Des fraternités de prêtres

Eglise d'Arras N°18

 

                  Dans le cadre de l’année sacerdotale souhaitée par le pape Benoît XVI, les fidèles et leurs pasteurs sont invités à méditer, à nouveau, des textes fondamentaux de Vatican II. Ils redécouvriront, notamment, les passages qui traitent du sacerdoce commun des baptisés et du sacerdoce ministériel. L’un et l’autre ont leurs spécificités. Ils ne se comprennent que l’un par rapport à l’autre et s’appellent mutuellement.
 
                  La constitution Presbyterorum Ordinis traite plus particulièrement du ministère des prêtres. Au printemps prochain Monseigneur DEFOIS, archevêque-évêque émérite de Lille viendra aider la communauté diocésaine à lire ce document dans le contexte culturel et ecclésial d’aujourd’hui.
 
                  Je voudrais en souligner un aspect qui, de façon plus forte, s’est inscrit dans le paysage pastoral du diocèse en septembre dernier. Au paragraphe 8, le texte dit : « … les prêtres ont encore besoin de s’entraider pour le développement de leur vie spirituelle et intellectuelle, d’améliorer leur coopération dans le ministère, d’éviter le danger que peut entraîner l’isolement : autant de motifs qui poussent à encourager une certaine vie commune ou un certain partage de vie entre les prêtres ; les réalisations peuvent prendre bien des formes suivant les besoins personnels ou pastoraux : cohabitation là où c’est possible, communauté de table, ou tout au moins réunions fréquentes et régulières. »
 
                  Depuis longtemps déjà, cette recommandation est mise en œuvre. Des associations sacerdotales répondent à cette attente, des prêtres y partagent entre eux ou avec des fidèles laïcs des affinités spirituelles ou pastorales. Ces groupes apportent un réel soutien mutuel à leurs membres. En cette année sacerdotale, je les invite à poursuivre leur mission et à appeler !
 
                  À l’occasion d’une session qui a réuni les prêtres âgés de 65 ans et moins, certains ont émis le souhait de mener une vie pastorale plus concertée, conviviale et fraternelle en étant hébergés sous le même toit. Pour les raisons évoquées ci-dessus, il est apparu opportun de faire droit à leur requête.
 
                  Cette forme de vie ministérielle n’est pas meilleure qu’une autre. Elle fait place à la légitime diversité qui caractérise un presbyterium. Il ne s’agit pas davantage de transformer des prêtres séculiers en religieux. Toutes les charges qui incombent à un pasteur doivent être assumées. La vie fraternelle n’enlève rien aux exigences quotidiennes du labeur d’un curé, d’un prêtre associé ou d’un aumônier. Elle les nourrit et les stimule.
 
                  Il existe d’autres formes de fraternité que celle qui conduit à se retrouver en un même lieu. Chacun répond à un appel et examine ses désirs. La personne et l’engagement de chacun visent le bien de tous !
 
                  Trois fraternités se mettent en place en ce début d’année 2009-2010. La première à Arras, la deuxième à Lens, la troisième à Saint-Pol-sur-Ternoise. Ce mode d’exercice du sacerdoce ministériel peut avoir un double effet.
 
                  Il demande aux uns d’accepter que les prêtres résident à distance plus grande des communautés qui bénéficient de leur ministère. L’image du curé de campagne qui a longtemps servi, chez nous, de référence pour exprimer et comprendre le ministère, s’estompe et tend à disparaître. Nous n’avons pas fini de tirer les conséquences de l’affaiblissement numérique du clergé et des nouveaux modes de présence et d’intervention des prêtres.
 
                  Il rappelle aux autres que plusieurs prêtres rassemblés gardent un large rayon d’intervention. Trois prêtres, par exemple, sont, dans l’immédiat, curés de deux paroisses. Ils savent que, sans tarder, le chiffre augmentera. Les fraternités de prêtres ne sont pas d’abord constituées dans l’intérêt exclusif des communautés de leur lieu de résidence, surtout quand les fidèles de l’endroit considéré sont, déjà, largement privilégiés !
 
                  Nous poursuivrons la réflexion sur toutes les sources qui, dans le diocèse, doivent irriguer tout le tissu humain et ecclésial dans le Pas-de-Calais. Nous ne pouvons pas oublier qu’avant d’être pasteurs en des situations, des circonstances, des lieux particuliers, les prêtres collaborent avec leur évêque et leurs frères diacres pour le service de toute l’Église locale et de la famille humaine.
 
                  Ils se réjouissent de pouvoir compter sur le concours des religieux, religieuses et des fidèles diversement engagés, dont les animatrices et animateurs laïcs en pastorale.
 
                  Ensemble, prions pour nos prêtres, demandant pour eux la grâce de la sainteté. Ajoutée à leur foi, leur zèle, leur témoignage, leur enthousiasme, elle peut faire naître dans des cœurs de jeunes le désir de leur emboîter le pas, à la suite du Christ !
 
 
                                                                                  + Jean-Paul JAEGER.
 
 
                       
                       
 
                       

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