Visite Pastorale de Monseigneur Jaeger
Visite de l'association d'insertion "Panier de la mer"
Si l’économie sociale et solidaire est une réalité bien vivante à Boulogne/mer, l’association « le Panier de la Mer » , visitée par le Père Evêque lors de la visite pastorale, en est un exemple bien concret.
Cette association d’insertion qui emploie 20 personnes en contrat aidé, encadrés par 5 permanents, s’inscrit bien dans la logique de cette économie : aider les personnes en précarité à se remettre dans le circuit professionnel, promouvoir un réel savoir-faire en matière de valorisation des poissons invendus à la criée, participer à l’aide alimentaire par le biais des associations, lutter contre le gaspillage alimentaire et dégager un bénéfice qui permet de se situer comme une véritable entreprise.
Concept né en Bretagne en 1997, le Panier de la mer, rattaché à la Fédération nationale a vu le jour en 2004. Constatant que le poisson invendu n’était plus destiné à la consommation humaine et que des personnes n’avaient pas les moyens d’en acheter, l’idée est venue d’employer des personnes en précarité afin de valoriser ces produits : découpe, reconditionnement…et de les mettre à la disposition des associations de distribution d’aide alimentaire. L’idée était bonne mais au fil des années, d’autres réalités à prendre en compte ont nécessité un élargissement des domaines d’action.
Accompagner des personnes qui ont connu des ruptures d’emploi, parfois des ruptures familiales demande à prendre en compte toute la personne. L’association propose des ateliers de sophrologie, de gym, de marche nordique. Les ateliers cuisine demandés par les centres sociaux, les épiceries solidaires (250 demandes dans l’année dans un rayon de 30 kms) permettent d’apprendre à cuisiner le poisson et redonnent goût à l’élaboration d’un repas et de créer du lien social. C’est aussi donner la possibilité de cuisiner à la maison ce qui a été appris dans ces ateliers et de mettre la famille autour de la table. L’atelier traiteur montre aussi un savoir-faire rigoureux.
Les salariés employés ont un contrat de 6 mois. Retrouver des collègues chaque matin, avoir une place dans la société, pouvoir parler de son travail redonne une dignité à chaque personne. Il leur faudra à l’issue de ces 6 mois retrouver un emploi. Ce n’est pas facile mais avec la confiance en soi acquise pendant ces 6 mois, l’acquisition des contraintes du monde du travail, il y a là des atouts essentiels à mettre en avant. La question de l’association est d’équilibrer le budget. L’association dépend de subventions. La qualité du travail fourni permettrait de produire plus mais elle n’est pas autorisée à augmenter sa production. Même si l’insertion a un coût au départ, il est certain que redonner une dignité aux personnes amène une plus-value sociétale qui, si elle n’est pas chiffrable à court terme, permet un enrichissement personnel qui aura des répercussions sur la famille, les amis, la vie associative et citoyenne. Voilà donc une association signe d’espérance !
Martine Gatoux