le Vendredi 17 oct 2008


Dans le diocèse beaucoup connaissent la maison d'accueil "Ave Maria" à Wardrecques, pour avoir partiipé à telle et telle session. Après de nombreuses études, il a fallu se décider à vendre ce lieu hautement symbolique. Dans cette lettre, Mgr s'en explique.

 

Au terme d’un long parcours, nous nous acheminons, à échéance proche, vers la fermeture de la Maison de l’Ave Maria et la vente du domaine. Il me semble normal de résumer, de façon  à la fois simple et complète, l’histoire d’une décision qui, pour des motifs fort compréhensibles et après plusieurs années de réflexion, fut difficile  à prendre. Outre l’attachement historique à ce lieu, devait être prise en compte la situation des salariés.



Lorsque je suis arrivé dans le diocèse, en octobre 1998, la maison était fermée. Il était urgent  de réaliser des travaux de sécurité et de rénover les locaux de restauration qui avaient besoin d’espace et de remises aux normes.

Très vite après la reprise des activités, un constat s’est imposé : pour des raisons liées à l’évolution de la vie de l’Eglise et à des pratiques plus actuelles, la maison diocésaine de Wardrecques, malgré le dynamisme des responsables successifs et du personnel,  ne remplissait plus qu’une partie de la mission qui lui avait, naguère, été dévolue. Elle n’équilibrait pas son budget et, surtout, le déficit se creusait. Ce poids financier pesait, bien sûr, sur la trésorerie de l’association diocésaine, même si des amis et bienfaiteurs soutenaient financièrement une maison à laquelle ils étaient attachés. 

Dans un premier temps, l’association diocésaine a privilégié la recherche de partenaires qui, à l’intérieur même de l’Eglise, mèneraient leurs activités à l’Ave Maria avec, pour seule contrainte, l’entretien, à leurs frais, des bâtiments et de la propriété. Plusieurs communautés ont été contactées. Ces démarches n’ont pas abouti. Des contacts informels ont, dans le même temps, permis de conclure qu’aucune collectivité territoriale n’était intéressée par le rachat de la propriété. La décision de vendre a alors été rendue publique.

Des représentants du groupe « Maison de famille » , concepteur et gestionnaire de maisons de personnes âgées sont venus visiter les locaux qui les ont visiblement intéressés sans pour autant qu’ils se portent immédiatement acquéreurs.

Se sont présentés ensuite des personnes de l’Audomarois qui ont présenté un projet analogue mais plus original et ont manifesté leur souhait d’acquérir le domaine.

Un peu plus tard, le groupe précédent a formellement exprimé son désir d’acheter la propriété pour  y réaliser son propre projet. Il est honnête de préciser que, pour son fonctionnement, l’établissement projeté n’envisageait pas de faire appel à des fonds publics et qu’il accueillerait donc des personnes susceptibles d’assumer elles-mêmes les charges de séjour.

Je me suis personnellement réjoui à l’idée de voir, dans les deux cas, des personnes âgées et des malades touchés par la maladie d’Alzheimer occuper l’Ave Maria. Cette utilisation des locaux me semblait conforme  à ce qui a été vécu dans les murs depuis l’ouverture de cette maison diocésaine.

A ce stade, le conseil d’administration de l’Association Diocésaine était donc en contact avec deux acquéreurs potentiels. Très vite, il est apparu qu’ un dossier paraissait plus fragile que l’autre quant à sa faisabilité et à son financement. De toute façon, il était impossible de conclure, dans un sens ou dans un autre, avant la délivrance ou le refus des autorisations administratives d’ouverture de ces maisons, lesquelles ne relevaient en rien de l’association diocésaine.

Le sentiment du conseil d’administration a été confirmé par les considérants des arrêtés signés par Monsieur le Président du Conseil Général du Pas-de-Calais et Monsieur le Préfet du Pas de Calais signifiant à l’un des demandeurs l’autorisation d’ouverture, à l’autre le refus.

Cette décision réduisait donc à l’unité le nombre des acquéreurs ! Il est utile de préciser que les surfaces de terrain et les bâtiments vendus n’étant pas exactement les mêmes dans les deux cas, la transaction retenue est la moins avantageuse pour le patrimoine de l’association diocésaine.

Le compromis de vente a été signé au début de l’été. Selon le droit, il débouchera sur une vente ferme six mois plus tard, sous réserve d’obtention par l’acquéreur du permis de construire.

Je devais ces quelques lignes à l’ensemble de la communauté diocésaine et, plus particulièrement, aux fidèles et habitants de l’Audomarois et du pays d’Aire qui ont pu être troublés à la lecture de commentaires et d’articles qui ont traité de la vente de l’Ave Maria, dans le courant de l’été.

Que celles et ceux qui aux heures d’abondance ou dans des temps plus difficiles ont permis et permettent pour un moment encore à l’Ave Maria de servir l’annonce de l’Evangile soient ici chaleureusement remerciés ! Leur labeur a porté et portera longtemps de nombreux fruits !

 

+ Jean-Paul Jaeger