. Venez passer une nuit dans les bois où se terrent les réfugiés ! Ayez ce courage avant de promulguer des lois qui vont à l’encontre des droits de l’Homme , des traités de Genève et de Dublin et même à l’encontre de notre propre constitution dans laquelle est prônée l’Egalité, la fraternité et la Liberté  ! Nous ne pouvons rester sans rien faire . Nous appellerons au début de l’année à des actions « fortes » pour que cesse Ce drame humain .

Ras le bol de la précarité sous toutes ses formes .

Ras le bol d’un après Sangatte qui dure depuis 4 ans , laissant les réfugiés dans des conditions pires qu’avant .

Ras le bol d’une justice qui s’en prend aux bénévoles et aux petites gens

Que les consciences se réveillent et s’unissent .

  

                                                                     Pour le collectif

                                         René Biguet , Francis Gest et l’abbé JP Boutoille

 

Fin janvier 2007

 une rencontre entre le maire et des membres du C'sur laisse espérer un accord pour un espace où l'installation de plusieurs algeco (unités mobiles utilisés par les professionnels sur les chantiers)  permettraient un peu plus d'humanité. Il n'est pas question d'hébergement, mais de faciliter l'accueil.

 

La réponse du préfet de région est arrivée: les réfugiés comme les sdf n'ont qu'a faire le 115... Réponse cynique autant qu'hypocrite, car le 115 sonne toujours occupé et les gens cultivés savent qu'on ne solutionne pas ce genre de problème par téléphone. Et cela au moment même où la République en grands uniformes forme une haie d'honneur à l'abbé Pierre à Notre-Dame de Paris... cause toujours!  ... 26 janvier

 

Décès de Véronique Desenclos, janvier 2007

dans son restaurant "La route des Indes" à Calais, interviewée par la radio allemande Véronique Desenclos  
dans son restaurant "La route des Indes" à Calais, interviewée par la radio allemande
dans son restaurant "La route des Indes" à Calais, interviewée par la radio allemande

Les membres de l'Association" la Belle Etoile "et le collectif C'SUR ont la tristesse de vous faire part  du décès de Véronique Desenclos, Présidente et Fondatrice de La Belle Etoile, membre du CSUR.

Nous avons une pensée particulière pour sa famille dont ses jeunes enfants.

Nous donnons rendez-vous à ses amis et à tous ceux qui ont soutenu ou accompagné son combat pour la défense des droits humains fondamentaux de centaines de migrants en désespérance sur le Calaisis : le lundi 15 janvier 2007, à 10h, Eglise Saint Pierre de Calais


 

 

Pour accorder "un petit plus", le 24 décembre...

Les fêtes de Noël sont déjà bien annoncées par les éclairages, Deux bouts de bois pour se chauffer un peu réfugié à Calais  
Deux bouts de bois pour se chauffer un peu
Deux bouts de bois pour se chauffer un peu
décorations, publicités et achats « de fin d’année ». Pour les 500 migrants, hommes femmes, enfants et bébés qui n’ont que les étoiles comme couverture et protection, les membres du collectif de secours aux réfugiés souhaitent apporter un petit plus. Cela se fera par la distribution d’un repas amélioré et d’un paquet cadeau, lors du repas de midi, le 24 décembre.

 

Redonner une petite flamme de dignité, et d'espérance Migrants, Noël 2003  
Redonner une petite flamme de dignité, et d'espérance
Redonner une petite flamme de dignité, et d'espérance

Besoin d’aide, pour le tri des vêtements (samedi 16 décembre), mais aussi pour l’organisation du repas du dimanche 24, dès le matin, et spécialement pour la collecte auprès de boulangeries/patisseries

 

Vous pouvez apporter vos dons et les déposer les mercredis, de 14h à 17, à l’église provisoire Notre-Dame, rue de Croy, ou le samedi 23 décembre, de 14h à 18h, même adresse. Careter de voeux reçue, carte de voeux complétée dans sa langue Migrants, Noël 2003  
Careter de voeux reçue, carte de voeux complétée dans sa langue
Careter de voeux reçue, carte de voeux complétée dans sa langue
Souhaits :

Fruits secs et gâteaux maison, bonbons et chocolats, boissons sucrées, peignes, rasoirs et mousse à raser, brosse à dent et dentifrice, shampoings et savons, stick lèvres, gants et écharpes, chaussettes et chaussures de sport, stylos, papier, bougies, allumettes…Il est essentiel de pouvoir maintenir la dignité de ces personnes.

 


 

  

une page a été consacrée à l’après Sangatte :

quatre ans après Sangate, les migrants affluent toujours vers Calais

Lire la page "repères d'une longue et douloureuse histoire 

 

 

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émission  de la série "envoyé spécial"  jeudi 14 décembre Un pied sans chaussure, sur le sable de Calais, face à la mer du Nord, température: +2 Réfugiés sur le sable  
Un pied sans chaussure, sur le sable de Calais, face à la mer du Nord, température: +2
Un pied sans chaussure, sur le sable de Calais, face à la mer du Nord, température: +2
sur France 2
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Ci-contre: pied-nu sur la sable de la plage de Calais.  Ci-dessous, quelques photos du lieu dit "La jungle";

 Calais, 4ème anniversaire de la fermeture de Sangatte migrants 4 nov 2006  
Calais, 4ème anniversaire de la fermeture de Sangatte
Calais, 4ème anniversaire de la fermeture de Sangatte

Mort d’un jeune migrant afghan :

Un jeune migrant afghan de 13 ans est décédé à l’hôpital de Calais dimanche 10 décembre, en milieu d’après-midi. Ce décès est consécutif aux blessures lors de sa chute d’un camion. Quelques personnes essaient de retrouver la famille pour l’informer. Triste fin pour un enfant venu chercher une vie meilleure!

 

 

4 Novembre 2006

Une marche qui appelle à bouger

 

 

Des réfugiés d’origine diverse

« Plus de 50 000 passés par Calais en quatre ans, depuis la fermeture du centre de Sangatte, et ces derniers temps plus de 500 » – et sur leur identité : « Depuis deux ans, pour moitié venue d’Afrique noire, et les autres, des gens de l’Est Afghans, Iraniens, Erythréens, etc... ». Il explique aussi voir « des jeunes hommes mais aussi des femmes, des enfants, des bébés ».

 

Des projets qui attendent soutien

Parmi les autres projets évoqués, celui porté par le Secours catholique au Virval, ou encore le projet dit « Barras » dans le même esprit que la maison d’accueil de jour du Secours catholique de « solutions minimales » de douches et d’une assistance administrative. Projet appuyé par des élus régionaux mais pas par l’État (La Voix du Nord du 18 octobre).
Tous ont pointé du doigt le désengagement de l’État et sa responsabilité sur la question des migrants. Mais aussi la nécessité d’intervenir.

 

Ouverture de consultations médicales à l’hopital

Le 4 décembre une consultation médicale dite « Permanence d’accès aux soins de santé » ouvrira à l’hôpital de Calais. Elle est destinée aux gens sans couverture sociale, migrants compris. Médecins du monde, qui se chargeait de les soigner, va poursuivre sa mission différemment.
« Les soins se dérouleront dans de meilleures conditions », explique le docteur Martine Devries, médecin généraliste, responsable de la mission Médecins du monde à Calais. Depuis quatre ans, l’association – une équipe de 25 bénévoles – soigne les migrants à Calais, des soins donnés dans un bungalow, quai de la Moselle, à raison de cinq demi-journées de consultation hebdomadaire.


 

 

 

Octobre 2006

Intervention policière

 

Expulsion du hangar avant la mise à feu de l'abri. Femmes et enfants à la rue refugies expulsés, 24.10.06  
Expulsion du hangar avant la mise à feu de l'abri. Femmes et enfants à la rue
Expulsion du hangar avant la mise à feu de l'abri. Femmes et enfants à la rue
Le mardi 24 octobre 2006, après 9 heures du matin, une intervention "musclée" a eu lieu, encadrée par le sous-préfet: 120 CRS, 18 camions de démolition a réalisé l'irréparable en rasant le hangar qui servait de refuge à des migrants.

C'est aussi 70 réfugiés selon témoins qui ont été interpellés et emmenés, dont des femmes et des enfants.

Cette démolition est un nouveau drame pour les réfugiés déjà dans des  conditions sanitaires inhumaines. Les températures baissent, les pluies sont incessantes. Les réfugiés sont en danger.

  

Déclaration du Collectif C'SUR

 

Plus un état est impuissant, plus il devient injuste

 

Une fois de plus par un comportement  de "chasse à l'homme' dans les rues de Calais et la démolition du hangar du quai de la Moselle  l'Etat français par le ministre de l'intérieur  montre le côté inhumain, injuste et cruel à l'égard des réfugiés. L'Etat masque son incapacité à gérer l'immigration sur le dos des réfugiés , en démolissant leur maigre abris  , en laissant à la  rue femmes enceintes et jeunes mineurs et en ne leur apportant aucune aide humanitaire . L'accueil des migrants est signe de l'importance attachée à la fraternité. Devise républicaine. Mais la liberté et l'égalité sans fraternité deviennent lettre morte. La rencontre avec ceux venus d'ailleurs nous pose fortement la question de l'extraordinaire INEGALITE qui règne dans le monde. Il est urgent que le gouvernement et les politiques de notre pays définissent une véritable politique de l’immigration. C'est de leur responsabilité. 

Calais le 24 octobre 2006

Pour le collectif René Biguet , Francis Gest , abbé JP Boutoille

 


 

 

Les bénévoles au quotidien communiquent

 

Le nombre de migrants ne cesse d'augmenter. Hommes, femmes, enfants, bébés dorment dans nos rues.Nous distribuons en ce moment 500 repas par jour, Chaque réfugié ne peut prendre une douche qu'une fois tous les 10 jours,

 500 pantalons, 500 couvertures, 500 manteaux.........doivent être réunis pour permettre l'ouverture d'un vestiaire (une fois tous les 15 jours)

La répression est toujours plus intense : Sur Ardres, le 24 octobre, tous les squats et abris de fortune ont été brulés (y compris les effets personnels des réfugiés) par les forces de l'ordre.

Chacun d'entre nous se doit de dénoncer cette inhumanité. Nous comptons sur chacun pour mobiliser le plus grand nombre de manifestants possible le 4 novembre, date anniversaire de la fermeture de Sangatte.

 

Manifestation, 2005 Réfugiés à Calais  
Manifestation, 2005
Manifestation, 2005
4 novembre 2006, 4ème anniversaire 

de la fermeture du   centre d'accueil Sangatte, créé dans les hangars d'eurotunnel, hangars aujourd'hui rasés.

 

Communiqué du collectif:

4 ans après la fermeture du centre de Sangatte, la situation s’est aggravée.

Désormais, des centaines de migrants vivent dans des conditions dignes des pires bidonvilles. Pourtant, ces hommes, ces femmes, ces enfants ont tous fui des pays où les Droits de l’Homme sont bafoués. Certains risquent la prison ou la mort s’ils sont expulsés.

 

Les faits

Femmes enceintes, enfants et malades sont livrés à la rue.

Pratiques policières honteuses : utilisation de lacrymogènes et destruction des abris. La précarisation extrême des migrants les rend vulnérables aux violences mafieuses. Les migrants sont mal informés sur leurs droits élémentaires.

 

Ce que nous voulons

Des centres d’hébergement d’urgence pour les plus faibles.

Un abri pour leur permettre de ne pas manger dehors l’hiver. La mise en place d’une antenne d’orientation administrative, juridique et médicale.

Tout simplement

 

Que le gouvernement respecte les droits de l'homme (...même s'il n'est pas citoyen)

 


 

Appel aux dons.

 

 Régulièrement un appel est lancé par les association pour une aide, soit financière, soit pour apporter des vêtements chauds, gants, chaussettes, pulls et anorak... si possible non troués !!! Une attente aussi pour tout ce qui est objets d'hygiène.  Vos dons peuvent être déposés tous les jours, quai de la Moselle de 14h a 15h, tous les soirs, hangar Paul Devos, de 18h à 19h ou au 3 rue de Croy, Calais Nord. En différents lieux de la région, des points de collecte se sont organisés.

 

Pour faciliter la gestion des dons par chèqueà destination de la Belle Etoile ou du C'Sur, rédiger-le à "Secours Catholique" en précisant au verso: "réfugiés Calais".

Secours catholique, 170 rue Anatole France 62100, Calais. 0321190411
La Belle Étoile, 18, rue Dampierre 62000 Calais  


 

Pour Salam,  Maison Pour Tous, 81 Bd Jacquard 62100 Calais

Médecins du Monde, de son côté est présent auprès des réfugiés, et anime une cellule d'accueil aux sans papiers à l'hopital de Calais.

 

Merci

Un samedi après-midi dans le centre de Calais, la marche de soutien aux migrants organisée par C’Sur n’a pas pu passer inaperçue. Ni le repas – portion de pâtes et tranche de pain – servi exceptionnellement sur les marches du théâtre. « Pour les réfugiés, c’est une façon de se rendre existants, de dire : on est cachés, mais on est là, dans vos rues », a commenté l’abbé Jean-Pierre Boutoille, du collectif. Pas sûr pourtant que l’appel ait été entendu par les Calaisiens.
Les marcheurs étaient essentiellement composés de membres d’associations humanitaires, et pour deux tiers de réfugiés. Qu’importe, « pour eux c’est important », répète l’abbé Boutoille plutôt heureux. Satisfait aussi de la table ronde qu’il a animée le matin sur la question des migrants.

 

 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 15086 visites