Un divin tellement humain !

Trop de drames personnels ou collectifs traversent la vie des hommes. Il serait donc dommage de bouder le plaisir que nous offre cette fin d’année.

                 

                  À l’occasion de la fête de Noël, chacun se sent appelé à dépasser ses propres limites. Du fidèle fervent à l’agnostique militant, il n’existe, sans doute, aucune personne qui ne s’identifie pas un instant à ce petit enfant contemplé chaque année dans la crèche.

 

                  Il est certainement difficile de taire la débauche de consommation qui marque cette célébration. Une fois de plus, elle fera des oubliés et des exclus. Il est cependant impossible de ne pas nous réjouir des retrouvailles familiales, de l’émerveillement des enfants et des multiples gestes de solidarité.

 

                  Ces heures et ces signes risquent de demeurer éphémères, mais ils disent, à leur façon simple et immédiate, qu’il y a, au fond de l’être, plus que lui-même. S’il le fait un jour, il peut toujours ouvrir sa porte, sa vie et son cœur pour travailler à l’avènement d’un monde accueillant à tous.

 

                  La logique économique et commerciale risque d’annexer la fête de Noël et d’en pervertir le sens sous les effets de ses lumières, de ses excès, de sa profusion.

 

                  L’enchantement que suscite le rappel d’un événement fabuleux ne peut pas cacher l’étrange  réalité.

 

                  Dieu s’est fait homme, épousant la condition d’un nouveau-né anonyme. Venu au jour dans l’humilité et la pauvreté, Il bouscule et dérange un ordre et une hiérarchie sur lesquels des générations d’êtres humains pensaient bien pouvoir fonder leur puissance.

 

                  Lorsqu’il nous est dit qu’un roi, un messie se couche dans une crèche avant d’être cloué sur une croix, rien ne va plus. L’histoire est bouleversée. Quand la faiblesse d’aimer devient force, le sourire d’un enfant peut l’emporter sur les guerres, les haines, les oppressions. Encore faut-il le croire et le vivre !

 

                  Deux mille ans de Christianisme nous ont appris que tous les problèmes de la planète ne se résolvent pas miraculeusement une nuit de Noël.

 

                  Crèche Crèche  Chaque année, cependant, l’humanité retrouve une source à laquelle elle peut boire. Elle voit briller une lumière dans son obscurité. Son espérance est plus forte que sa détresse.

 

                  N’ayons pas peur d’allumer des étoiles dispersées dans l’immensité des attentes de l’homme ! Un regard, une invitation, un partage, un accueil, une visite peuvent inciter à prendre ou reprendre ensemble la route de l’homme.

 

                  Dieu se fait l’un d’entre nous pour que tout être humain reflète sa divinité et retrouve ainsi sa valeur la plus assurée, celle de l’Amour d’un Père pour chacun de ses enfants. De grâce, ne laissons pas perdre ce Noël-là !

 

 

+ Jean-Paul JAEGER.