Nous sommes le sanctuaire de Dieu

Homélie du 23 février

 

Homélie du 23 février 2020

 

 

OIPTI80E6YI OIPTI80E6YI  « Quand on aime, on ne compte pas ». Vous connaissez tous cette expression. Quand on aime quelqu’un ou une activité, on ne compte pas le temps, l’énergie voire les finances qu’on y consacre. Mais il faut savoir quand même faire preuve de lucidité.

 

Quand on est croyant ou que l’on veut vivre en disciple du Christ, on doit être aussi dans le service, la générosité. On ne peut pas faire dans la demi-mesure ou la recherche du minimum. On imagine mal un des fiancés dire à l’autre : « Si on se voit une fois par mois, ça va ? »

 

Dans la vie de croyant, la relation à Dieu ne doit pas être parcimonieuse. On ne peut pas se contenter « des grandes occasions » pour entrer dans une église ou de prier « quand ça ne va pas ». Quand on me dit qu’on ne prie que quand ça ne va pas, je me demande toujours s’il faut alors que je souhaite que ça n’aille pas pour que la personne puisse prier…

 

Nous avons à prendre le Seigneur comme modèle. Jésus ne nous aime pas à dose homéopathique : il offre sa vie pour nous, en se donnant tout entier ! Du coup avec ses disciples, il peut se montrer exigeant. Il se montre en fait comme un véritable coach : « Vous avez appris qu’il a été dit… eh bien moi je vous dis... » et Jésus accentue le don, l’effort, invitant chacun à se dépasser.

 

Il est un peu comme un père qui encouragerait son fils au foot. Il serait impossible pour ce père de dire : « cours moins vite ! » ou encore « vise moins bien le but ! ». Au contraire, ce père va encourager son fils à donner le meilleur de lui-même sur le terrain.

 

Jésus vise la perfection : « Vous serez parfait comme votre Père céleste est parfait ».

 

Jésus reprend l’invitation que Dieu adresse au peuple d’Israël par l’intermédiaire de Moïse : « Soyez saints car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint ». Cette sainteté nous semble sans doute inatteignable, loin de nous. Pourtant, l’apôtre Paul nous surprend : « Par l’Esprit de Dieu qui habite en nous, nous sommes le sanctuaire de Dieu ».

 

Saint Paul, qui utilise souvent l’image du corps, dit aussi que le corps humain est le temple de l’Esprit Saint. Nous sommes donc, même si nous n’en sommes pas conscients, touchés, habités de la grâce de Dieu. Nous avons quelque chose de Saint en nous. Quand on se sent nul, on peut se répéter : « J’ai quelque chose de saint en moi ». Ça peut nous aider aussi dans nos relations, se dire que chez la personne que je n’apprécie pas trop, il y a quelque chose de saint en elle !

 

Le pape François, dans son exhortation adressée il y a bientôt 3 ans, reconnaissait la sainteté de nos vies : « J’aime voir la sainteté chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez ces malades, chez les religieuses âgées, qui continuent de sourire. »

 

Dans le Concile Vatican II, on trouve également ceci : « Tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et leur état de vie, sont appelés par Dieu, chacun dans sa route, à une sainteté dont la perfection est celle même du Père ».

 

Le pape François nous encourage : « Choisis Dieu sans relâche. Ne te décourage pas, tu as la force de l’Esprit Saint. La sainteté au fond, c’est le fruit de l’Esprit Saint dans ta vie ».

 

Quand on a l’Esprit, tout devient possible, y compris de mettre en œuvre ici-bas, la sainteté que Dieu nous inspire.

À nous, à moi, de le vouloir.

 

Amen.

Abbé Jean-Marie