l'Exhortation apostolique de Benoit XVI
sacramentum caritatis
Pain rompu, pain partagéAu moment où je rédige ces lignes, l’exhortation post-synodale Sacramentum Caritatis est encore sous embargo. Je n’ai donc pas pris connaissance des premiers commentaires qui ont suivi sa publication. Je souhaite en faire une présentation sommaire, après une première et rapide lecture du document.
Ce texte signé de la main du pape Benoît XVI fait suite au synode des évêques qui s’est déroulé à Rome du 2 au 23 Octobre 2005. Il réunissait des représentants des conférences épiscopales du monde entier. Selon l’usage, les participants ont soumis au Saint Père une série de propositions qu’il a utilisées pour rédiger un texte cohérent et structuré.
Il faut le dire d’emblée : les amateurs d’informations sensationnelles vont être déçus. Au détour des pages, Le pape redit l’attachement de l’Eglise latine au célibat ecclésiastique. Il réaffirme l’impossibilité pour les fidèles divorcés remariés de participer à la communion eucharistique. Il invite même les séminaires à former leurs étudiants à la célébration de la messe en latin et à la pratique du chant grégorien. En revanche, il n’est nullement question dans l’exhortation apostolique de la célébration des sacrements, de l’Eucharistie notamment, selon le rite de Saint Pie V.
Des voix s’élèveront certainement pour déplorer la remise en cause de certaines pratiques. Dans la situation que nous connaissons bien de diminution du nombre des prêtres, le texte privilégie, pour l’Eucharistie dominicale, le regroupement au lieu où un prêtre préside. Il est précisé que, dans le cas d’organisation d’assemblées en absence de prêtre que la distribution de la communion est soumise à l’approbation de l’évêque.
Ces choix ne constituent pas une surprise. Ils nous invitent à entrer résolument dans la dynamique de cette exhortation. Sa rédaction révèle, une fois encore, le talent et la compétence du brillant professeur de théologie que fut et demeure Joseph RATZINGER. Avec la foi qui l’anime, il nous appelle à nous laisser entraîner dans le mystère de l’Eucharistie dont il répète avec le concile Vatican II et ses prédécesseurs qu’elle est « source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise.[1] »
Nous passerions à côté du texte si nous n’y cherchions que des trucs et des recettes propres à résoudre au plus vite une série de problèmes concrets et immédiats qui se posent à l’Eglise dans notre pays
Ce document demande une lecture exigeante, patiente et croyante. Il appelle souvent à une réelle conversion. Il révèle alors les richesses et les trésors de l’Eucharistie dont Benoît XVI fait miroiter à longueur de pages la lumière dans tous les domaines de l’existence, de la foi et de la vie en Eglise.
Le pape situe sa réflexion dans la logique de sa première encyclique : « Dans cette perspective, j'entends mettre la présente Exhortation en relation avec ma première Encyclique Deus caritas est, dans laquelle j'ai parlé à plusieurs reprises du sacrement de l'Eucharistie pour souligner son rapport à l'amour chrétien, en référence soit à Dieu soit au prochain. [2]»
Les titres de chapitres reprennent trois verbes qui nous sont familiers : croire, vivre, célébrer, mais ils mentionnent tous trois un mystère. C’est dire qu’il nous faut renoncer à toute appropriation de l’Eucharistie. Elle requiert de notre part un dépouillement qui nous fait entrer dans la démarche du Christ lui-même qui offre sa vie avant de la recevoir à nouveau : « Sacrement de l'amour, la sainte Eucharistie est le don que Jésus Christ fait de lui-même, nous révélant l'amour infini de Dieu pour tout homme. Dans cet admirable Sacrement se manifeste l'amour « le plus grand », celui qui pousse « à donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15, 13) En effet, Jésus « les aima jusqu'au bout. » (Jn 13, 1)[3] » Dès les premières lignes, nous en sommes avertis : c’est dans ce mystère qu’il nous faut entrer et auquel nous sommes convier à communier.
+ Jean-Paul JAEGER
pour accéder au texte et au commentaire sur CEF
Ce texte signé de la main du pape Benoît XVI fait suite au synode des évêques qui s’est déroulé à Rome du 2 au 23 Octobre 2005. Il réunissait des représentants des conférences épiscopales du monde entier. Selon l’usage, les participants ont soumis au Saint Père une série de propositions qu’il a utilisées pour rédiger un texte cohérent et structuré.
Il faut le dire d’emblée : les amateurs d’informations sensationnelles vont être déçus. Au détour des pages, Le pape redit l’attachement de l’Eglise latine au célibat ecclésiastique. Il réaffirme l’impossibilité pour les fidèles divorcés remariés de participer à la communion eucharistique. Il invite même les séminaires à former leurs étudiants à la célébration de la messe en latin et à la pratique du chant grégorien. En revanche, il n’est nullement question dans l’exhortation apostolique de la célébration des sacrements, de l’Eucharistie notamment, selon le rite de Saint Pie V.
Des voix s’élèveront certainement pour déplorer la remise en cause de certaines pratiques. Dans la situation que nous connaissons bien de diminution du nombre des prêtres, le texte privilégie, pour l’Eucharistie dominicale, le regroupement au lieu où un prêtre préside. Il est précisé que, dans le cas d’organisation d’assemblées en absence de prêtre que la distribution de la communion est soumise à l’approbation de l’évêque.
Ces choix ne constituent pas une surprise. Ils nous invitent à entrer résolument dans la dynamique de cette exhortation. Sa rédaction révèle, une fois encore, le talent et la compétence du brillant professeur de théologie que fut et demeure Joseph RATZINGER. Avec la foi qui l’anime, il nous appelle à nous laisser entraîner dans le mystère de l’Eucharistie dont il répète avec le concile Vatican II et ses prédécesseurs qu’elle est « source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise.[1] »
Nous passerions à côté du texte si nous n’y cherchions que des trucs et des recettes propres à résoudre au plus vite une série de problèmes concrets et immédiats qui se posent à l’Eglise dans notre pays
Ce document demande une lecture exigeante, patiente et croyante. Il appelle souvent à une réelle conversion. Il révèle alors les richesses et les trésors de l’Eucharistie dont Benoît XVI fait miroiter à longueur de pages la lumière dans tous les domaines de l’existence, de la foi et de la vie en Eglise.
Le pape situe sa réflexion dans la logique de sa première encyclique : « Dans cette perspective, j'entends mettre la présente Exhortation en relation avec ma première Encyclique Deus caritas est, dans laquelle j'ai parlé à plusieurs reprises du sacrement de l'Eucharistie pour souligner son rapport à l'amour chrétien, en référence soit à Dieu soit au prochain. [2]»
Les titres de chapitres reprennent trois verbes qui nous sont familiers : croire, vivre, célébrer, mais ils mentionnent tous trois un mystère. C’est dire qu’il nous faut renoncer à toute appropriation de l’Eucharistie. Elle requiert de notre part un dépouillement qui nous fait entrer dans la démarche du Christ lui-même qui offre sa vie avant de la recevoir à nouveau : « Sacrement de l'amour, la sainte Eucharistie est le don que Jésus Christ fait de lui-même, nous révélant l'amour infini de Dieu pour tout homme. Dans cet admirable Sacrement se manifeste l'amour « le plus grand », celui qui pousse « à donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15, 13) En effet, Jésus « les aima jusqu'au bout. » (Jn 13, 1)[3] » Dès les premières lignes, nous en sommes avertis : c’est dans ce mystère qu’il nous faut entrer et auquel nous sommes convier à communier.
+ Jean-Paul JAEGER
pour accéder au texte et au commentaire sur CEF
[1] Sacramentum Caritatis - Titre
[2] Sacramentum caritatis § 5.
[3] Sacramentum caritatis § 1