Au dela des mots

Eglise d'Arras n°20

Audience avec le pape Visite ad limina  
Audience avec le pape
Audience avec le pape
  Lors de mes déplacements futurs dans le diocèse et de mes interventions au sein des communautés et des groupes, dans les colonnes d’Eglise d’Arras,  j’aurai l’occasion de revenir sur des points particuliers évoqués lors de la visite ad limina Apostolorum effectuée du 12 au 22 novembre. Je voudrais simplement évoquer, aujourd’hui,  un grand moment de cette démarche qui exprime parfaitement le climat et le ton des rencontres et des échanges qui figuraient au calendrier de cette décade romaine.

 

            Le jeudi 15 novembre, le pape Benoît XVI recevait les évêques des Province de Lille et de Reims. Le cadre de la bibliothèque papale reste solennel. C’est là qu’ont défilé des générations de chefs d’Etats, de souverains et de visiteurs illustres venus s’entretenir avec un pape.

 

            Le Saint Père est toujours entouré de collaborateurs et d’assistants. Les saluts et présentations d’usage étant achevés, ces derniers se sont éclipsés. Un dialogue de plus de trois quarts heure a débuté entre pasteurs. D’emblée, Benoît XVI a précisé qu’il entendait se mettre à notre écoute et partager nos préoccupations. Il souhaitait aussi recueillir de notre part des informations susceptibles de nourrir son propre ministère.

           

            Contrairement aux Préfets et Présidents des dicastères qui ont reçu les évêques, Benoît XVI n’était pas informé des questions que les évêques désiraient aborder avec lui. Ses réponses spontanées furent, sans doute, celle d’un puissant théologien, mais elles assumaient les situations concrètes de la vie et de la mission de la vie de l’Eglise dans notre pays.

            En ces instants précis, j’ai personnellement perçu et expérimenté ce que signifie, au-delà des mots et des définitions,  la collégialité épiscopale. Les évêques présents étaient à l’écoute de celui qui, au nom du Christ, les fortifie dans la foi et dans l’exercice de leurs responsabilités. Le successeur de Pierre ne peut lui-même porter cette lourde charge qu’en recueillant de ses frères leurs joies, leurs difficultés et leurs préoccupations, les uns et les autres se mettant humblement et pauvrement à la disposition de l’Esprit de Dieu.

           

            Ce dialogue fraternel trouve écho dans les encouragements reçus plus officiellement dans le discours adressé par Benoît XVI à l’ensemble du groupe, le samedi 17 novembre : « Non seulement les fidèles de vos diocèses, mais ceux du monde entier, attendent beaucoup, n’en doutez pas de l’Eglise qui est en France. [1]»

            Le pape et ses collaborateurs ont souligné les initiatives qui sont prises dans nos Eglises locales pour relever le défi contemporain de l’annonce de l’Evangile, du témoignage rendu au Christ Serviteur, du contact fraternel avec nos contemporains.

            Avec une modestie de bon aloi, je suis rentré de Rome avec l’intime conviction que les orientations diocésaines de 2000, notre projet diocésain d’évangélisation et de catéchèse étaient parfaitement en phase avec la réflexion de toute l’Eglise.

            Nous avons encore beaucoup à faire. La route est longue, mais nous avançons dans la bonne direction, même si nous ne sommes pas exempts de faux pas et de sorties de route ! Nous sommes en pleine communion avec le successeur de Pierre. Nous n’avions pas besoin d’être rassurés. Nous sommes heureux d’être affermis et assurés.

            Nous sommes entrés dans le temps de l’Avent. Ce moment d’attente dans la foi nous rappelle bien à propos que tous nos engagements ne font pas tourner une entreprise dont le gérant aurait rendu compte de l’activité au siège social.

            Nous nous tournons vers le Christ qui invite ses frères humains à recevoir et à partager les fruits de sa venue. L’Eglise est son Corps et son Epouse. Elle ne sera jamais notre propriété. « L’Eglise trouve dans sa mission divine l’assurance et le courage de prêcher, à temps et à contretemps, l’appel universel au Salut, la grandeur du dessein divin sur l’humanité, la responsabilité de l’homme, sa dignité et sa liberté – et malgré la blessure du péché – sa capacité à discerner en conscience ce qui est vrai et qui est bon, et sa disponibilité à la grâce divine. [2]» Pour qu’il en soit ainsi, viens, Seigneur, renouveler le cœur de l’homme !

 

                                                                                  + Jean-Paul JAEGER

 

 

[1] Discours de Benoît XVI aux évêques français en visite ad limina, le 17 novembre 2012.

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[2] Discours de Benoît XVI aux évêques français en visite ad limina, le 17 novembre 2012.