Une relique du bienheureux Marie-Eugène à Blangy-sur-Ternoise

Mot d'accueil de l'abbé Pierre-Marie Leroy, homélie de Mgr Jaeger et commentaires

La stèle La ste#le  Le lundi de Pentecôte, lundi 5 juin 2017, une relique du bienheureux père Marie-Eugène a été installée dans la chapelle de l'abbaye Sainte-Berthe à Blangy-sur-Ternoise.

 

Un reliquaire contenant l'avant-bras droit du bienheureux a été porté en procession entre l'église de la commune et l'abbaye. Notons que les derniers porteurs du reliquaire étaient Michel Massart, maire, et trois adjoints et conseiller municipaux en écharpe tricolore. Ils voulaient montrer que c'était aussi un événement communal.

La relique qui restera dans la chapelle de l'abbaye est une phalange de la main droite.

 

Mot d'accueil de l'abbé Pierre-Marie Leroy, doyen.

Après sainte Berthe au VIIe siècle, après les bénédictins qui ont vécu et prié ici pendant  plus de 750 ans, après que l’abbaye est devenue une école laïque et un hospice tenu par les sœurs de Notre Dame des 7 Douleurs, depuis 1956, ici à Blangy, se prépare un trésor caché. Et j’ai l’impression que depuis ces dernières années nous le découvrons davantage.

En novembre dernier, à Avignon, il a été mis au grand jour. C’est le fruit de l’Esprit saint. Quel beau cadeau nous fait l’Église en nous donnant cet homme, ce chrétien, ce prêtre, ce religieux, cet ami de l’Esprit-Saint, ce théologien, ce fondateur, ce bienheureux. affiche5juin-mail affiche5juin-mail  

Les Hauts-de-France et la province de Lille, le Pas-de-Calais et le diocèse d’Arras, et plus particulièrement le Ternois et l’Église dans le Ternois sont heureux et fiers d’accueillir un ami qui revient sur une terre qu’il a aimée, sur une terre qui l’a inspiré, sur une terre où il a prié, sur une terre où il a prêché.

Mais Il ne revient pas pour lui. C’est l’Église qui nous le donne.

Sur notre terre, il est accueilli par d’autres amis : sainte Berthe et saint Benoît-Joseph Labre.

La relique que nous accueillons aujourd’hui avec joie, nous l’accueillons comme un trésor de l’Esprit Saint. Cette relique sera pour nous comme une prédication permanente et un témoignage permanent du père Marie-Eugène qui n’a cessé, qui ne cesse et qui ne cessera de nous dire de faire confiance en l’Esprit-Saint et de nous rendre disponibles à Lui seul aujourd’hui. Il y va de notre propre sainteté aujourd’hui.

 

Que ce jour soit pour nous le début d’un nouveau temps pour notre Église. Que nous en soyons renouvelés et revivifiés dans la foi, dans la confiance, dans l’Espérance et la Charité. C’est l’Esprit Saint qui continue ce qu’Il a commencé.

 

Sainte Thérèse Sainte Thérèse  Homélie de Mgr Jaeger

Nous ne savons plus très bien si le lundi de Pentecôte est un jour férié ou s’il ne l’est pas. Toujours est-il que c’est ce jour-là que nous avons choisi avec les membres de Notre-Dame de Vie pour accueillir en ce lieu les reliques du bienheureux Marie-Eugène. Et je pense que si nous avons fait un choix de convenance, il est pleinement significatif dans l’histoire et dans le message que nous laisse le père Marie-Eugène.

Pour la liturgie, nous avons célébré hier la fête de la Pentecôte et avec cette fête se termine le cycle de la méditation particulière du mystère pascal. Bien entendu nous la méditons de façon permanente et nous suivons aussi un calendrier. Et nous entrons dès aujourd’hui dans ce que le calendrier liturgique appelle de façon très peu poétique le temps ordinaire. Ordinaire… Alors que nous avons fêté les événements fondamentaux de l’histoire de notre salut. Et je pense que le rapprochement entre la fête de la Pentecôte et ce long temps ordinaire qui nous mènera jusqu’au premier dimanche de l’Avent est particulièrement révélateur de ce que le père Marie-Eugène veut nous dire et nous aider à vivre.

Les écrits du père Marie-Eugène, son histoire et sa vie sont pétris et façonnés par l’Esprit Saint, l’Esprit venu d’auprès de Dieu que le Fils a demandé au Père de nous envoyer. Cet Esprit, qui unit le Père et le Fils et qui peut se communiquer, est au centre de la vie et de la mission de l’Église. Et nous ne serions pas ce matin rassemblés, membres du peuple de Dieu, membres de l’Église, si nous n’étions pas personnellement et ensemble habités par l’Esprit Saint.

Jésus, avant de mourir, avant de ressusciter, avant de retourner au Père, a prié pour que ses apôtres reçoivent cet Esprit et qu’ils soient capables de remplir une mission qui de toute part leur échappait et débordait largement leur capacité personnelle. Nous connaissons la simplicité de ces hommes que Jésus a appelés sans considération particulière de leur parcours, de leur itinéraire, de leur savoir, mais tout simplement parce qu’il les choisit, il les appelle, il les envoie et qu’ils vont être consacrés par l’Esprit Saint. Ces hommes, souvent préoccupés par leurs intérêts, soucieux de leur histoire personnelle, de leur désir, de leur attente, de leur faiblesse et de leur pauvreté, vont recevoir soudain la mission d’aller porter au loin la Bonne Nouvelle de l’Évangile, de proclamer que tout être humain est appelé à être sauvé en Jésus-Christ et à vivre de l’amour du Père et du Fils.

La Pentecôte nous a appris que ces hommes qui étaient craintifs et peureux, qui redoutaient pour leur propre sécurité et leur propre vie ont été capables de se disperser, de partir remplir la mission et bien souvent de donner leur vie pour le nom et pour l’amour de Jésus. C’est ce que nous sommes appelés à vivre dans l’ordinaire de notre vie. Il y a les grands moments de l’accueil, du don et de la manifestation, et le patient, humble et long travail de l’Esprit quelquefois manifesté mais souvent caché et humble au cœur de nos propres vies, au cœur de l’Église et au cœur de l’histoire de notre humanité. Et c’est cet esprit qui va tracer pour nous et pour l’humanité les chemins de la sainteté que le Seigneur nous invite à partager. Le mot nous Procession d'ouverture Procession d'ouverture  effraye. La sainteté, et nous le pensons comme cela, c’est l’affaire de quelques-uns, l’affaire des plus performants dans la foi, dans l’amour, dans la générosité et dans le don d’eux-mêmes, et c’est vrai que nous avons en mémoire quelques grands noms et quelques modèles auquel nous ne pourrions pas prétendre ressembler et que nous ne savons pas suivre. S’il y a ces grands noms, c’est que le Seigneur les a d’abord travaillés, pétris de la force de l’Esprit. Et c’est que nous aussi, dans notre réalité quotidienne, nous soyons capables de laisser l’Esprit de Dieu transformer nos vies, leur faire porter les fruits de la parole de l’amour de Dieu et pour que cette Parole, nous puissions la vivre et la proclamer, quelles que soient, comme les apôtres, nos pauvretés et nos faiblesses. La sainteté, ce n’est pas notre performance, ce n’est pas notre réussite, ce n’est pas notre gloire personnelle. C’est le travail permanent, profond, patient de l’Esprit de Dieu qui nous permet tout à coup de nous étonner nous-mêmes parce que nous avons simplement laissé Dieu agir en nous et utiliser les pauvres ressources de nos personnes et de notre humanité pour accomplir des merveilles qui ne nous appartiennent pas mais qui sont celles de Dieu lui-même.

C’est cela le chemin ordinaire que le père Marie-Eugène veut nous inviter à vivre. Mais nous connaissons bien la nécessité de la transformation personnelle pour laisser cet Esprit de Dieu travailler. Et c’est pourquoi le père Marie-Eugène insiste beaucoup sur l’humilité, sur le don de nous-même, sur le silence. Humilité, don de nous-même, silence… Vous avez vite reconnu que ce sont des attitudes qui ne nous sont plus forcément familières. À juste titre, nous sommes fiers de notre science, de notre technique et de nos capacités qui vont toujours en grandissant et nous voulons vivre à la mesure de ces capacités. Ou bien, à l’inverse, quand nous nous sentons incapables, nous décrétons que c’est impossible et que ça ne peut pas exister puisque ça n’entre pas dans le cadre de nos possibilités humaines. Le don de l’Esprit de Dieu et l’itinéraire du père Marie-Eugène nous disent que, précisément parce que cela n’apparaît pas possible à nos capacités grandissantes, nous devons croire que le Seigneur peut l’accomplir et peut le réaliser par lui. Il y aurait autant d’orgueil à croire que nous pouvons tout parce que nous sommes puissants que de croire que ce qui nous paraît impossible ne sera jamais réalisé et n’est pas réalisable. Être humble, être pauvre, être silencieux, c’est accueillir le don que Dieu nous fait et c’est nous laisser porter les fruits dont nous ne pouvons pas toujours imaginer nous-mêmes la beauté et la saveur parce qu’ils nous paraissent justement impossibles pour nos propres limites et à nos capacités.

Vous l’avez donc bien compris, le bienheureux Marie-Eugène est un guide contemporain et nous serons bien inspirés de venir le prier régulièrement ici à Blangy ou ailleurs et d’écouter ses conseils, ses avis, de suivre le chemin qu’il trace pour nous, chemin de vie, chemin de joie et de bonheur qui peuvent grandir par l’amour que Dieu nous donne et par le don de l’Esprit Saint. Que ce soit le chemin pour l’ordinaire de notre vie, un ordinaire qui peut prendre le goût et la saveur des richesses et de l’amour de Dieu.

 

Article publié par Jean Capelain - Graphiste Service communication • Publié • 2555 visites