Assemblée du Doyenné Béthune-Bruay
Aller vers les périphéries existentielles !
Aller vers les périphéries existentielles !
Tel était le thème de la rencontre de doyenné le 27 février à la Maison du Doyenné à Béthune.
« Merci d’être là, si vous êtes présents, c’est parce qu’il y a quelqu’un qui vous anime et c’est tout le peuple de Dieu qui vous envoie ». C’est par ces mots que notre doyen, l’abbé Elie Gallois, a accueilli les 70 personnes présentes lors de cette rencontre animée par Stéphane Leleu, responsable diocésain de l’apostolat des laïcs.
Dans l’exhortation apostolique « La joie de l’évangile », le Pape François nous rappelle que « La joie de l’évangile remplit le cœur et la vie de tous ceux qui rencontrent Jésus » mais il nous alerte aussi : « Le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple et écrasante, est une tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la recherche malade de plaisirs superficiels, de la conscience isolée. Quand la vie intérieure se ferme sur ses propres intérêts, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire le bien ne palpite plus. Même les croyants courent ce risque… » « Ce n’est pas le choix d’une vie digne et pleine, ce n’est pas le désir de Dieu pour nous, ce n’est pas la vie dans l’Esprit qui jaillit du cœur du Christ ressuscité ». C’est pourquoi, le Pape nous appelle « à renouveler aujourd’hui même notre rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que « personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur ». C’est ainsi que le Pape François nous invite à vivre « la douce et réconfortante joie d’évangéliser », « non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable. L’Église ne grandit pas par prosélytisme mais par attraction ».
Jean-Paul II nous a invité à reconnaître qu’« il est nécessaire de rester tendus vers l’annonce à ceux qui sont éloignés du Christ, car telle est la tâche première de l’Église ». Aujourd’hui, le Pape François nous invite à être « Une Église en sortie » et pour cela à rejoindre les périphéries existentielles. « L’Église doit sortir d’elle-même », non pas préserver ses structures ni vivre repliée sur elle-même et pour elle-même. Elle doit avoir le courage de sortir de ses frontières, de ses habitudes pour « aller porter l’Évangile » là où il n’est pas entendu ou reçu. Elle ne doit pas attendre que le monde vienne à elle, mais « aller dans les périphéries géographiques mais également existentielles : là où réside le mystère du péché, la douleur, l’injustice… là où sont toutes les misères ». C’est ainsi que, dans les actes du synode provincial du LAC (Diocèses de Lille, Arras et Cambrai) promulgués en 2015, la Mission est l’un des 4 axes retenus pour nos églises diocésaines.
Périphérie existentielles : de quoi s’agit-il ?
Aujourd’hui, beaucoup se sentent exclus d’un monde qui serait réservé à ceux qui sont « beaux, jeunes, riches, bien portants et exerçant un pouvoir… ». Nous connaissons tous autour de nous des personnes qui souffrent, parce qu’elles vivent dans la pauvreté, parce qu’elles n’ont pas de travail, parce qu’elles sont malades, parce qu’elles vivent la solitude, parce qu’elles sont en prison, parce qu’elles sont victimes de violences, parce qu’elles ne sont pas respectées à la maison, au travail, dans leur quartier …
Jésus nous a montré que l’amour doit rejoindre les plus petits, alors saurons nous donner à notre Eglise, le reflet de l’amour de Dieu pour tous nos frères ? Oui, il nous faut savoir identifier quelles sont nos périphéries existentielles, il nous faut les rejoindre pour marcher avec eux, pour apporter cette joie de l’évangile que nous avons reçu. C’est leur vie que nous devons apporter à la messe, que nous devons porter dans nos prières, que nous devons rejoindre à l’issue de nos rassemblements. Alors osons sortir de nos églises et n’oublions pas que c’est l’Esprit Saint qui nous donnera la force de vivre dans la joie.
Merci à tous ceux qui ont préparé cette rencontre.
François Giezek
Article de Regard en Marche de Notre Dame en Béthunois (Avril 2017)