Berlin

Nous étions une vingtaine du diocèse d’Arras à vouloir vivre le passage à l’an 2012 d’une manière différente en nous rendant à Berlin pour vivre les rencontres européennes de Taizé. Nous sommes partis le 27 décembre au soir pour rejoindre la capitale allemande le 28 au matin. Après l’accueil par quelques bénévoles français, nous sommes accueillis par une des nombreuses paroisses que compte la ville et chez qui nous logerons et partagerons nos discussions pendant les cinq jours.

 

Franchir des murs de séparation pour répandre la confiance

Dès la première prière du soir, frère Aloïs, prieur de la communauté, nous invite à réfléchir sur l’histoire douloureuse de la ville en nous montrant que les berlinois de l’Est eux-mêmes criaient leur désir de liberté et de paix. Il rappelle aussi que Taizé était déjà très attaché à ce problème puisque frère Roger était venu dans la même ville en 1986 pour les rencontres européennes. Mais cette époque est révolue et Berlin est devenue un symbole de l’unité « pour tous ceux qui essayent de franchir des murs de séparation pour répandre la confiance. »

 

La confiance entre les humains permet de trouver de nouvelles formes de solidarité

Le lendemain matin, nous poursuivions cette réflexion sur la confiance entre les humains en petit groupe à partir de la lettre de Taizé en révélant les murs qui existent encore aujourd’hui entre les peuples et les continents dans le monde, mais parfois plus proches aussi dans nos coeurs. Nous nous sommes demandé aussi comment, malgré les moyens de communications de plus en plus faciles, nos sociétés peuvent rester si cloisonnées et morcelées et comment briser parfois ces murs invisibles… Frère Aloïs souligne alors que c’est cette confiance entre les humains qui permet de trouver des nouvelles formes de solidarité.

 

Faire face à l'absurdité de la souffrance

Durant les jours qui suivent, nous sommes invités à nous soutenir les uns les autres pour enraciner notre confiance en Dieu, confiance liée à un combat intérieur personnel qui ne peut pas venir de soi. Chacun à pu se poser la question : que signifie pour moi croire et avoir confiance en Dieu ? Ce qui est sûr, c’est que nous ne devons pas en rester à un simple ressentiment car la foi au Christ nous dépasse et dépasse toute réalité humaine et c’est en cela que nous devons faire face à l’absurdité de la souffrance comme nous le rappelle frère Aloïs. C’est ce saut exigeant que nous demande Jésus à travers les Evangiles.

 

Aller à la renconter du peuple allemand et de son histoire

Ce fut aussi l’occasion pour nous d’aller à la rencontre du peuple allemand et de son histoire. Nous ne pouvions pas venir à Berlin sans aller sur les traces du mur qui a séparé la ville en deux pendant plusieurs dizaines d’années. C’est d’ailleurs un couple de berlinois ayant vécu la séparation puis la chute du mur qui nous emmènera sur ces traces de l’histoire. Que dire devant ces quelques centimètres de béton qui ont suffit à détruire des familles, à tuer des innocents, à diviser le monde…


Ce que je retiendrais de ces quelques jours, c’est l’espérance avec laquelle les berlinois ont vécu pour leur liberté alors que parfois, nous sommes incapables d’espérer en ce que nous faisons. Je terminerais par une méditation de frère Aloïs : « Abandonne ton peu de foi à l’Esprit-Saint, cela Lui suffit »



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