Joie pour 2014

Lettre de Mgr Jaeger Eglise d'Arras n°1

luminaire voeux bougie luminaire voeux bougie   Avec l’année 2014, va débuter un long cycle de commémorations des batailles et des événements qui ont marqué la « grande guerre » 1914-1918. Le Pas-de-Calais a payé un lourd tribut à ce dramatique épisode de l’histoire du monde, de l’Europe et de notre pays. Des soldats de nombreuses nationalités sont morts chez nous pour défendre des valeurs et des intérêts que tous, hélas, n’appréhendaient pas de la même manière !


Rares sont les familles qui n’ont pas été touchées par les conséquences des divisions, des haines et des rancunes qui ont trop supplanté le dialogue et la collaboration entre les peuples. La ville et la région d’Arras ont été durement éprouvées. Notre cathédrale a failli ne pas se remettre de ses blessures.


A lui seul, notre département constitue une sorte d’internationale des cimetières militaires. Comment ne pas y souhaiter d’abord, à l’aube de 2014, la paix ? Elle est, pour partie, un don. Elle demeure aussi une œuvre, une construction. Ne peut obtenir la paix que celui qui s’en fait l’artisan. Plus que d’autres peut-être, les habitants du Pas-de-Calais ont un devoir de paix. Cette dernière plonge ses racines dans la justice, le respect, le partage. Elle est le fruit d’une œuvre commune qui dépasse la somme des désirs particuliers.
 

Peu de temps avant le triste anniversaire de la déclaration de guerre, les Français auront été consultés ainsi que les citoyens des pays liés par les traités européens. Avec mes frères évêques, je n’ai pas à donner une consigne ou à afficher des préférences. J’ose simplement espérer que les choix ne seront pas détournés de leurs objectifs. Il est toujours tentant d’utiliser un bulletin de vote pour émettre une protestation ou manifester un mécontentement. Le bien commun, la volonté de vivre harmonieusement et ensemble méritent de la part de chacun un véritable engagement. Nos communes ont besoin de l’abnégation du véritable service.


Il serait regrettable, en nous rappelant ce qui s’est passé en Europe avant et après la guerre 1914-1918, de la doter d’un parlement dont les élus auraient d’autres perspectives que celle de perfectionner des rapprochements, des collaborations, des unions propres à garantir durablement la paix et la fraternité. Il ne faut pas tout réclamer à l’Europe. Il faut encore la bâtir.

 

Notre avenir passe par la capacité de mobilisation d’hommes et de femmes, élus ou non, capables de dépasser les frontières géographiques, idéologiques, partisanes, corporatistes. Ils devront promouvoir les valeurs humaines qui sauvegardent la dignité de chaque être et permette à l’humanité de demeurer une famille.
Depuis son élection, le pape François incarne ce visage chaleureux de l’humanité et de l’Eglise. Fidèle à la parole de Dieu, à la Tradition et à l’héritage de l’Eglise, il touche les personnes qu’il rencontre au plus intime de leurs préoccupations, de leurs questions, de leurs joies, de leurs échecs. Il rappelle fort justement que les cadres et les structures demeurent des instruments mis à la disposition de l’annonce de la Bonne Nouvelle du Salut. Ces moyens n’ont pas leur fin en eux-mêmes.


Le charisme de proximité qui anime notre pape nous est donné pour que la multitude de nos frères et sœurs puissent être saisis par la puissance de l’Evangile dont parle Saint Paul. Ils sont appelés à se laisser étreindre par le Christ et passer en Lui de la mort à la vie.
 

Comment ne pas désirer rendre plus forte et familière la Bonne Nouvelle de l’Evangile au cœur des hommes, des femmes, des jeunes de notre époque ? Ils y trouveront la source, le sens et l’achèvement de tous les combats humains les plus justes de la vie économique, sociale politique, morale. Ils y découvriront la complémentarité existentielle de l’homme et de la femme, le rôle et la mission des couples, des familles, la signification du mariage. Ils percevront le prix unique et la valeur inaltérable de la vie sauvegardée et promue de la conception jusqu’à la mort naturelle.
 

Je souhaite, enfin, que le travail du synode provincial, la mise en œuvre toujours plus fine du projet diocésain d’Evangélisation et de catéchèse, le développement des Maisons d’Evangile, l’élan du rassemblement Diaconia 2013 servent cet ajustement au Christ Lui-même qui s’est fait l’un de nous pour le bonheur de tous. En lui, se trouve la garantie d’une belle et bonne année 2014 !

 

+ Jean-Paul JAEGER

 

Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 3897 visites