le Mardi 09 juil 2013


Ce mot , dicté par Gabriel , est écrit par Françoise Denglos et transmis par ses soins. C’est la réalité toute nue ! ! dur , dur à assumer !

 
Chers Amis, Prêtres, Diacres, Paroissiens,
 
Nous sommes le dimanche 7 juillet il est 10 heures du matin, je devais être avec vous pour la célébration des messes et des baptêmes, or je suis à la clinique S.O.S Mains à LESQUIN 
 
L’infirmière vient de m’enlever le gros pansement à la main gauche et je découvre une main ensanglantée, amputée du pouce et de l’index et les doigts, majeur et annulaire ont été recousus et des broches soutiennent les petits os broyés ….
 
Que s’est-il passé ce 5 juillet vers 18 heures, un accident bête, certains diront même une connerie ! Débourrer une tondeuse sans arrêter le moteur : en un éclair la main gauche est déchiquetée, Anne Marie Bultel allait partir de la maison, quelle chance ! elle est encore là, elle appelle les Pompiers, quelques amis, elle rassemble quelques vêtements, les papiers d’identité, de Sécurité Sociale et c’est le grand cirque qui commence par le passage à l’Urgence de l’Hôpital d’Arras et l’arrivée à l’Espace Santé SOS Mains de LESQUIN
A 22 heures, l’opération commence, le pouce et l’index ont disparu, le majeur et l’annulaire sont sectionnés mais la chirurgienne arrive à les sauver.
Il est 1 h du matin : j’arrive dans la chambre d’Hôpital, merci à l’équipe médicale ; l’anesthésie étant locale, seul le bras gauche est endormi : à défaut de voir, j’entends tout ou presque : « c’est grave, c’est très grave, il y a beaucoup de dégâts, on ne peut faire que ce l’on peut »
Je réalise qu’en un éclair ,  ma vie vient de basculer : je vais rejoindre le monde des personnes dont l’autonomie est bien réduite, comme ceux qui ont perdu un œil, l’ouïe, ou l’usage de leurs jambes.
Pendant 24 heures, le bras reste endormi et je ne ressens aucune douleur, puis peu à peu, tout se réveille ! ! ! merci pour le personnel soignant, merci pour les médicaments calmants : ils ne font pas revenir en arrière mais ils empêchent de trop souffrir et maintenant ?? il faudra s’adapter, déjà tout est difficile, pour la toilette, le repas et même pour écrire ce message.
Déjà pour la mission,  je vous disais combien j’avais besoin de vous tous : ce sera encore plus vrai maintenant, même pour l’intendance quotidienne. Je n’aime pas être dépendant et me voici contraint de l’être davantage. ! !
 Pardon ce n’est pas ce que j’ai voulu et pourtant c’est fait.
 
Merci à vous tous, prêtres, diacres et amis de toujours.
Comme je vous le disais le 29 juin dernier, l’appel du Seigneur n’a pas changé :
« Va plus loin et va au large » : je ne savais pas que ce serait par ce chemin là ! !
Mes vacances prévues du 11 au 25 juillet sont maintenues, elles me permettront en famille de prendre les nouvelles habitudes qui s’imposent.
 
Merci pour votre amitié, votre soutien, vos prières …j’en ai et j’en aurais bien besoin
 
Abbé Gabriel BERTHE