Pentecôte
Homélie du dimanche par l'abbé Jean-Marie
Pentecôte 2020 Ac 2,1-11 1 Cor 12,3b-7.12-13 Jn 20,19-23
« C’était après la mort de Jésus…..……….les portes étaient verrouillées » et pourtant……… Jésus vient au milieu de ses disciples ! Mais comment a t-il fait ? Il ne s’agit pas d’un tour de magie à la Copperfield, Jésus n’est pas un illusionniste !
Ce passage d’évangile que j’aime citer, nous montre un Jésus « différent » de ce qu’il était « avant ». Il est dans son « être de ressuscité », il n’est plus limité par la condition humaine qu’il avait prise.
«Il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme » dirons nous dans le Crédo.
Par sa résurrection, Jésus est comme libéré du corps charnel. Il a donc cette possibilité d’apparaître comme il veut, où il veut. Son apparence ici reste pourtant la même : il montre ses mains et son côté, marqués par les plaies.
Jésus, après sa résurrection, est à la fois, le même, et différent.
Ceci explique que par la suite, quand il se manifestera à Marie-Madeleine, aux disciples sur la route d’Emmaüs, ou sur le bord du lac, on ne le reconnaisse pas tout de suite. La résurrection de Jésus n’est pas un retour à sa vie terrestre. Sa condition nouvelle expliquera aussi son Ascension vers le Père.
Cette « résurrection-transformation » de Jésus, nous éclaire sur notre finalité.
Sur ce point, ce que nous dit l’apôtre Paul est plus qu’intéressant :
- dans sa lettre aux Corinthiens il écrivait :
« ce qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel » (1 Cor 15,44)
- dans celle qu’il avait adressée aux Romains, il disait :
« Si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne » (Rm 6,5)
Tout cela nous conforte bien sûr dans la foi en la résurrection, à la suite de Jésus qui a vaincu la mort pour nous donner part à sa vie. Si la fête de la Pentecôte clôture le temps Pascal, nous ne devons pas en oublier sa signification.
C’est bien le Jésus ressuscité qui « souffle sur eux » l’Esprit Saint.
En ce temps où nous sortons progressivement du confinement, où les masques sont encore d’actualité, il n’est pas bon de « souffler sur quelqu’un » même s’il arrive que, par manque d’attention, des personnes soufflent au visage des autres !
Ici , Jésus ne souffle que du bon, puisqu’il s’agit de l’Esprit Saint.
Dans la première lecture, le livre des Actes nous dit aussi que les apôtres, sur lesquels viennent se poser comme des langues de feu, sont remplis d’Esprit Saint. Pourquoi cette double réception de l’Esprit Saint ?
On remarquera que la mission attribuée n’est pas la même.
Si Jésus invite les disciples à remettre à sa suite, les péchés, dans le livre des Ac, à Jérusalem, ils se mettent à parler en toutes les langues pour annoncer aux hommes de toutes nations, les merveilles de Dieu.
Dans la 2° lecture, Saint Paul disait qu’il y a un même Esprit mais que les dons de la grâce était variés. Aujourd’hui encore, la grâce de l’Esprit Saint agit en chacun, de différentes manières.
L’apôtre Pierre , dans sa première lettre écrivait : « Ce que chacun de vous a reçu comme don de la grâce, mettez-le au service des autres » la grâce de Dieu est si diverse.
Nous pouvons reconnaître en chaque personne, pour le peu que nous ayons un regard bienveillant, la grâce qui s’opère en elle. Nous avons chacun des capacités, des dons particuliers. Loin d’en tirer orgueil, mettons les au service des autres, en toute simplicité et humilité.
En cette fête de la Pentecôte, demandons au Seigneur de renouveler en nous les dons de l’Esprit Saint, par la communion à son Corps et par l’écoute de sa Parole. A la suite des disciples, le Seigneur nous envoie parler de ses merveilles, annoncer la Bonne Nouvelle de la résurrection, et poursuivre sa mission.
Que l’Esprit Saint nous guide, nous éclaire, nous fortifie tout au long de notre vie.
Amen
Abbé Jean-Marie