Abbaye Ste. Berthe - Blangy
Dans le cadre des formations proposées au doyenné, en ce temps de Carême, l’Abbé Paul Agneray est venu nous parler de
« La souffrance et la passion de Jésus »
Comment est-il possible que le juste, l’innocent, souffre ?
Pourquoi dit-on que Jésus nous sauve par sa passion et par sa mort ?
LA SOUFFRANCE
Le livre de Job est un bon exemple pour aborder ce thème. C’est un conte d’une modernité fantastique, composé de dialogues.
(Job est à la fois un homme irréprochable et comblé par la vie. Or le voilà privé de tout : ses biens, ses enfants, sa santé. S'il est juste, pourquoi ce malheur frappe-t-il Job? « Si Job souffre, c’est qu’il a pêché », disent les hommes…)
Nous ne dominons pas l’action de Dieu. Dieu s’est révélé dans la justice de son serviteur Job. L’attitude de Job est remarquable
- Job est droit jusqu’au bout, il reste debout face à Dieu.
- Job est l’homme qui ne renonce pas dans sa relation à Dieu, son Espérance renaît sans-cesse.
Dieu ne répond pas aux questions de Job, il ne donne pas la solution au problème : le mal reste l’inexplicable, l’incompréhensible, l’absurde, mais en apparaissant à Job, Dieu se révèle soucieux de sa créature : le problème n’est pas résolu mais dépassé !
LA PASSION DE JESUS
Avec Job, on est dans un roman mais avec Jésus, on passe dans l’histoire : la réponse de Dieu est la réponse par la PRESENCE.
Sens de la mort de Jésus
La moitié des Evangiles est orientée vers la passion et la mort de Jésus.
Pourquoi Jésus est-il mort ?
- Perçu comme un prophète, Jésus est promis à une mort violente.
Jésus apparait comme un prophète, le Prophète des derniers temps, il annonce le règne de Dieu.
- Jésus est crucifié par les Romains avec une inscription sur la croix INRI, ce qui signifie qu’il est considéré comme un prétendant au trône.
- L’attitude de Jésus envers la loi (la Torah) dérange fortement ! il n’interprète pas la loi comme les scribes et ne l’applique pas comme les pharisiens (« on vous a dit… moi je vous dis… »), il se montre ami des publicains et des pêcheurs, il relativise l’importance du Temple. Le comportement de Jésus (viol du sabbat, pardon des péchés…) est blasphématoire car il se met à la place de Dieu donc il mérite la peine de mort.
Jésus devant sa mort
Jésus a compris sa mort par les textes de l’Ancien Testament qu’il connaissait bien, exemple « La pierre rejetée des bâtisseurs est devenue la pierre d’angle » Ps 118, 22-23 ; mais aussi par ses propres paroles « Le fils de l’Homme est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » Mc10 ,45 ; « Ceci est mon corps, donné pour vous…Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, répandu pour la multitude » Mc14,19-24 ; « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » Lc23,46
« Il fallait que Jésus connut et acceptât cette situation de rejet et de malédiction, qu’il y fût plongé, pour que son message apparût en pleine lumière et trouvât son accomplissement, Jésus donne Dieu à tous les abandonnés de Dieu par la Torah, il inaugure une alliance nouvelle et universelle qui ne se fonde pas sur la Loi mais sur la grâce » (Eloi Leclercq)