Fête de la Croix glorieuse

De quel amour Dieu nous a aimés

Nombres 2, 4-9 ; Philippiens 2, 6-11 ; Jean 3,13-17
Les textes de la liturgie

En raison de la fête de la Croix glorieuse, ce dimanche,
nous quittons saint Mathieu pour lire quelques lignes de saint Jean.

 
Il est grand le mystère de la foi !
A chaque eucharistie, nous sommes invités à répondre à la proclamation du prêtre : « il est grand le mystère de la foi ! ». De quoi est-il question dans cette affirmation ? D’associer notre foi à celle de toute l’Eglise qui proclame que Dieu est venu chez nous, pour nous, qu’en Jésus, mort et ressuscité, Dieu notre Père nous a réconcilié avec lui… par amour pour nous, alors que notre cœur bien souvent est loin de manifester le même amour à l’égard des hommes, devenus nos frères en Jésus-Christ.  
 

L’Evangile de Jean lu ce dimanche exprime le fondement de toute notre foi : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.  Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Des siècles durant, les chrétiens ont davantage entendu parler d’un Dieu dur, vengeur, courroucé que d’un Dieu qui veut la réconciliation. Il a fallu attendre le concile Vatican II avec le texte sur l’Ecriture « Dei Verbum » (la Parole de Dieu) pour rappeler quelles sont les relations entre Dieu et nous.  Dieu invisible s'adresse aux hommes en son immense amour comme à des amis ; il s'entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie. (relire Ecclésia 2007).

 

 

Le Fils de l'homme 

  

Les premières lignes de l’évangile emploient l’expression "Fils de l’homme".  

Cela demande quelques explications. Quand Jean écrit son évangile, dans les années 90, il fait mémoire des évènements, et en particulier la mort-résurrection du Christ. Scandale pour les juifs,   incompréhension pour les premières communautés chrétiennes. C’est en relisant les Ecritures qu’ils ont pu entrer dans ce mystère incompréhensible de Dieu envers nous, en établissant des rapports entre les paroles de Moïse et des prophètes et celui en qui ils avaient mis leur confiance. Ainsi ils utiliseront ’expression agneau de Dieu, ou les chants du serviteur (Isaïe) pour signifier que l’Ecriture parle aussi d’un messie souffrant, humilié, et pas seulement d’un foudre de guerre, superstar au-dessus des nations. L’expression fils de l’homme apparait dans l’Ancien Testament à un moment de l’histoire juive où il leur fallait réaffirmer leur espérance qu’un jour, Dieu se tournerait vers eux et enverrait son élu. Celui qu’on a considéré comme maudit, pendu à la croix, c’est lui qui apporte la réconciliation avec Dieu, le salut, à la seule condition de se tourner vers Lui.