Confèrence Isabelle Renaud-Chamska
"Marie-Madeleine dans l'art"
Ce jeudi 22 juillet, jour de la fête de Marie-Madeleine, une soixantaine de personnes sont venues à Berck écouter la conférence illustrée d’Isabelle Renaud-Chamska sur :
« Marie Madeleine »
Isabelle nous décrit un rapide tableau de cette figure devenue universelle comme pleureuse (pleurer comme une madeleine ) dans le langage courant. Pécheresse repentante, femme au parfum et à l’abondante chevelure… figure née au gré de quelques récits évangéliques, canoniques et apocryphes, amalgamés pour faire à partir de plusieurs femmes, - Marie de Béthanie, sœur de Marthe et Lazare (Jean 12, Luc 10), femmes anonymes des récits d’onction (Luc 7, Marc 14, Matthieu 26) – l’unique Marie Madeleine, telle que la dépeint notamment la Légende dorée (Jacques de Voragine, 13ème siècle).
Isabelle Renaud-Chamska déroule son propos en sept thèmes, illustrés par des photos d’œuvres d’art, sculptures et peintures du 4ème siècle à nos jours.
Complexité du personnage:
Sept thèmes comme sept facettes d’un personnage dont la perception a varié selon les époques !
- Le tombeau vide : dans les 4 évangiles en effet, ce sont des femmes, une, deux ou plus, la première nommée étant toujours Marie Madeleine. Femmes qui témoignent qu’il faut chercher Jésus ailleurs que du côté de la mort.
- Le jardin : lieu d’un dialogue entre Marie Madeleine et le Ressuscité, lieu des pleurs et du célèbre « Ne me touche pas », lieu de l’envoi de Marie Madeleine pour dire la vie dans un monde affligé par la mort.
- Effusions : onctions de parfum, larmes et cheveux épars en des récits qui présentent celle qui se donne entièrement à Jésus dans une demande de pardon et la reconnaissance de Jésus comme rédempteur.
- Au pied de la croix : comme aux pieds de Jésus où elle est témoin privilégié de son enseignement, en référence à l’accueil de Jésus chez Marthe et Marie, à la croix elle est témoin des plus grandes souffrances de Jésus.
- Diffusion : envoyée pour annoncer la Résurrection, Marie Madeleine est présentée par la légende partant en bateau avec Lazare et d’autres femmes pour évangéliser la Provence.
- Intériorité : par la figure de Marie Madeleine peut s’exprimer « l’exploration de la complexité de l’âme humaine ».
- Elévation : mystérieusement reliée au Christ, Marie Madeleine est la figure mystique par excellence.
De manière inépuisable, Marie Madeleine et les créations qu’elle continue à susciter nous interrogent sur notre humanité, nos aspirations, nos défaillances, notre dépendance du Christ et l’appel, toujours renouvelé, à vivre ; par cette richesse de projections possibles, Marie Madeleine devient, selon Isabelle, vecteur du message chrétien : la vie plus forte que la mort, le pardon, l’amour.