Visite Pastorale

Mgr Jaeger est venu à la rencontre de la FRAT et des équipes funérailles

IMG_3160 IMG_3160  « Tu as du prix à mes yeux,

j’ai écrit ton nom dans la paume de ma main »

 

Père évêque, ce verset tiré d’un texte du prophète Isaïe prend tout son sens aujourd’hui grâce à votre présence au milieu de nous. C’est dans cet esprit que le Père François, un prêtre de Verdun a fondé en 1945 la Fraternité Chrétienne des Personnes Malades et Handicapées, mouvement d’action catholique reconnu officiellement par l’Eglise. Ce prêtre, lui-même gravement malade a eu l’idée de donner toute leur place aux personnes malades et handicapées en les poussant à prendre leur vie en mains. Désormais, les personnes malades et  ou handicapées, quand elles le pourront, rendront visite à d’autres personnes malades et handicapées. Elles s’aideront mutuellement, elles seront aidées et aidantes à la fois. Elles ne sont plus assistées, elles participent pleinement à la vie de la société et de l’Eglise  

 

        Il y a environ 35 ans maintenant, nos amis Clément,  Nicole, Yves et la petite sœur Claire-Agnès  ont crée la Fraternité à Berck.  Parmi nous certaines personnes viennent en foyers « Cazin ou Villa Normande » d’autres vivent en ville.  Tous nous sommes heureux de nous retrouver deux fois par mois dans cette salle  pour y vivre des moments heureux et riches  d’amitié et de foi. Il faut croire que les membres de notre Fraternité y sont heureux car nous sommes de plus en plus nombreux à nos réunions. Une fois par mois, nous réfléchissons à ce qui nous fait vivre : notre foi en Dieu, la campagne d’année de notre mouvement ( ce mois-ci le thème est : la recherche du bonheur avec Jésus). Durant l’année nous célébrons les grandes fêtes de l’Eglise Pâques et Noël.

Il faut dire que nous avons la chance d’avoir Jean-Pierre, notre doyen qui  nous aime bien, et notre petit frère Gérard qui nous accompagne. Durant nos réunions, nous nous aidons mutuellement pour donner un sens à la vie, un sens à notre vie. Et malgré nos limites, tous ensemble nous réalisons de belles choses. Sans équipe nous ne pouvons pas faire grand-chose, ensemble oui ! l’union fait la force. » Michel Vantilcke 

 

 

  •       Une présence de l'Évangile au milieu des familles en deuil

 

IMG_3184 IMG_3184       Neuf bénévoles venaient de terminer leur formation avec l’abbé André CLOVIS pour l’accompagnement des familles en deuil. Le doyen a profité de la visite pastorale de Mgr Jaeger pour faire un envoi en mission un peu plus solennel ; et aussi  rassembler l'ensemble des équipes déjà constituées pour un temps de récollection.

 

    Pour cette récollection, Mgr Jaeger s'est appuyé sur les évangiles pour apporter un regard spirituel sur l'engagement des équipes. Celles-ci sont habituées à rendre le service de l'accompagnement des familles en deuil. C'est plus large que des funérailles. Il consiste à être aux côtés d'une famille qui doit faire son deuil. Faire son deuil est une étape essentielle pour reconstruire une vie après un départ. "Vous êtes les témoins d'une Eglise qui est proche des familles" a déclaré Mgr Jaeger.

La mise en place des équipes est une collaboration naturelle qui n'est pas liée à la diminution du nombre de prêtres. Il y a cinquante ans, Vatican II a indiqué que tous les baptisés sont appelés à la collaboration des différents moments de l'Eglise. Cette consigne est bienvenue au moment où les prêtres sont de moins en moins nombreux. Elle présente aussi un avantage quand l'équipe connaît bien le défunt. Dans la mesure du possible, la présence d'un prêtre est toujours préférable, mais ce n'est pas l'essentiel.

 

      La majorité des lettres de protestation que reçoit l'évêque concerne l'absence de prêtre aux funérailles. Mgr Jaeger a donné l'exemple d'une réponse qu'il a faite à une veuve : "Quand votre mari s'est présenté au Seigneur, celui-ci ne lui a pas demandé s'il y avait un prêtre à ses funérailles. Il a simplement regardé sa vie avec lui." Une réponse toute simple qui a pourtant ému la veuve.

 

     Quelle que soit la mission dans l'Église, il convient de la rapporter au Christ lui-même. On devrait le faire de façon permanente pour éviter de ramener la mission à notre propre vécu. La première attitude, c'est l'accueil de la Parole de Dieu. Tout comme saint Marc dans les évangiles de cette année liturgique, il faut se poser la question avec les familles en deuil : qui est Jésus?  Il faut mettre en valeur la foi qui réside au fond des cœurs. "Vous êtes amenés à avoir l'attitude de Jésus à l'égard de ceux qui souffrent. Et pour vous, c'est plus encore que la maladie..." Les familles font appel aux équipes avant tout pour des raisons d'organisation ou de respect de la liturgie. Mais cette facette de la mission doit passer au second plan, après les signes d'attention que le Christ manifeste aux souffrants. Accompagner les familles, ce n'est pas que préparer les funérailles. C'est montrer que l'Église est là à travers les visites et les signes. Ces liens fraternels se font avant, pendant et quelquefois longtemps après les funérailles.

Certains regrettent le faste  des funérailles d'antan. C'est une nostalgie qui ressemble à l'attitude des juifs vis à vis du Temple de Jérusalem. Même s'il n'y a plus les pompes solennelles de naguère, il reste l'essentiel : la rencontre du Christ.

Les équipes d'accompagnement participent à l'évangélisation. À travers les larmes, les familles disent aussi quelque chose de l'annonce de l'Évangile. Il n'y a pas d'un côté celui qui donne et celui qui reçoit. L'annonce de l'Évangile est un dialogue.  Mais c'est une démarche exigeante parce qu'elle concerne des familles désarmées. Pour répondre aux demandes, il est important de fonctionner en équipe. Une personne seule ne peut pas être disponible à tout moment. Elle a sa vie de famille avec les obligations de parents ou de grand-parents.

 

     Les équipes d'accompagnement rencontrent un phénomène qui prend de l'ampleur : la crémation. Les crématoriums s'équipent de salle d'accueil des familles qui ressemble de plus en plus à des chapelles. Il ne faut toutefois pas encourager les cérémonies dans ces lieux pour laisser à l'Eglise le symbole du rassemblement du peuple de Dieu. Si l'on ne prend pas garde, les pompes funèbres sont prêtes, moyennant finance, à s'occuper de la cérémonie religieuse dans le crématorium. L'idéal serait de former des équipes spécifiques à la crémation.

 

     Cet échange autour des funérailles était la toute dernière étape de la visite pastorale de Mgr Jaeger.

Jean

Article publié par Michèle Leclercq • Publié • 2013 visites