Une visite source d'espérance
Eglise d'Arras n°18
Le concile Vatican II a mis en lumière le fondement du ministère épiscopal. Les évêques sont ensemble les successeurs des apôtres. Ils sont unis entre eux comme l’étaient les apôtres choisis et appelés par le Christ. Ils forment un collège dont l’unité est garantie et signifiée par la mission spécifique et l’autorité du successeur de l’apôtre Pierre, évêque de Rome, le pape.
Cette appartenance est première, même si la plupart des évêques reçoivent la charge particulière d’une Eglise locale, appelée diocèse dans le droit. Cette responsabilité, plus visible sans doute, n’a de sens que par l’enracinement de chaque évêque dans le collège épiscopal et son lien au pape.
Cette réalité s’exprime magnifiquement dans la visite ad limina que tout évêque doit effectuer tous les 5 ans à Rome. Elle prend d’abord la forme d’un pèlerinage au tombeau des apôtres Pierre et Paul, d’où la formule latine ad limina. Elle constitue aussi une démarche de communion avec le Saint Père qui, à la suite de l’apôtre Pierre a l’impérieux devoir d’affermir ses frères dans la foi. Cette rencontre priante est donc source de joie, de partage, de fraternité et de dynamisme.
La visite est précédée par la rédaction d’un rapport sur l’état du diocèse. Il est envoyé au Saint Père et à ses proches collaborateurs quelques mois avant le déplacement à Rome. Il est le rapport de l’évêque, mais a été, de fait, préparé par de nombreux apports sollicités dans le diocèse.
Pour des raisons de commodité et pour mieux manifester la collégialité, les visites quinquennales des évêques sont organisées en fonction des conférences épiscopales. C’est ainsi que sur une période de trois mois, les évêques de France se rendront à Rome en trois groupes. Le premier d’entre eux a été accueilli au mois de septembre. Le deuxième groupe auquel appartient votre évêque séjournera dans la Ville Eternelle du 12 au 22 novembre. Le dernier groupe suivra immédiatement après.
Dans la répartition, la géographie sera respectée, puisque se retrouveront à Rome dans la même période les évêques des Provinces de Paris, de Lille, de Reims, de Besançon, de Dijon et des diocèses concordataires de Strasbourg et de Metz.
Les évêques présents concélébreront l’Eucharistie dans la crypte de la basilique Saint Pierre, près de la tombe de l’apôtre, dans la basilique Saint Paul-hors-les-murs, dans la basilique Saint Jean de Latran, dans la basilique Sainte Marie-majeure.
Le pape Benoît XVI recevra collectivement les évêques de chaque province. Les 4 évêques de celle de Lille échangeront avec le Saint Père dès le 12 novembre. Les 35 évêques du groupe retrouveront le pape le samedi 17 novembre. Ces contacts si précieux ont été minutieusement préparés.
Tous les évêques seront reçus ensemble par les préfets et les présidents de certaines congrégations et de certains conseils. Le dialogue souvent très libre est précédé par une présentation confiée à un évêque qui a eu mission de lire la partie du rapport des confrères présents qui relève de la congrégation ou du conseil concerné. Quel travail ! C’est dire que le temps est judicieusement utilisé !
Pour d’autres congrégations ou conseils, une délégation de tout le groupe a été constituée. Il est, en effet, matériellement impossible que tous les évêques aient, en un temps limité, contact avec toutes les instances romaines.
Pour être complet, il faut ajouter que la dernière visite quinquennale à eu lieu, en ce qui concerne les évêques de notre Province en novembre 2003. Malgré son vif désir de rencontrer ses frères, le pape Benoît XVI doit compter avec ses autres charges. La prochaine visite est donc très attendue !
Toutes les questions qui se posent aujourd’hui à l’Eglise en France seront abordées. Avec le recul nécessaire, elles pourront, à Rome, être traitées dans le cadre de l’Eglise Universelle. Nous ne pouvons que nous enrichir autour du Saint Père et de ses collaborateurs qui accueillent les évêques du monde entier. Il nous appartient de mettre aussi à la disposition de l’Eglise Universelle les richesses que l’Esprit de Dieu suscite dans l’Eglise de Jésus-Christ qui est en France.
Vos évêques ne vont pas au rapport comme des subalternes vont rendre compte au gradé de rang supérieur. Ils vont vivre un intense moment de communion fraternelle qui rapproche du Christ et ravive la force de remplir la mission confiée.
A tous et à toutes, je confie cette visite. La prière commune des fidèles et de leurs pasteurs sera gage de sa fécondité. Je vous serai particulièrement uni en ces jours bienheureux.
+ Jean-Paul JAEGER