L'initation chrétienne des 12/18 ans
Canal jeunes - Eglise d'Arras N°15
Depuis quelques années déjà, être baptisé bébé ne va plus de soi, comme il ne va plus de soi pour les parents de proposer systématiquement le caté à leurs enfants...
Les pessimistes vous diront que « rien n’est plus comme avant » et que « les églises se vident » …
Cependant, à l’ombre des grands arbres qui tombent, la forêt continue de pousser car un nombre croissant d'enfants, d'adolescents, d'adultes demandent à découvrir la foi chrétienne…
Pour accueillir et accompagner ces demandes, les rituels donnent des repères et des « outils » existent. Un chemin d'initiation structuré est ainsi proposé : pour les enfants en âge scolaire et pour les adultes.
Pour les 12/18 ans, si des outils existent, il semblait nécessaire que des repères soient également donnés pour mieux répondre encore aux demandes croissantes.
Une réflexion a été mené par le Service National de la Catéchèse et du Catéchuménat qui publiera prochainement un document en ce sens.
Les diocèses de Lille, Arras et Cambrai ont commencé l’écriture d'un module. Il sera un outil concret pour guider cette démarche auprès des enfants et des 12/18 ans.
Dans le diocèse, à la demande de Monseigneur Jaeger une équipe se constitue avec des membres de la pastorale des ados et des jeunes, l’aumônerie de l’Enseignement public, l'Enseignement catholique, le service de catéchèse et le service de catéchuménat,
Pour accueillir les questions, besoins et attentes de chacun, partager nos expériences et se donner des repères, cette équipe vous propose des ateliers diocésains à :
· Arras. jeudi 1er octobre de 9 h 30 à 1 1h 30 à la maison diocésaine Saint Vaast, 103 rue d’Amiens.
· Montreuil. mardi 6 octobre de 18 h à 20 h à la maison Accueil Montreuil Jeunes, 3/5 rue de la Licorne.
· Calais. jeudi 8 octobre de 18 h à 20 h à l'aumônerie de l'enseignement public, 5 rue de Croy.
Dans le diocèse, se poursuit également un atelier de réflexion pour la proposition de la confirmation aux adultes et aux jeunes déjà initiés. Une date à retenir dès aujourd’hui pour les accompagnateurs : les assises diocésaines de la confirmation : Dimanche 17 janvier 2010. (Des précisions seront données ultérieurement).
Hélène RICHARD
« La confirmation ! Ça existe encore ? »
Regard étonné et sourcils dubitatifs du paroissien à qui on remet des invitations pour les jeunes de sa paroisse ! Cette réflexion montre bien le chemin que nous avons encore à parcourir pour que nos propositions de cheminement vers le sacrement soient entendues par toutes et tous. Pourtant dans le doyenné de Boulogne, 30 à 50 jeunes cheminent chaque année vers le sacrement de confirmation.
Accompagnatrice depuis près de 15 ans, c’est toujours avec joie, espérance et perplexité que je chemine avec les jeunes.
Joie et espérance car c’est pour moi un formidable élan de vie qui m’est donné à chaque fois de pouvoir « goûter, voir et sentir Dieu » avec les jeunes. Reconnaître la présence d’un Dieu d’Alliance, aller à sa rencontre, accepter sa main tendue, se placer sous son regard aimant donne un sens à la mission qui m’est confiée. C’est aussi permettre à chacun de vivre cette rencontre avec son identité et son histoire propre, ses joies, ses peurs, ses atouts, ses faiblesses, sa fragilité, sa soif de Dieu. Enfin, aider chacun à oser son « je crois » avec la tranquille assurance d’être aimé qui va donner envie d’ajuster sa vie à celle de Dieu.
Je n’ai pas toujours les réponses à leurs questions ; parfois je ne sais pas, je doute aussi ; j’ai simplement quelques dizaines d’années de plus et une expérience de relecture à partager. Par la simplicité, la fraîcheur et l’intelligence de leur jeunesse, je suis parfois déstabilisée, déconcertée. Cela m’oblige à revoir mes prises de position, mes convictions, à « creuser » les questions. Ce qui va sans dire pour moi doit parfois être dit ! Une écoute attentive va faire parfois basculer les schémas tout faits. Chacun est unique et chaque équipe est différente Il y a toujours un peu d’appréhension quand on reprend un groupe. Le plus souvent, je viens d’en quitter un avec lequel j’ai tissé des liens très forts, où j’y ai vécu des échanges enrichissants pour tous. Alors avec cette nouvelle équipe, aura-t-on la même complicité, la même confiance, saurai-je être attentive à toutes les questions même celles qui ne s’expriment pas ? Tout simplement serais-je à la hauteur de la mission ?
Je suis parfois perplexe car c’est un pari un peu fou que de proposer un itinéraire vers un sacrement. Comment un jeune dans une société de plus en plus déchristianisée peut il encore demander en 2009 le sacrement ? Qu’est ce qui le motive, quelle est donc cette force qui le pousse à venir régulièrement pendant 18 mois aux temps de rencontre proposés? Qu’est ce qu’il en attend ? J’accompagne également deux jeunes de 17 ans qui se préparent au baptême et je me pose les mêmes questions.
Je suis perplexe également pour l’après confirmation, l’après baptême. Il y a eu une telle joie, un tel élan, une telle intensité que j’espère toujours les voir s’investir avec autant d’ardeur dans l’Eglise. Certains s’engagent mais ce n’est pas la majorité. Mais quelle place peuvent-ils prendre ? Comment ne pas les décevoir ? Comment aider la communauté à être partie prenante de cet engagement et comment aura-t’ elle à cœur d’être aussi missionnaire ?
Sur notre doyenné, nous avons la chance de nous retrouver en commission confirmation ; une dizaine d’animateurs préparent, échangent leur expérience. Cette équipe est importante pour nous épauler mutuellement. C’est toujours avec bonheur que nous nous retrouvons aux temps forts communs. Le vécu des équipes est différent, l’histoire, le milieu de vie de chacun est également différent mais nous sommes tous sous le regard de Dieu et nous faisons corps. C’est pour moi signe de la grâce de Dieu.
Martine Gatoux