Naissance d’un projet
Cercle de silence à Calais
A l'occasion de la fête de la vie consacrée, le conseil diocésain de la Vie religieuse en Pas-de-Calais a souhaité manifester leur attention aux personnes réfugiées à Calais mais aussi en d'autres villes et campements. Pour cela elle se rassembleront le 1er février à 15h, quai de la Moselle, à Calais.roblème
La communauté des sœurs Saint Joseph de Cluny de Hénin Beaumont, exprime comment elle a été sensibilisée au souci des réfugiés à Calais.
Durant les mois d’avril, mai et juin 2008 nous avions, en communauté, un travail de réflexion à faire sur le thème de « la vie consacrée ». Parmi les questions à approfondir se trouvaient celles-ci :
- Quelles sont mes sources de joies : les recenser.
- Comment concrètement dans mon lieu de vie, de travail, dans le monde être source de la joie de Dieu ?
- Quelle liberté dans ma vie ? … est-ce que je me laisse interroger, bousculer par les événements, les personnes, la vie communautaire, la parole de Dieu ?
- Qu’est-ce que je peux mettre en œuvre dans ma vie personnelle, communautaire pour désensabler mes sources de vie ?...
En approfondissant ces questions nous nous sommes interrogées sur ce qui se passait à l’autre bout du département et donc aussi dans notre diocèse, à savoir : l’accueil des immigrés à Calais. Nous avons donc pris contact avec l’abbé Jean-Pierre Boutoille et avons programmé une rencontre avec lui qui a eu lieu le 27 juin à Calais.
Au cours du mois d’août 2008, j’ai souhaité me rendre à Calais pour participer au tri des vêtements et à leur distribution aux migrants. Cela a été pour moi une expérience très enrichissante. Tout d’abord le tri des vêtements, il en vient de tout le département, c’est impressionnant de voir les montagnes de cartons à trier. J’ai beaucoup admiré le travail de sœur Cécile et de sœur Véronique aidées de quelques bénévoles et la bonne ambiance qui règne au sein de l’équipe. On ne garde que des vêtements très propre afin de respecter des personnes déjà très éprouvées par leur aventure, leur dépaysement et leur incertitude face à l’avenir. Il s’agit de mettre tout par catégorie et par taille dans la mesure du possible pour faciliter la distribution : les objets de toilette, le linge de corps, les chemises, les vestes et les doudounes etc… Au cours des distributions j’ai compris combien certains vêtements étaient très nécessaires pour des personnes qui dorment dehors par n’importe quel temps, par exemple les bonnets, les écharpes, les gants et les doudounes. J’ai eu par la suite l’occasion de lancer des appels aux bonnes volontés pour tricoter écharpes et bonnets afin de les avoir pour la période de grand froid.
Sr Cécile au 1er plan J’ai souhaité également participer à la préparation des repas chauds et j’ai pris contact avec l’association Salam. J’ai découvert la formidable générosité des personnes qui participent chaque jour à la confection des repas, l’ambiance était merveilleuse, j’ai admiré les couples qui à la faveur de leur jour de repos viennent travailler ensemble pour préparer les repas. J’ai admiré aussi la conscience mise dans la préparation, le souci pour que ce soit équilibré et bon, et c’est bon, j’y ai goûté. J’ai pu aussi participer à la distribution du repas chaud le soir et voir tous ces jeunes, quelques uns au visage très marqué et dur, d’autres très reconnaissants et ouverts, d’autres qui essaient de resquiller une petite viennoiserie… Je ne crois pas que j’oublierai toutes ces images et surtout les visages reconnaissants ou marqués par de grandes souffrances. Ce sont comme des livres ouverts. J’ai entendu des personnes me dire : laissez donc ces gens tranquilles ils n’ont qu’à rester chez eux ! Mais est-ce qu’on a envie de quitter son chez soi et sa famille ? Les visages des immigrés en disent bien assez sur leur souffrance et cette parole de beaucoup d’entre eux : Où je reste dans mon pays et je meurs, ou je pars et je vis !
En conclusion gardons dans notre cœur cette parole de Dieu :
« L’émigré installé chez vous, vous le traiterez comme un compatriote, tu l’aimeras comme toi-même ; car vous-mêmes avez été des émigrés dans le pays d’Egypte. C’est moi le Seigneur, votre Dieu. » Lévitique 19,34
Sœur Emmanuelle Oudet
Qu'est ce que le cercle de silence?
Le premier cercle de silence a vu le jour à Toulouse à l’initiative de religieux voulant attirer l’attention sur les sans-papiers et la situation sans issue vécue par la plupart. Le cercle de silence est l'action d'un collectif de citoyens de tous horizons, qui refusent,
qu'en leur nom, la République :
qu'en leur nom, la République :
- arrête, expulse, enferme, persécute des hommes et des femmes ;
- refuse sa protection aux demandeurs d'asile exposés à de graves dangers en cas de retour dans leur pays d'origine,
- organise une chasse aux étrangers qui inflige des traumatismes profonds à ceux qui en sont les témoins, à la société toute entière, aux enfants particulièrement. Les atteintes à la dignité de quelques uns blessent tous les hommes dans leur humanité.
Les participants veulent que la France redevienne un pays d'accueil sans cesse enrichi et transformé par des êtres humains venus du monde entier.
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NDLR: Depuis le 1er décembre 2008 le Secours Catholique a dû interrompre le service des repas le midi. D'autres service se mettent en place, comme l'accueil de jour pour les femmes et les enfants. La Belle étoile poursuit le service de boissons chaudes, l'aide pour les papiers. Salam soutenu par la mairie continue la distribution d'un repas chaud le soir. D'une manière générale, la situation sanitaire empire et l'absence d'aide venant des autorités interroge ceux qui croient encore à l'hunmanité des étrangers.