L'annonce de la Bonne Nouvelle ne connaît aucun repos. Nous ne saurions lui appliquer l'usage de la tradition française qui met en sommeil le quotidien pendant deux mois. Il sera néanmoins possible de vivre à un autre rythme l'accueil et le partage de la Parole de Dieu.
Le temps accordé aux rencontres, à la lecture, aux conversations, à la découverte constituent autant de moments privilégiés pour regarder la vie à la lumière de l'Évangile et redécouvrir tout homme comme un frère que Dieu place sur notre route. Il est toujours bon de prendre le recul nécessaire pour apprécier la qualité des relations de couple, de la vie familiale, des contacts professionnels, des engagements divers. Il n'est pas superflu de nous demander sereinement comment nous accueillons l'autre dans son histoire, ses origines, ses opinions. Les mots reçus du Christ ont encore tant à nous apprendre en ces domaines !
La bousculade de l'année nous enferme dans des préoccupations très hexagonales. La période électorale a renforcé ce penchant naturel. Le hasard d'un dialogue, des lectures choisies, une attention particulière nous aideront sans doute à élargir nos horizons humains et à orienter nos tâches futures. Les terrains de la guerre, de la famine, de la misère sont, eux aussi, champs de la moisson de Dieu. Que ferons-nous pour qu'ils deviennent ou redeviennent terre d'amour, de justice et de paix ? En ces premiers jours de juillet, nous croiserons dans nos quartiers celles et ceux qui devront se contenter de rêver aux vacances des autres. Que sommes-nous décidés à faire pour que, dans notre société, chaque être humain ait sa place, soit reconnu et sollicité pour jouer sa partition dans le concert de la vie ? Ces quelques thèmes de réflexion ne prétendent pas donner mauvaise conscience à celles et à ceux qui, comme moi, s'écarteront, un moment, du Pas-de-Calais pour reprendre souffle. Ils voudraient solliciter un surcroît de disponibilité à l'égard de tous, surtout des plus démunis et réveiller les consciences engourdies par la grisante consommation.
Nous courons souvent après l'avoir, le temps des vacances peut nous révéler le prix de l'être. La Parole de Dieu, l'Eucharistie, le service nous en redisent la valeur inestimable ! Même Église d’Arras sacrifiera au rythme estival et ne paraîtra pas pendant quelques semaines ! Et pourtant, non, notre Église diocésaine ne baisse pas les volets. Elle sera présente, vivante et rayonnante pendant le temps des vacances. Sa vie quotidienne se poursuit. Elle fera sienne la joie des baptêmes et des mariages. Elle s’associera à l’épreuve des familles touchées par le deuil. Elle visitera les malades.
Un groupe de jeunes partira pour la Nouvelle-Zélande et Sydney. Il sera notre ambassadeur aux Journées Mondiales de la Jeunesse. L’Action Catholique des Enfants sera présente dans des quartiers. Des Jocistes soutiendront les travailleurs saisonniers. Les Scouts et Guides, Le Mouvement Eucharistique des Jeunes, le Mouvement Rural des Jeunes Chrétiens et tant d’autres groupes organiseront des camps, des marches, des sessions.
Des pèlerins prendront le chemin de Lourdes pour célébrer le cent cinquantième anniversaire des apparitions. La Vierge Marie nous rassemblera près de son Fils à Aire-sur-la-Lys, à Boulogne-sur-Mer, à Clairmarais, sur la colline de Notre Dame de Lorette et en bien d’autres endroits. Nos cadets suivront les chemins qui mènent à Boulogne et à Amettes. Des adultes bénéficieront des activités proposées par la Pastorale du Tourisme. Tous s’apprêteront à recevoir le pape Benoît XVI à Paris et à Lourdes !
Je ne m’arrête ici que sur quelques pages d’un épais catalogue. Au moment où la France va présider aux destinées de l’Europe, l’Église ne peut pas céder à la tentation de l’engourdissement !
N’est-ce pas toi, Seigneur, qui invitais tes apôtres à se mettre à l’écart et à se reposer ? Oui, mais c’était avec toi et près de toi !
Bon été !
+ Jean-Paul JAEGER