Famille à tout coeur

Au lycée Saint Paul à Lens

 

 

 

 

                Dans la famille ATOUTCOEUR, je demande à Gérald Tobie, le père. (Remise de la carte roi de cœur) Merci. Dis-moi Gérald, as-tu remarqué la bonté de cet homme ? Comme toi, c’est un père de famille. Il reçoit beaucoup de satisfaction de la part de son fils et de sa maisonnée. Mais le bonheur qu’il vit chez lui ne le rend pas égoïste. Toi non plus d’ailleurs ! Tobie fait l’aumône. Il s’occupe des étrangers, des veuves et des orphelins. Il prend des risques pour aider les plus pauvres. Il veut que tous soient respectés. Il s’arrange pour que lorsque l’un d’entre eux meurt, il puisse être enterré dignement. En fait, il sait que le bonheur de sa famille dépend de sa présence auprès des plus démunis. Il sait aussi que ce bonheur dépend de sa fidélité à Dieu. Et pour le coup, Tobie ne cesse jamais de faire confiance à son Seigneur. Il pourrait se révolter en lui disant : « Seigneur ce n’est pas juste, qu’est ce que j’ai fait de mal pour qu’un tel malheur arrive ? Pourquoi, moi qui suis fidèle à ta Loi, je deviens aveugle ? » Mais non, Tobie ne fait aucun reproche à Dieu. Tobie sait que Dieu n’est pas le responsable des épreuves que sa famille traverse. Elles ne manquent pas : l’exil, l’appauvrissement, le handicap, la dépendance. Dieu n’est pas responsable et Tobie sait qu’Il nous aide à les traverser. Celui qui est fidèle à Dieu entrera dans sa lumière. C’est aussi tout le sens de sa guérison. A la fin de l’histoire, quand il recouvre la vue, il comprend mieux combien Dieu l’a accompagné. Mais je vais trop vite…

 

                Dans la famille ATOUTCOEUR, je demande à Jonathan Tobias, le fils. (Remise de la carte valet de cœur) Merci. Dis-moi Jonathan, as-tu remarqué l’obéissance et l’audace de ce garçon ? Un peu comme toi. J’imagine que sitôt que tes parents te demandent un service, tu leur dis oui. Je parie que ta chambre est bien rangée et que tous tes devoirs sont faits pour demain. (T’as intérêt à dire « oui » parce qu’il y a plusieurs directeurs d’école dans la salle !). Comme toi, Tobias était un jeune garçon qui avait tout à apprendre de la vie. Mais dès son plus jeune âge, il savait une chose, peut-être la plus importante : il faut respecter ses parents. Leur obéir. Obéir, ça veut dire écouter. Tobias a écouté la demande de son père. Il lui a rendu service. Pourtant, il y avait de quoi refuser. Tu te rends compte : aller jusqu’en Médie. Ça représente un voyage de plusieurs semaines. Mais Tobias sait que si son père le lui demande, c’est qu’il le sait capable. En fait les enfants font des choses extraordinaires quand leurs parents leur disent qu’ils sont capables de les réaliser. « Yes, my boy, you can !... » Surtout, en ayant soigné les étrangers, le père de Tobias a montré l’exemple. Ce père a de l’autorité sur son fils, parce que c’est un père cohérent : il a lui-même fait ce qu’il demande à son fils. Grâce à son expérience, il devient rassurant. Et du coup, Tobias devient audacieux. Il ose partir en terre étrangère. Comme lui, jeune ami, crois en tes capacités. Ose vivre tes rêves. Sans égoïsme. Regarde autour de toi, donne-toi. Fais quelque chose de grand de ta vie. Ne perds pas ton temps dans le virtuel. Fonce, croque la vie. La vraie vie, c'est-à-dire une vie d’amour vrai. Une vie faite de respect. Grandis en considérant tes proches plus grands que toi. Comme Tobias, ouvre-toi à l’amour. Mais pas n’importe comment. Comme lui, prends le temps, prie Dieu pour qu’il t’aide à discerner ta vocation. Comme Tobias, fonde ta famille sur le roc de l’amour.

 

                Tiens d’ailleurs, dans la famille ATOUTCOEUR, je demande à Gabrielle, Sara, la fiancée. (Remise de la carte dame de cœur) Décidément j’ai de la chance ! Merci Gabrielle. Au fait, as-tu remarqué la souffrance et la tendresse qui sont en cette femme ? La souffrance… Sept fois promise et sept fois blessée. Comme tes amis célibataires. Ils (ou elles) auraient tellement aimé fonder un foyer, mais l’amour qu’ils (ou elles) portaient n’était pas réciproque. Ils (ou elles) sont restés seuls. Un peu aussi comme tant de personnes séparées, ou veuves. Que de blessures ! Sara, par sept fois, est atteinte au plus profond de son cœur, de son être. Et comme si cela ne suffisait pas, on se moque d’elle. On la calomnie. On l’écarte. Mais - et comme c’est beau - Sara reste une femme pleine de tendresse. Elle pense à la réputation de son père. Elle n’est pas centrée sur ses propres blessures. Au cœur de sa peine, elle pense aux tourments des autres. Sans doute est-ce pour cela qu’elle a plu à Tobias. La beauté d’une personne ne réside pas dans l’esthétique de son corps. La beauté est intérieure. La beauté n’est pas affaire de parfum. La beauté réside dans la qualité d’un regard, la vérité d’une attention. La beauté d’une famille n’est pas sa parfaite harmonie. La beauté d’une famille, c’est l’immense amour que l’on a les uns pour les autres. Chers amis, dans vos familles, osez dire : « Je t’aime ! » Les papas aux mamans, les mamans aux papas, les parents aux enfants, les enfants aux parents. Les enfants entre vous. Dites souvent cette phrase magnifique : « Je t’aime ». N’ayez pas de fausse pudeur. Des amours meurent de ne s’être pas suffisamment dits. Exprimez par des mots, par des gestes, par des baisers et par des fleurs, l’amour qui est au fond de votre cœur.

 

                Je dis « mes amis », ça tombe bien, c’est la carte qu’il me faut. Dans la famille ATOUTCOEUR, je demande à Jeannine, Raphaël, l’ami. (Remise de la carte as de cœur) Super, merci. Tu devines que je vais aussi te demander quelque chose. As-tu constaté la discrétion et la présence de Raphaël ? Tu vas me dire : « Oui mais c’est un ange de Dieu ! » C’est vrai. Mais il a les traits d’un homme. Il est l’ami, le compagnon de route. Celui qui guide sans imposer. Il ose une parole, une sorte de conseil, mais il n’agit pas à la place de l’autre. Il n’emprisonne jamais celui sur qui il pourrait avoir du pouvoir. Il reste à une juste distance. Il est présent quand il faut, mais ne s’impose pas. Il console, il soulage, il guérit les blessures. Il ouvre de nouveaux horizons, de nouveaux possibles. Raphaël connaît son ami, il ose lui dire qu’il peut s’aventurer sur le chemin. L’ami, c’est un ange gardien ! C’est celui qui éloigne nos démons… Hélas, parmi les anges, il y a aussi des démons !

 

                Dans la famille YAPASDECOEUR, je demande le démon, Asmodée. (Remise de la carte du petit diable) J’ai eu peur de me tromper. Parce que le démon nous trompe toujours. Il casse le je. Je parle du je JE. Il casse la personnalité. Il veut casser l’esprit de famille. Il utilise tous les moyens pour démonter les personnes. Il triche, il ment, il soupçonne, il utilise la peur, la violence… Quand on reçoit cette carte, on préfère ne pas la garder. On préfère s’en libérer, la laisser sur le carreau.

 

                Quelle chance, le valet de cœur tombe à pic ! Devant lui le petit diable ne fait pas un pli ! Le valet nous délivre de tous les maux, même de la mort. Un fils. Le Fils d’un Roi. Un valet, autrement dit, un serviteur, ou plutôt : Le Serviteur. Dans la famille YAPASPLUSGRANDCOEUR, je demande Dieu, le Père (montrer la carte roi de cœur) ; Dieu, le Fils (montrer la carte valet de cœur) ; et Dieu l’Esprit (montrer la carte as de cœur). Et je demande aussi dans la famille YAPASPLUSGRANDCOEUR, l’Epouse du Fils, l’Eglise (montrer la carte dame de cœur).

 

                Je demande à cette Eglise de devenir notre mère. Qu’elle veille sur chacun de nous. Qu’elle nous donne beaucoup de tendresse. Qu’elle nous rassure. Qu’elle soit joyeuse pour que tous ses enfants puissent rire et chanter, s’amuser. Qu’elle nous donne des lieux pour partager une Parole vraie. Que nous devenions « Maisons d’Evangile ». Qu’elle nous donne le temps du silence pour faire la vérité. Qu’elle soit une maison, un havre de paix. Je demande à son Epoux, Jésus le Christ, de nous montrer le chemin du service. Du bénévolat. Parce qu’il y en a marre du petit démon (montrer la carte du petit diable) du « tout commerce ». Du « tout se paie », même un petit service demandé au voisin. Je demande à Jésus d’être notre aîné dans la foi. Qu’il nous apprenne à prier en famille. Papa, maman, les frères et sœurs, ensemble, souvent, faire le signe de croix et oser dire les uns devant les autres, tous devant Dieu : « Merci d’être notre Père. Pardon d’avoir écouté Asmodée. S’il te plaît, rends-nous frères. ». Je demande à l’Esprit, non pas que nous soyons parfaits, mais que nous soyons saints. Capables de toujours faire confiance à Dieu et à nos proches. Capables de toujours redonner le pardon, l’amitié. Qu’Il nous mette en mouvement. Qu’Il nous fasse oser l’aventure d’un vivre ensemble, en ayant à cœur de faire d’abord place aux plus petits, aux plus blessés, aux plus meurtris. Et je demande à Dieu le Père, le Roi céleste, le roi de cœur, de nous rendre meilleurs. Que malgré nos égarements, Il nous remette toujours l’anneau de sa filiation. Qu’il nous reconnaisse comme étant ses fils et ses filles bien-aimés. Et je sais que mes demandes, à peine les ai-je formulées, qu’elles sont exaucées.

 

                Gérald, Jonathan, Gabrielle, Jeannine, et toi, mon ami, de quelle famille es-tu ? ATOUTCOEUR, YAPASDECOEUR ou YAPASPLUSGRANDCOEUR ? Permets-moi de penser que ta personnalité, ton je (JE) complète très bien la troisième famille. Je pense d’ailleurs que tous les « Je » sont de cette famille !

 

Abbé Xavier

 

 

Article publié par Chantal Erouart - • Publié • 2377 visites