Des paroisses pour la Miséricorde

Eglise d'Arras n°15

misericorde-logo misericorde-logo             Ma première intervention de l’année pastorale 2015-2016 dans Eglise d’Arras mettait en lumière le rassemblement du dimanche 27 septembre à Lille. Les trois diocèses de notre Province ecclésiastique vont accueillir le document post-synodal, fruit écrit d’un grand et beau moment de la vie de l’Eglise dans le Nord – Pas-de-Calais.

            Le riche et patient labeur de réception, de réflexion, d’appropriation et de mise en œuvre dans les paroisses va commencer. Il faudra en quelque sorte « faire synode » plus localement. La conversion synodale peut fort bien demeurer un vœu pieux et être rapidement emportée par le torrent de l’actualité.

            En effet, dès le mois d’octobre, l’attention sera mobilisée par le synode romain sur la famille. Quelques semaines plus tard, s’ouvrira le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde. Le projet diocésain de catéchèse recevra sa forme définitive. Les plus jeunes se prépareront, en diverses étapes, à répondre à l’invitation du pape François. Ils retrouveront des centaines de milliers de leurs semblables venus du monde entier pour les Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie, au mois de juillet 2016.

            Un douloureux fil rouge parcourra notre année : la souffrance, l’espérance et la présence de réfugiés sur notre sol. Nous sommes appelés, de mille manières,  à faire route avec eux parce qu’ils sont nos frères et nos sœurs. L’accueil de familles est un travail qui exige de fédérer des énergies, des volontés, des cœurs et des bras dans la durée.

            Ces événements et ces situations risquent d’être perçus comme autant de préoccupations qui se succèdent et s’éliminent les unes les autres. Le temps médiatique braque souvent les feux sur un centre d’intérêt avant de le marginaliser au bénéfice d’un autre.

            Nos communautés paroissiales, nos groupes, nos mouvements doivent accueillir cette diversité comme une chance. Loin de disperser, ces différents appels vont renouveler la vie ordinaire et habituelle. C’est au jour le jour, dans nos paroisses qu’il est important d’accorder une attention particulières aux familles, aux plus jeunes, aux réfugiés.

 

            Nos paroisses ont bien besoin de vivre à l’intérieur d’elles-mêmes la Miséricorde, d’en être les signes, les témoins et les instruments hors d’elles-mêmes. L’effacement évident d’une culture chrétienne globalement reconnue nous invitera longtemps à retrouver l’audace et la joie de l’évangélisation et de la catéchèse en tous les lieux, dans toutes les circonstances et à tous les âgés.  Ouvrir, ne veut pas dire renoncer, oublier, abandonner. Le bouleversement des repères qui ont structuré l’histoire de notre pays peut décourager. Il doit surtout dynamiser.

            Entrant dans la vie et la mission quotidiennes de nos paroisses, nos groupes, nos mouvements, les projets de l’Eglise universelle, de l’Eglise dans notre pays, de l’Eglise dans notre diocèse vont en en recevoir leur unité et leur cohérence. Ils nous ramèneront toujours au cœur de notre foi : le mystère pascal du Christ qui, en Lui, appelle tout être humain à passer de la mort à la vie.

            Cet avenir est tout naturellement confié aux plus jeunes. Le Pape François nous offre une belle occasion de leur faire découvrir et expérimenter la Miséricorde de Dieu. Dans le vocabulaire courant le mot est fortement tombé en désuétude. La réalité qu’il exprime a souvent été déformée, caricaturée ou tout simplement ignorée. Il m’a donc semblé heureux de miser sur la jeunesse pour orienter le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde dans le diocèse. Il ne faut toutefois pas comprendre par ce choix, que les aînés ne sont pas concernés par la Miséricorde. L’épisode de la rencontre de Jésus avec la femme adultère laisserait plutôt penser le contraire !

            Guidée par les suggestions de pape François dans la bulle d’indiction, la réflexion du groupe des plus jeunes prêtres est sollicitée de façon plus particulière pour la préparation de ce jubilé. J’ai demandé à Emmanuel FONTAINE, ordonné prêtre en 2009, de cordonner dans le diocèse les activités et les initiatives qui marqueront ce Jubilé extraordinaire. Les jeunes ministres ne manqueront pas d’associer de jeunes laïcs à cette démarche qui trace, une fois encore, le chemin de la nouveauté dans le Christ.

 

 + Jean-Paul JAEGER