Le chemin des mages
Fête de l’Epiphanie
Isaïe 60, 1-6 ; Ephésiens, 3, 2-6 ; Matthieu 2, 1-12
Ce dimanche de l’épiphanie clôt le cycle liturgique autour de Noël. Que Matthieu ait mis dès le début de son Evangile la présence d’étrangers à la foi juive, de païens venus d‘au-delà des déserts est sans doute une invitation à découvrir Jésus venu pour tous. A peine Jésus est-il né que Matthieu dresse la tableau des lointains de la terre, des chercheurs de Dieu ou des chercheurs d’étoile… qui vont au bout de leur recherche et de leurs découvertes. Ils ont saisi un bout d’étoile inconnue pour progresser vers la lumière. Ils se sont mis en route sans savoir où cela les mènerait. En chemin ils ont interrogé les gens du pays, ceux qui savent, les plus hautes autorités qui possèdent les livres les plus sacrés et savent les interpréter. Avec leurs livres, ils ont su indiquer quel chemin prendre, mais ils n’ont pas pris le chemin. Les Mages ont repris le chemin, étonnés sans doute qu’on les envoie dans un pays perdu, Bethléem, petite bourgade de Judée. Là encore l’étoile les a accompagnés.
Au bout du chemin, l’enfant Jésus présenté par Marie et Joseph.
Bien des lecteurs de l’Evangile, d’hier et d’aujourd’hui, se demandent comment cela est-il possible, et de conclure que ce n’est pas une histoire vraie… Pourtant nous ne nous étonnons guère que Jésus dise au centurion et aux Juifs : “je vous dis que beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux, tandis que les fils du Royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures” (Mt 8). L’apôtre Paul, quand il écrit aux Romains affirme que Dieu donne à chacun y compris aux païens de pouvoir avancer vers la révélation du Seigneur. C’est aussi la pensée de l’enseignement de l’Eglise. Encore faut-il qu’ils aillent jusqu’au bout de leur recherche, de leur découverte, que quelqu’un leur montre qui est Jésus, chemin vers le Père.
N’est-ce pas l’occasion aujourd’hui de relire notre propre chemin dans la foi ? De où venons-nous ? Quelles sont les origines de notre foi ou de notre recherche ? Qui a nous accompagné ne serait-ce qu’un instant sur le chemin. Comme pour les mages, il n’y a pas qu’une étoile comme guide, il y a aussi des intermédiaires. Enfin, dans l’histoire racontée par Matthieu, un détail passe souvent inaperçu : il parle des mages, au pluriel… le chemin vers Jésus se fait à plusieurs. Avec qui avons-nous fait un bout de chemin pour parvenir à la révélation de Dieu venu chez nous ? En participant à l’eucharistie de ce dimanche ou en passant devant la crèche peut-être pourrions-nous offrir au Seigneur toutes ces personnes sur notre chemin, celles qui nous ont accompagnés, celles que nous avons accompagnés. E.H.
Méditation pour le temps de Noël : Roi ou mage ?