Le retour du fils de lhomme

 

18102475   Alors que nous approchons de la fin de l’année liturgique, l’Église nous donne de méditer, en novembre, sur « les fins dernières ». La fin des temps, la parousie, le jour du Seigneur, la consommation des temps… beaucoup d’expressions existent. D’elles découlent des images souvent empreintes encore de représentations médiévales. Elles ne sont pas toutes exactes, et si le Dies irae, (le jour de colère) a donné de magnifiques œuvres musicales, il nous a détournés de l’espérance pour nous orienter vers une vision catastrophique.

 

Alors que nous nous lamentons souvent de la perte du sens religieux, force est de constater que la question de la fin du monde suscite toujours l’intérêt. Peut-être n’y-a-t-il jamais eu autant de sectes apocalyptiques qui profitent d’Internet pour diffuser leurs théories. Régulièrement leurs prédictions en annoncent la date sur la base des calendriers maya ou chrétien, sur la symbolique des nombres ou sur les tribulations des temps présents. Pourtant le Christ a prévenu : « Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul ». Mais déjà saint Jean devait mettre en garde ses lecteurs contre les imposteurs, comme nous l’avons lu dans la première lecture.

 

Il est vrai qu’il est de foi qu’un jour notre monde prendra fin. Le Christ reviendra en gloire et les morts ressusciteront. Cet évangile nous montre comment Jésus décrit les secondes précédant son retour. Comme tout écrit biblique, il ne s’agit pas de le prendre à la lettre mais d’en extraire les signes à la lumière de la résurrection du Christ. Le texte décrit l’irruption de l’action de Dieu dans l’histoire des hommes, d’une façon brutale, imprévisible et définitive. Il n’est plus l’heure de descendre de sa terrasse, de quitter son champ, de revenir dans sa maison. Qu’en déduire ? Qu’un monde s’en est allé, que les activités profanes ont pris fin et qu’il nous faut nous tourner résolument vers le Seigneur qui vient.

 

La clef de l’Évangile se trouve dans ce verset « qui veut sauver sa vie la perdra ». Cela signifie qu’il faut accepter de renoncer à notre toute puissance pour accueillir la vie en Dieu. Réussir sa vie ce n’est pas réussir à la manière du monde dans une accumulation de biens matériels et intellectuels, c’est se mettre à la suite du Christ.

 

Régulièrement dans la journée, à chaque "notre Père", nous prions « que ton règne vienne ». Le dimanche nous le proclamons dans le Credo « Il reviendra dans la gloire juger les vivants et les morts ». Si nous attendons le règne de Dieu, c’est que nous avons confiance en lui. Le Verbe s’est fait chair pour sauver le monde et non le condamner. Le psalmiste nous invite à croire dans la bonté de Dieu : « dans mon cœur, je conserve tes promesses ». Ce qui adviendra alors, c’est ce que l’Écriture appelle « les cieux nouveaux et la terre nouvelle». Le Royaume de Dieu déjà en germe arrivera alors à sa plénitude.

 

La consommation des temps suscite en nous espérance et crainte. Crainte du passage d’une existence à une autre, crainte du jugement dernier. Mais aussi et surtout espérance. Dieu nous invite non pas à être les jouets passifs des événements du monde, mais les annonciateurs d’une bonne nouvelle qui les transcende. Dieu reviendra « dans le murmure d’un fin silence » pour rétablir toute chose selon le dessein bienveillant de sa Providence. Il nous demande de coopérer à sa venue par la voie royale de l’amour : « nous aimer les uns les autres ».

                                                                                                                                                                                                Amen

    

Christophe