Ressuscité, c'est quoi?
Lettre N°07 - Eglise d'Arras
Chapelle de Zuydcote (F-59)La réalité peut être dure. Il n’est jamais inutile de la regarder en face ! Un récent sondage révélait que les catholiques, dans leur grande majorité, déclarent ne pas croire à
Il est toujours possible de commenter et d’interpréter tant les questions que les réponses d’un sondage. Bien malin qui peut dire ce que cache le « oui » ou le « non » lâché, à la hâte, au hasard d’une série de questions.
Nous devons conclure de ce travail que beaucoup de fidèles, notamment parmi les plus jeunes prennent, de fait, une réelle distance à l’égard d’une affirmation majeure de notre foi. Elle soutient et donne sens à toutes les autres. Notre Eglise est confrontée au défi permanent de l’annonce de
Il est difficile de « croire » au 21ème siècle ! Cette attitude peut sembler archaïque et mutilante à des générations pétries par la science, la technique, la technologie et leurs évolutions, appelées bien vite progrès. Les séismes idéologiques n’arrangent rien. Comme croire quand il est dit que les données naturelles ne sont que des indications ? Elles doivent être soumises à l’appropriation personnelle et au sens que chacun leur donne.
La raison elle-même, la morale naguère invoquées pour fonder les comportements communs sont congédiées. Seule la démocratie peut décider de ce qui se fera ou ne se fera pas au sein d’un groupe, d’un peuple, d’une société, à charge pour ces instances de se contenter de réguler les interprétations individuelles.
Peut-on encore croire dans un tel contexte ? La foi nous renvoie toujours à un autre, un ailleurs, un autrement, un plus qui nous échappent partiellement ou totalement.
Non. Tout n’était dit de Jésus de Nazareth lorsqu’il expirait sur la croix. Sa propre histoire ne s’achevait pas dans les tourments de la condamnation et de la mise à mort qui consacraient un échec qui semblait crever les yeux. Au sein même de la faiblesse dont parle Saint Paul, il y avait place pour la puissance de Dieu.
Il n’est plus ici question de savoir scientifique, mais d’une expérience, d’une rencontre, d’un lien qui touchent à la vie et à l’amour. Notre humanité serait victime d’une redoutable catastrophe si nos instruments, quelles qu’en soient la nature et les capacités, barraient définitivement la route à la capacité de croire.
Ils seraient bien pauvres les êtres qui ne verraient plus en eux-mêmes et en autrui que ce qu’en révèlent les analyses de toutes les sciences. Il devient impossible de reconnaître les richesses de la personne si nous ne découvrons pas qu’elle n’est pas enfermée dans ses limites, ses paroles, ses gestes, ses compétences.
Il serait dramatique de ne plus voir que l’accueil de l’autre dans l’existence de chacun peut être source de mort et source de vie. Il serait triste de fermer les yeux sur un avenir toujours possible plus beau, plus vrai, plus juste, parce qu’il y a en tout être plus grand que lui-même.
La science ne dit pas tout cela parce qu’elle est marquée par ses propres limites. Le cœur de l’homme se dévoile, prend et reprend vie devant un tombeau vide, au pied du jardinier, dans une auberge accueillante, sur le bord d’un lac généreux, dans l’interrogation qui fait passer du reniement à l’amour.
C’est bien dans le Seigneur Ressuscité que se révèlent les richesses insoupçonnées, retrouvées, purifiées et guéries de la personne humaine. La plainte de l’apôtre n’a rien perdu de son actualité : « Si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi notre foi.[2] »
Qui dira aujourd’hui à nos frères que le Christ est Vivant et qu’en Lui, nous sommes déjà passés de
Alléluia !
+ Jean-Paul JAEGER