Une messe en patois pour aborder autrement Noël

Puisieux

C'est la première fois dans la paroisse, en ce samedi 20 décembre, que l'abbé Gérard Denel a célébré une messe de Noël en patois, dans l'église de Saint-Denis de Puisieux. Une initiative originale qui a rempli notre église ...

 

L'abbé Gérard Denel n'a pas attendu la folie de Bienvenue chez les Ch'tis, pour connaître le patois. Pour ce natif du Nord de la France, le patois, il connait. C'est une partie de notre patrimoine, de notre histoire. Et pour ce Noël 2014, l'abbé Gérard Denel a décidé de transporter cette initiative dans son doyenné, en l'occurence à Puisieux.

 

Avec cette messe en patois, on avait l'impression que les gens s'y retrouvaient. C'est un langage plus simple, plus accessible. Le patois, c'est une langue du terroir, c'est quelque chose de très important et c'est vraiment dommage que cette langue se perde. Elle permet d'avoir des rapports plus simples, plus vrais.

 

Cette messe a été l'occasion de faire bouger la paroisse, de sortir des sentiers battus. Beaucoup de personnes pensent que la messe, c'est un cadre figé, dont on ne peut sortir. Or, la liturgie de l'Église n'est pas une liturgie figée ! Et le patois peut être un vecteur formidable pour faire passer des messages. Il faut se décomplexer.

On a trop souvent dit que le patois, c'était vulgaire. Or, on a vu avec le film "Bienvenue chez les Ch'tis", que ça n'avait rien de vulgaire ! Le film a permis de décomplexer la langue, ainsi que notre région.

 

Des complexes, en tout cas, l'abbé Gérard Denel n'en fait pas. La messe de Noël a été célébrée classiquement et entrecoupée de textes entièrement en patois. Les fidèles ont écouté ces textes narrés par Annie et Renée où l'on a abordé des questions d'actualité. Il ne faut pas oublier aussi, nos adaptes de service, en particulier Yvette et Jocelyne qui ont du réapprendre à parler le patois. Là aussi, le patois aide à la compréhension. Avec le patois, on a eu moins de mal à replacer la signification de Noël que le lendemain, dans notre français châtié...

 

Et bien entendu, il y a eu des chants. Des chants traditionnels de Noël, ainsi que des « grands classiques » de la région, comme Le Petit Quinquin chanté à la fin de la messe par tous les fidèles présents. Les chants, comme Minuit Chrétien, l'Avé Maria de Gounod, le Noël d'Antan, le Noël en Or, Quind j’intinds canter Noë, entonnaient d'une voix puissante, par Bernard, ont fait frémir les fidèles présents et trembler les murs de notre église, patrimoine de la commune.

Bernard avait bien mérité les applaudissements des fidèles; l'esprit de Noël était bien là.

C'était un essai, ne l'oublions pas. On verra comment les fidèles vont réagir. Si c'est une réussite, on y pensera pour l'an prochain !

 

En tous les cas, nous remercions vivement l’abbé Gérard Denel pour sa gentillesse en ayant accepté de célébrer cette messe en patois; les Rouchissants d’Val’In’Chiennes représentés par Annie Bacouet Présidente; nos adaptes et notre chorale, pour leur prestation, sans oublier tous nos amis du 3ème âge, venus nombreux. •

 

Jean-Claude Anselin

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 1998 visites