Trois axes pour une année
Entraîné par les enfants et les jeunes scolaires, notre pays vient de vivre sa rentrée. Dans notre Église diocésaine, les communautés, groupes, mouvements et services, reprennent progressivement le rythme normal des activités. Elles ont été provisoirement interrompues par les vacances et la réalisation de projets que le cadre estival appelle et favorise. Je remercie bien sincèrement tous les animateurs qui, à un titre ou à un autre, ont organisé des camps, des sessions, des marches et des pèlerinages. Ils ont constitué autant de temps forts, et d’occasions d’annoncer la Bonne Nouvelle. Les différents acteurs témoignent unanimement de la richesse de ces démarches qui nous remplissent d’espérance.
Le moment est venu de confier à l’ensemble de la communauté diocésaine trois chantiers dont l’approfondissement ou la mise en œuvre poursuit toujours le même but : permettre à l’Église dans notre diocèse de mieux remplir sa mission au cœur du monde et de ses évolutions.
Réorganisation, au service de la mission de proposer la foi
En priorité, nous inscrirons plus fermement encore paroisses, un moment appelées nouvelles, et des Équipes d’Animation de la Paroisse dans le paysage ecclésial et missionnaire du Pas-de-Calais. Les récentes visites pastorales, le rassemblement du 26 mai 2006 m’ont permis de vérifier que notre diocèse a franchi des pas considérables en peu de temps. J’ai été le témoin heureux et admiratif de l’éclosion de nouveaux modes de collaboration des fidèles entre eux et des fidèles avec les ministres ordonnés, notamment les curés. Je sais gré aux communautés religieuses et aux consacrés d’avoir épaulé ce mouvement par leurs implantations, leurs innovations et leur rayonnement. Tout n’est pas encore achevé en matière de compréhension, d’adhésion, de mise en place et de formation. Le temps et la détermination joueront leur rôle. Sur ce chemin, nous avançons résolument.
La catéchèse
Les évêques, en France, ont tenu en haleine les diverses communautés en réfléchissant, pour leur part, au rôle et à l’organisation de la catéchèse dans nos diocèses. Je ne vais pas reprendre ce qu’à plusieurs reprises, j’ai déjà écrit à ce sujet. Il est temps maintenant de vérifier la pertinence d’orientations et de décisions qui, à première vue, se traduiront progressivement en dispositions nouvelles et audacieuses. Elles invitent surtout à mobiliser tous leurs membres des Eglises locales pour l’annonce de l’Évangile et la proposition de la foi. Il ne s’agira nullement de supprimer ce qui existe et se réalise dans le domaine de la catéchèse depuis des décennies. Il conviendra d’ajuster nos engagements et nos pratiques à une pastorale qui ne peut aujourd’hui que s’appuyer partiellement sur les mécanismes de la transmission naguère généralisée. Avant ou, au moins, en même temps que s’élaborent des démarches nouvelles, il faudra nécessairement passer par une étape de conversion des mentalités.
L'année de l'appel
Dans le précédent numéro d’Église d’Arras, j’ai déjà parlé de l’année de l’appel. Elle sera bien sûr vécue à travers des propositions concrètes, des formes de réflexion et de prière. Ce projet suggère, lui aussi, un indispensable changement des cœurs et des approches. La diminution du nombre des prêtres ne peut pas être considérée comme une fatalité et une conséquence inévitable et définitive de bouleversements culturels. Il ne suffit pas de répéter que l’ordination d’hommes mariés, le recours à des prêtres venus de l’extérieur ou l’accueil très large de pasteurs issus de toutes les familles spirituelles, résoudront les problèmes posés par une diminution inscrite dans les faits et qui se fera durement sentir dans un avenir proche.
Là encore, nous avons ensemble besoin de temps, de prière, de courage pour que chacun s’implique dans le surgissement et l’épanouissement des vocations. Je ne peux que renvoyer à leurs propres responsabilités les fidèles, les communautés, les groupes et les mouvements qui se plaignent ne plus disposer autant qu’ils le souhaitent du ministère des prêtres. Qu’ont-ils fait et que feront-ils pour qu’ils en sortent de leurs rangs ?
Trois axes, un fil rouge : ils ne focaliseront pas tout le dynamisme et l’investissement des acteurs de la vie de l’Église. Ils nous aideront à assumer ensemble une même mission. Elle prendra toujours les multiples visages que nous lui connaissons. Nous professons « le même Seigneur, la même foi, le même baptême » (Ephésiens 4,5) dans le respect de toutes les diversités. Ces trois objectifs nous permettent de le dire et de le vivre !
+ Jean-Paul JAEGER.