Soirée-Débat proposée par l'Action Catholique Ouvrière et l'Action Catholique des Milieux Indépendants

La crise des gilets jaunes,une chance pour la démocratie ?

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Le 31 janvier 2019, un débat constructif autour de la crise des gilets jaunes, à Saint Martin, dans les locaux paroissiaux.

 

La question posée : Quelle chance pour notre démocratie ?

 

La Mission Ouvrière boulonnaise et l’ACI ( action catholique en milieux indépendants) ont invité tous ceux qui le souhaitaient à se retrouver pour un débat ouvert. Ce sont environ 70 personnes, dont une quinzaine revêtues de ce fameux gilet jaune, qui ont répondu.

Ce débat ne s’inscrivait pas dans le grand débat organisé par le gouvernement.

 

Pour que ce challenge se déroule au mieux, c’est le journaliste indépendant Pierre Wolf de Roubaix, qui est venu animer efficacement avec beaucoup de tact et de respect. Le lendemain, celui-ci animait un débat organisé par la CAB (communauté d’agglomération du boulonnais) sur les enjeux climatiques de notre territoire.

Pour l’ensemble des participants, tant gilets jaunes engagés que personnes interrogatives, chacun est reparti content d’avoir pu s’exprimer et écouter l’autre dans sa différence ou complémentarité ;

Nous, chrétiens, avons un peu plus ouvert notre regard sur ces évènements, et avons compris ce qui pousse ces personnes à « mouiller la chemise si fort ».

 

L'échange avec les personnes portant un gilet jaune a permis de se décentraliser, de remettre à la juste place leur combat, qui certainement sur certains points rejoint aussi le nôtre : on ne parlait pas « d'eux » mais « avec eux ».

En fait, sont venus 2 groupes de gilets jaunes, certains basés sur Boulogne, d’autres basés sur Marquise.

Des préjugés sont tombés, le dialogue nous a mis en parité, en échange fraternel avec un parler vrai.

Deux idées maîtresses que nous entendons d’ailleurs dans les médias est apparu : la souffrance d’avoir peu de pouvoir d’achat alors qu’on travaille dur et que d’autres ont en abondance, et aussi le besoin d'être reconnu, respecté.

Est ressorti aussi l’expression d’un regard juste sur ce monde qui pousse à la consommation, qui crée des besoins excessifs, et devant lesquels il est fort difficile de résister.

Apparaît aussi la méfiance envers les politiques, les médias, envers la police qui leur semble agressive.

Pour beaucoup d’entre eux, c’est la première fois qu’ils manifestent, ils y découvrent la fraternité de la lutte solidaire. Pour nous chrétiens engagés bien souvent en mouvements divers, nous connaissons bien cela.

Ce qui ressort est que quand on sait s’écouter, un climat de paix s’installe, on se sent entendu, la violence retombe.

Hélas, le temps est passé bien vite et il fallait mettre fin à ces échanges.

Mais même après le temps « officiel », les échanges se sont poursuivis les uns avec les autres fraternellement.

L’avenir ? Ils veulent continuer le combat, et cherche à se structurer, en trouvant par exemple un lieu « QG ». Nous leur posons la question : mais pour quel projet politique ? Social ?

 

Il nous invitent à ne pas hésiter à klaxonner quand on les croise sur les ronds-points, cela leur fait du bien, et aussi aller à leur rencontre autour d’un petit café.

 

Aller vers l’autre, vers les périphéries : n’est-ce pas ce que notre Pape nous invite à vivre ?

 

Loïc Sarazin

 

Article publié par Dominique Blanpain • Publié • 1260 visites