Convertissez-vous
Homélie deuxième dimanche de l'Avent du 8 décembre
Convertissez-vous
La semaine dernière, nous avons commencé un chemin de l’Avent avec le tableau du synode. La semaine dernière, nous étions invités à nous tenir prêts. Et cette semaine, ce tableau s’habille encore un peu d’un personnage, cet homme, ce personnage en blanc, et puis cette phrase : « Convertissez-vous ! ». Avant d’aller plus loin, je profite que vous (les enfants) êtes là pour vous demander : qui dit cette phrase ? Jean-Baptiste, tu as raison. Exactement. Et est-ce que vous avez bien entendu de quelle façon est habillé cet homme ? Avec une peau de chameau. Je crois qu’il y a même quelqu’un qui en porte une ici (une enfant arrive vêtue d’une peau de chameau). Une peau de chameau ! Est-ce que c’est un vêtement de riche ? Non. Et qu’est-ce qu’il mangeait ? Des sauterelles et du miel. Bon appétit ! Est-ce que c’est ce que mangent les gens riches ? C’est plutôt une nourriture de pauvre. Jean-Baptiste, tu veux bien déposer le miel et la sauterelle près de la croix ? Merci.
Dis-moi Jean-Baptiste, est-ce qu’il y a beaucoup de gens qui viennent jusqu’à toi ? (L’enfant fait signe que oui de la tête). C’est étonnant parce que tu es dans le désert. Il n’y a qu’un fleuve, le Jourdain. Et tu cries, de toute ta force, de toute ta voix : convertissez-vous ! Mais qu’est-ce que tu veux nous dire ? Tu veux nous dire que notre vie finalement ne prend de sens que si l’on suit celui qui vient, ton cousin, Jésus. Toi, tu as fait le choix de vivre de peu de choses, de l’unique nécessaire. Par contre tu as choisi l’essentiel : servir Dieu avec la force de ta voix pour que les gens entendent qu’il faut orienter sa vie sur Jésus. Vivre sa vie comme Jésus. Toi, Jean-Baptiste, tu as un vêtement de poil de chameau. Jésus, quand il va mourir, il n’aura même plus cela, il sera nu. Il aura tout donné. Et ce n’est pas simplement son vêtement, c’est tout son cœur qu’il aura donné. Ce n’est pas simplement sa voix, c’est sa parole. Ce sont tous ses gestes d’amitié, de force, de tendresse. C’est tout cela qu’il aura donné.
Et donc, mes amis, quand Jean-Baptiste nous demande : « Convertissez-vous ! », il nous dit : « Vivez vraiment d’amour. » Et ce n’est pas un vain mot. Quelquefois, l’amour est galvaudé. Cela veut dire qu’on en parle, on en parle, mais finalement pas très bien. J’oserai dire que le seul qui ait su vraiment parler d’amour, c’est Jésus, grâce à Marie, sa mère. Le seul qui est allé jusqu’au bout, c’est Jésus. Et toi Jean-Baptiste, tu nous invites à prendre Jésus pour modèle. Je t’invite à nous montrer le geste qu’il faut faire pour se convertir. Tu nous montres le signe de croix ? (L’enfant vient se signer à la vasque baptismale). Oui. Faire ce geste-là, pas simplement lorsqu’on est à la messe, partout où l’on est, pour soi-même et sur soi-même, et aussi partout où l’on est pour les gens que l’on rencontre. Soit vraiment faire le geste, soit le faire dans la pensée, à l’intérieur de soi, pour ne pas gêner les autres quelquefois. Et de penser que : « Allez Seigneur, tu es avec moi pour eux, pour tous ceux que j’aime et que je rencontre. » En fait, je prie pour que le monde change. Mais il ne peut changer que si moi je change mon cœur. Voilà, Jean-Baptiste, ce que tu nous apprends en faisant ce geste. Et si tu nous l’apprends, au Jourdain et ici, c’est pour que, nous tous, nous puissions le faire, maintenant et toujours. Alors je vous invite les enfants, et à votre suite vous tous, à venir faire le geste de l’accord, en vous signant aussi. (Toute l’assemblée vient se signer à la vasque baptismale)
En faisant le geste de venir vous signer, vous venez de revêtir le vêtement de lumière, le vêtement blanc du baptême, vous venez de recevoir, une fois encore, le feu qui habitait Jean le Baptiste, et tous les prophètes. Vous redevenez prêtres, prophètes et rois. Vous acceptez, à travers ce geste, que jour après jour, que votre vie soit donnée. Vous ne comptez plus ce que vous donnez. Vous êtes totalement habités par le Christ. Alors votre cœur brûle, d’une lumière intense. Vous donnez tout. Voilà, c’est votre baptême. Vous êtes en chemin de conversion. Et vous êtes premiers de cordée. Vous en guidez d’autres et vous dites votre joie. Et vous savez que là où vous allez, c’est la crèche, c’est le lieu de la pauvreté. Vous savez que là où vous allez, c’est vers les pauvres, les abîmés, les malades. Vous savez que ce chemin commencé, là maintenant, vous entraîne à rencontrer celles et ceux qui se vêtent aujourd’hui de vêtements de poil de chameau, de pauvres ceintures, ceux qui n’ont rien. Ce n’est pas pour vous donner bonne conscience que vous allez vers eux. Vous y allez parce que c’est votre vocation. Vous y allez parce que vous êtes habités par l’Esprit qui vous le demande. Parmi tous les gens vers qui vous allez, il y a en effet des personnes malades, abîmées dans leur chair. Tout au long de cette année, nous voulons les servir, aller vers eux. Alors apportez-leur la paix.
Abbé Xavier