Eloge de la vieillesse

conférence de Mme Véronique Dufief

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Présentation de madame Véronique Dufief

Madame Dufief est très intéressée par la littérature du XIXème siècle (époque du Romantisme) et par ses poètes. Elle aime aussi la philosophie et le roman, mais surtout la poésie, les poètes féminins. Elle collabore avec l’Université de Bourgogne (la Toison d’Or) à des recherches sur les poètes de Bourgogne.

Dans un autre domaine, elle fait paraitre en 2010 Visages de femmes dans la Bible (édition l’Echelle de Jacob) et des prières : « Entrée dans l’invisible » (même édition.) En 2013/2014 elle avait écrit : « La souffrance désarmée » (édition Salvator) (prix du livre de Spiritualité). Ayant connu vers l’âge de vingt ans des problèmes de santé, éprouvé la dépendance, elle a pris un grand intérêt pour les personnes âgées. Elle fait paraître en 2015 « Bonjour Vieillesse » (édition Salvator) dans lequel elle raconte aussi ses souvenirs d’enfance. Elle noue alors beaucoup de contacts avec des personnes âgées. Elle leur porte un regard attentif, chaleureux, affectueux et regrette que les européens, pour la plupart, se désintéressent de cet âge, voire s’en détournent. Elle s’attache à ce qu’elle nomme « chemin de vieillardise ». Grâce au travail de madame Dufief , nous allons participer à la découverte de cet âge qui apporte, certes, des souffrances mais aussi des joies et une certaine sérénité.

 

Madame Véronique Dufief remercie l’assemblée du contexte accueillant dans lequel elle se trouve ce soir, remercie les organisateurs et les participants. Elle ajoute qu’elle est heureuse d’être avec nous. Elle va maintenant se présenter un peu plus en détail.

Je m’appelle Véronique, j’ai cinquante-deux ans, vingt ans de mariage, deux filles : l’une âgée de seize ans, l’autre de quatorze ans.

A l’âge de vingt-cinq ans, j’ai été hospitalisée en hôpital psychiatrique pour bouffées délirantes, un trouble psychotique. Je suis en effet ce que l’on appelle « bipolaire », c’est-à-dire sujette à des périodes d’exaltation suivies d’épisodes dépressifs. A l’époque on parlait de psychose maniaco-dépressive (périodes « maniaques » correspondant à celles d’euphorie exagérée et périodes dépressives liées à une perte presque totale de l’énergie et de l’élan vital). Certains ont pu dire que la découverte en eux de cette maladie avait été comme un coup de tonnerre dans un ciel serein.

Pourquoi je parle de tout cela ? Parce que la bipolarité était, à l’époque, une maladie mal connue (dont on parle bien plus de nos jours : numéros spéciaux parus dans la presse, accompagnés de beaucoup de témoignages). La maladie se traduit par d’importants troubles de l’humeur, avec des hauts et des bas d’amplitude parfois énorme, faisant passer le « sujet » d’une surexcitation anormale, pouvant donner lieu à des frénésies dépensières (ainsi m’est-il arrivé lors d’un voyage au Québec de dépenser en un mois l’équivalent d’un an de salaire, heureusement « épongé » par la bienveillance de mes parents) à des moments de dépression profonde, d’aboulie où, pour ma part, il me semblait ressembler à « un bois flotté » sur la plage.

Ces précisions exposées, j’en viens à mon sujet de ce soir : LES PERSONNES AGEES 

Première raison de « Bonjour Vieillesse »

     Ce qui me relie aux personnes âgées c’est le faible que je ressens pour elles. Ainsi m’est-il arrivé de croiser une femme toute petite, toute frêle, toute mignonne, portant casquette et avançant à petits pas menus en s’appuyant sur une canne…J’avais envie de lui faire un câlin. Figurez-vous que ma fille cadette a « hérité » de cette attirance ! Je me souviens avoir dit un jour à ma grand-mère : «Qu’est-ce que tu es belle ! » ça l’a étonnée et fait sourire. Peut-être, comme ma sainte patronne Véronique, ai-je en moi la passion des visages. J’aime la beauté des visages qui ont vécu, sur lesquels on peut lire l’histoire de leurs passions dominantes, ou les rides qui marquent tristesse ou solitude. Cela m’émeut. C’est toute une vie, tout un univers qui prend la forme d’un visage modelé par la vie. La beauté, froide parfois, uniformisée, des « stars », ne me touche pas. Elle doit tant au maquillage, à l’artifice. Moi j’ai besoin de visages vieillis, modelés par la vie, émoussés. Ils ont une extraordinaire qualité de présence.

J’ai aussi connu un vieux prêtre à Saint Sulpice. Il était vénérable, suave, un petit bonhomme chauve, doux, qui nous faisait du bien et certainement mûr pour le paradis. Il était comme un aliment merveilleux. Je passais pendant cette rencontre un moment qui me faisait du bien, alors que j’étais par ailleurs secouée, angoissée. Dommage que l’on n’ait pas plus de liens aussi merveilleux.

Deuxième raison de « Bonjour Vieillesse »

     En fait, j’ai toujours eu des amis de tous les âges : anciens, jeunes, vraiment de tout. Chaque âge a sa saveur, sa couleur. Je vais maintenant vous parler de deux amies proches: Hélène et Colette.

Hélène avait 90 ans et je l’ai connue par mon mari. Elle m’a émerveillée, elle était douce et rigolote. J’ai écrit une « déclaration d’amour » à Hélène. Voulez-vous qu’on soit amies ? Elle avait le talent de me faire du bien quand j’étais « dans un tunnel ». J’étais moins mal quand j’allais chez elle, cela m’apaisait. Elle n’avait pas peur de ne rien faire, d’être simplement là. Elle me disait : « Tu peux te reposer, dormir ». J’avais une présence amie pas très loin. Je sortais alors de mon enfer. Je pouvais «  reposer ma tête » quelque part alors que je n’avais plus le goût de vivre.

Colette, elle, a maintenant 94 ans. Elle est mariée à Raoul et nous sommes amis avec son mari. Je suis tombée malade deux mois après mon mariage. Colette est venue vers moi quand d’autres amis n’ont pas osé me poser de questions. Elle a vu que je n’étais pas bien et elle est devenue pour moi une amie. C’est une passionnée de lecture (surtout de Proust et de poésie). Elle a lu tout ce que j’ai écrit depuis vingt ans. C’est une enthousiaste née, une fervente. Il faut pouvoir être lu par quelqu’un quand on veut rejoindre le cœur des gens, connaître la joie d’être reconnue malgré toute la souffrance que j’avais et dont je pouvais si peu parler tant il est vrai qu’il est très difficile de parler des maladies psychiques qui ont été longtemps de l’ordre du tabou. Colette est « toujours jeune ». C’est une grâce. Elle entend le matin un oiseau chanter et elle est heureuse pour toute la journée. Certains gémissent tout le temps, se plaignent, au lieu de se réjouir et de s’émerveiller. Quand on est vieux, on devient ce que l’on a été toute sa vie. (J’aimerais devenir comme ces vieilles petites pommes, ridées mais tellement savoureuses). Et madame Dufief d’énumérer la ribambelle de qualités de ces petits fruits…

Troisième raison qui m’a amenée à « Bonjour Vieillesse »

     C’est le sentiment d’expérience anticipée que j’ai éprouvé de la vieillesse : on n’a plus aucun ressort… un jour, ai-je pensé, je serai comme cela et serai confrontée à cette déperdition d’énergie. Dans la chambre d’étudiante de ma jeunesse, j’étais limitée comme Yvonne, une autre amie, limitée, elle, dans sa maison de retraite. J’ai dû composer avec mes limites. J’ai aimé une chanson de Marie Paule Belle qui disait :

Vieille

Si déjà je pouvais être vieille

Pour qu’enfin ma douleur s’ensommeille,

Vieille

Pour que le vent de la nuit balaye

Les soucis, les erreurs de la veille

Vieille

C’est vers le soir que l’on s’émerveille

J’ai deux filles très romanesques ; Je pense à leur avenir, comparé à celui qui était celui de ces jeunes filles décrites par Jane Austen, dans son roman paru en 1813 « Orgueil et préjugés » qui montre cinq jeunes filles à marier de la même famille. Jane Austen fait un portrait satirique et cruel parfois, de cette bourgeoisie anglaise engoncée dans son carcan social de morale victorienne. Y sont dépeints les tourments des cinq filles. L’humour ne manque pas, ni la réflexion. LA question se pose toujours : serai-je aimée ? Suivie de : Que ferai-je de ma vie ? Ces questions peuvent aussi se poser de nos jours.

J’en reviens à « cela a du bon de prendre de la bouteille ». Je me souviens d’avoir chantonné  « J’ai la mémoire qui flanche…à laquelle j’ai ajouté, vu mon oubli des paroles « j’aurais b’soin d’un shampooing ». Au lieu d’être formatée par les canons d’une certaine beauté, moi « j’aime prendre de la bouteille » dans tous les sens de l’expression. Ainsi ai-je lu un guide des fromages suivi d’un guide des vins ! Et mon beau-père Jean-Claude m’a offert deux bouteilles de Château d’Yquem. (Note de la secrétaire : seul sauternes classé premier grand cru supérieur). Mon beau-père était une merveille de gentillesse et de discrétion. Devenu veuf, (sa femme est morte d’un cancer) il nous accueillait, toujours content, d’une douceur extraordinaire, tiré à quatre épingles, portant parfois nœud papillon. Il savait repasser, préparer ses repas. Il était d’une politesse délicieuse. La classe ! Il est venu, bien que malade, à Dijon chez nous l’an dernier. Donc quand je suis allée à l’hôpital, je ne découvrais pas, je connaissais. A cause de notre activisme nous n’avons pas toujours le temps de faire ou de dire les choses que nous voudrions. J’ai à ce moment fait l’expérience de m’abandonner, lâcher prise. J’ai compris que la vie pouvait être merveilleusement belle. Comme me disait mon amie Hélène, on peut tout simplement être là, en présence de…se souvenir de ce que l’on a vécu, raté, réussi ; retrouver une image, un souvenir, une saveur. Un geste suffit comme celui de tenir la main, et l’on peut goûter la saveur d’être ensemble « Tu es encore avec nous », on peut vivre du « chouette ».

Je rappelle l’histoire de Bouddha (Siddharta  quand il était jeune) né dans une famille princière. Ses parents voulaient lui éviter la souffrance et le retenaient dans leur palais. Un jour, le jeune homme s’échappa. Dans la rue il fit trois rencontres : celle d’un mendiant, et il rencontra la misère ; celle d’un homme couvert de plaies, et il rencontra la maladie ; celle d’un vieillard, et il rencontra la vieillesse, découvrant ainsi ce que son monde clos lui avait toujours caché. Aussi a-t-il voulu par la suite enseigner aux hommes comment se délivrer de la souffrance. Il y a quelque chose de commun lorsque l’on est décapé par la souffrance (raclé jusqu’à l’os, disait Job dans la Bible) et ce qui s’impose est étonnant, c’est la joie. Cette joie, on ne sait pas qu’on peut la puiser et qu’elle a une demeure universelle : le tréfonds (le fond du fond). On est invité à descendre dans les grandes profondeurs de l’être où l’on ne rencontre pas un gouffre abyssal (penser à « la chute de Satan » de Victor Hugo « depuis quatre mille ans il tombait dans l’abîme ») mais au fond on peut toucher le cœur de Dieu. On est tous reliés par le tréfonds. Tant qu’on n’est pas ensemble, on est presque rien (sinon on peut écraser les autres). A travers cette faiblesse on voit qu’on ne peut pas vivre sans les autres. Nous avons une vocation : aimer et nous laisser aimer. On ne peut se passer des autres (on le voit dans les situations tragiques de la vie parfois, dans la confrontation des vieillards avec la solitude ; le malheur de ceux qui sont tombés dans des addictions de tous ordres ; de ceux qui recherchent l’auto destruction …Ce sont des personnes qui cherchent un amour infini qui cherchent à rejoindre d’autres cœurs.)

La vieillesse peut devenir une sorte de session de rattrapage. On fait le point sur : qui suis-je ? Qu’est-ce que j’ai vécu ? Raté ? Réussi ? Il est temps d’accepter sa vie, accepter ce qui a été. C’est plus facile quand on est aimé, aidé, pendant ce regard de vérité sur nous-mêmes.

Avant, quand s’annonçait une journée « fichue » s’installaient angoisse et mélancolie. Désormais c’est presque une bonne nouvelle. Je me laisse rejoindre par le Bon Dieu. Tout ce qui est de l’ordre de la réussite, de la performance, de la productivité, je le mets dehors. Je prends le temps de me réconcilier avec moi-même. Quand on vieillit, on peut prendre le temps de se mettre à l’écoute de cette voix qui n’a que des mots d’amour à nous adresser.

On a le temps de la prière. «  Prière » et «  précaire », ce sont deux mots qui ont la même étymologie. La prière : une ressource pour appeler à l’aide et demander du secours. On a aussi le temps de penser à ceux que nous connaissons, que nous côtoyons, que nous aimons. Ces moments de pensée sont des moments de prière. Nous sommes reliés en pensée. C’est là une vocation de personnes âgées. C’est un vrai travail, invisible, mais c’est un travail réel.

J’ai fait la rencontre d’une merveille absolue, l’appui d’une dame qui se nomme Liliane et que j’appelle Lili. Elle a 79 ans et elle est bipolaire comme moi. Elle a passé toute sa vie à se bagarrer et elle m’a dit :  « Quand Jésus envoie ses disciples en mission, il les envoie deux par deux. Puis-je être votre coéquipière ? » Elle est « avec nous » ce soir. Si je n’avais pas Lili, je ne pourrais pas continuer ce que je fais.

J’ai deux dernières choses à vous dire qui concernent 1)la mémoire 2)la lenteur

Aussitôt que l’on constate : la mémoire flanche, on entend les gens prononcer le mot Alzheimer…(jadis on disait « démence sénile », ce n’était guère mieux). Le mot est utilisé à tort et à travers (je sais que j’ai parfois des problèmes avec les noms propres. Cela peut être à cause de la prise de neuroleptiques que l’on m’a prescrits.)Vous me parlez de plaintes mnésiques m’a dit le psy. Je pense que vous faites plutôt de l’hypermnésie (j’ai une mémoire d’éléphant). Voilà des contradictions étranges.

Je suis gourmande…S’il m’arrive d’oublier les tableaux vus lors d’une exposition ou les noms des personnages d’un roman, j’ai une mémoire de gourmande infaillible ! J’ai aussi la mémoire des contextes. J’oublie le reste mais j’ai la mémoire fidèle des paroles que l’on m’a dites. La mémoire nous ressemble, ressemble à notre personnalité. Il n’est pas inutile parfois d’oublier, ce que faisaient dans la mythologie grecque antique, ceux qui traversaient le fleuve Léthé. Quand je pense à mes difficultés psychiques, il m’arrive de me souvenir de ce qui est arrivé à Louis Martin, le père de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Après le décès de son épouse et l’entrée de ses filles au Carmel, il se demandait : « Que pourrais-je faire de bon pour le Seigneur ? » Il eut bientôt des signes d’atteintes cérébrales évidentes (ses qualités spirituelles étaient demeurées intactes). C’est une histoire merveilleuse. Perdre la tête, ce n’est pas facile ! Il faut regarder cela attentivement. Ce n’est pas ce que l’on dit…La maladie a-t-elle un sens ? un sens technique, un sens subjectif et symbolique, un sens social. Dans la salle quelqu’un rappelle la traduction des trois mots en anglais : illness, sickness, disease. A travers la maladie du sida, on a pris en compte la relation intime entre les personnes et le fait que l’intimité des autres devait être respectée. Pour la maladie d’Alzheimer, certains ont avancé l’hypothèse selon laquelle la maladie serait un langage pour dire :  « comment se fait-il que vous nous oubliiez à ce point ? »

Je vais terminer sur une note plus gaie 2) La divine lenteur.

Nous avons avec elle un modèle de rééducation ! Tout va beaucoup trop vite. Cette lenteur, cela peut être une chance : on peut prendre le temps d’écouter un oiseau, une brise légère.

Le message des vieilles personnes, c’est que les personnes sont le bien le plus précieux. Avec nos vitesses et nos précipitations, nous allons droit dans le mur, droit dans la mort. (Avez-vous remarqué la prolifération des têtes de mort dans notre civilisation ?)

Il faut retrouver la saveur de la vie, le charme exquis de la fin de la vie. J’ai la chance d’avoir mes parents vivants : ils sont doux, émerveillés Deo gratias ! Quand on vieillit on a la possibilité de prendre le temps pour remercier, même si on a loupé beaucoup de choses . C’est bon d’aller jusqu’au bout, de s’abandonner

 

 

Echange avec le public

  • La maladie de la bipolarité se soigne-t-elle ?

Elle est longue à diagnostiquer. Parfois cela prend neuf à dix ans. Auparavant, on n’avait pas d’informations sur la maladie, et puis il y a beaucoup de formes de bipolarité. Maintenant on a une molécule récente qui fait que l’on peut stabiliser la maladie mais pas la guérir.

Ce qui est un facteur de mieux-être : le fait d’avoir un bon entourage. A l’inverse, un mauvais entourage peut entraîner une aggravation de la maladie. Il y a beaucoup de différences entre les malades bipolaires. Certaines formes de la maladie se régulent facilement. On a des visages très variés d’une personne à l’autre.

  • J’ai aimé votre témoignage et sa douceur …

Je dois beaucoup à mon entourage familial, aux prières, aux visites de mes amis, à leur présence inconditionnelle. J’ajoute que le consentement donne la paix. Si l’on est ensemble, l’amour est plus fort que la mort.

  • Je vois des gens qui ne veulent pas vivre en maison de retraite, surtout si on les confine dans un espace Alzheimer après un diagnostic discutable

Oui c’est tragique chez les vieillards en fin de vie aujourd’hui. C’est un drame relativement silencieux. C’est une catastrophe que cette mise à l’écart.

  • J’aime le jeu de mots : mon pote en ciel…

Ce qui me fait rire, et vivre  c’est de partager avec vous. Le matin j’ai besoin de ¾ d’heure une heure pour « émerger ». C’est le téléphone qui me réveille. Je pense à la phrase de Saint Jean de Dieu « Seigneur donne-moi une peine à secourir » Je pense qu’il est devenu le patron des infirmiers. Il a réfléchi à la condition des aliénés. N’oublions pas ce conseil : faites-vous du bien en faisant du bien aux autres.

  • Un drame actuel c’est la disparition de la famille. Je pense à l’œuvre formidable des Frères de Saint Vincent de Paul

En effet il faut faire comme eux, aller voir ceux qui sont seuls. Il y aurait 3 500 000 personnes seules en France

  • Je pourrais donner mon téléphone mais…on ne m’appelle pas !

La maladie est une loupe grossissante. Avant, je sortais avec ma coquille d’escargot (je suis du pays des « bourgognes ») puis je rencontrais quelqu’un que je connaissais, alors j’allais mieux. Je pouvais « ouvrir mes écoutilles » J’ai besoin de l’aide des autres

  • Appliquez-vous la méditation de la pleine conscience ?

Je suis naturellement réceptive à la beauté de la vie (je connais aussi la méthode Vittoz ) C’est la capacité de l’émerveillement qui nous rend sensibles. Si l’on ouvre ses « écoutilles », on est tous hypersensibles et intelligents (de cette intelligence du cœur à la portée de tout le monde, surtout de ceux que l’on appelle « les petits ».)

Article publié par Michèle Leclercq • Publié • 3085 visites