A cause de l’Evangile.
Eglise d'Arras n° 15
Le lion ailé, symbole de Marc, le taureau ailé, symbole de Luc Dans le discours qu’il a prononcé à Paris, au collège des Bernardins, le vendredi 12 septembre 2008, le pape a longuement évoqué la Parole de Dieu, son importance pour le croyant comme pour tout être humain. Le mois prochain, un synode d’évêques convoqué par le même Benoît XVI traitera, à Rome, du même sujet.
L’Eglise dans notre diocèse est ainsi stimulée dans le choix d’écouter, d’accueillir, de partager la Parole de Dieu dans l’Evangile selon Saint Marc et de s'en nourrir avec un appétit spirituel renouvelé. Le sens de cette démarche commune nous est livré par ce passage de la constitution dogmatique de Vatican II Dei Verbum : « Dans cette Révélation, le Dieu invisible s’adresse aux hommes en son immense amour ainsi qu’à des amis; il s’entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie. [1] »
Ces quelques mots expriment de façon merveilleuse le projet de Dieu à l’égard de l’humanité. Dans sa libre initiative et son amour, Il vient à nous, Il entre dans un dialogue familier avec les hommes. La forme la plus parfaite de cette rencontre est le Christ Lui-même, Dieu fait chair, venu en notre humanité. Il est le Verbe de Dieu. Ses paroles et ses gestes l’attestent, mais bien plus encore sa mort et sa résurrection.
Nous comprenons, dès lors, le lien vital de l’Eglise, de chacun de ses membres à la Parole de Dieu. Il n’a rien de facultatif, même s’il n’est pas exclusif d’autres sources de la vie divine. Il n’est surtout pas réservé à quelques spécialistes chargés de travailler le texte des Ecritures et d'écrire à son propos. Au cours de l’Eucharistie, la Parole de Dieu est proclamée. L’Eglise nous dit ainsi qu’elle est nourriture pour les croyants comme le sont le Corps et le Sang du Christ. Elle nous appelle à nous laisser toucher par cette Parole en bien d’autres moments. Oui elle est pour tous, en tous les lieux et à tous les moments !
Sans plus tarder, je vous invite à tendre l’oreille vers ce Dieu invisible et à lui ouvrir votre cœur. Il s’adresse à la multitude des hommes comme à des amis. Laissez retentir en vous et autour de vous ces mots si chaleureux prononcés par un Père qui veut rejoindre et choyer ses enfants. Invitez largement et retrouvez-vous autour du Christ qui est avec nous quand deux ou trois sont réunis en son Nom.
Vous l’avez compris. Nous ne pouvons jamais dire de quiconque qu’il n’est pas prêt à entendre la Parole de Dieu, qu’elle ne l’intéressera pas et qu’il doit encore parcourir un long chemin avant de pouvoir y accéder. Nul n’a le pouvoir de décider de la manière dont Dieu Lui-même peut toucher l’être ou l’existence d’un homme.
Nous n’avons pas reçu mission de dicter un chemin à sa Parole, mais de l’annoncer. Il nous revient aussi, à la lumière de l’Esprit Saint, d’en reconnaître la puissance et la force dans notre propre vie et dans celle de tous nos semblables Rappelons-nous l’exclamation de Saint Paul qui nous servira de guide en cette année qui lui est consacrée : « Annoncer l’Evangile n’est pas un motif d’orgueil pour moi, c’est une nécessité qui s’impose à moi : malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile. [2] »
Le temps nous presse. Retrouvons-nous autour de l’Evangile selon Saint Marc. Sortons de nos cénacles habituels. Ayons foi, courage et enthousiasme pour solliciter des voisins, des collègues, des jeunes et des moins jeunes pour nous lancer avec eux dans cette aventure. C’est bien à une oeuvre de l’Amour de Dieu que nous sommes conviés. Il s’agit de découvrir ou de redécouvrir que Dieu s’entretient avec tous comme avec des amis et les invite à partager sa propre vie. Nous ne pouvons priver personne de ce bonheur !
Mgr Jean-Paul JAEGER