Un synode sur la famille, pour nos familles
Lettre de Mgr Jaeger Eglise d'Arras n° 17-2015
POUR NOS FAMILLES.
Le dimanche 4 octobre 2016, en la basilique Saint Pierre de Rome, le pape François a ouvert un synode ordinaire sur la famille. La plupart des membres ont été élus par les Conférences épiscopales du monde entier. Cette assemblée est donc sensiblement différente dans sa composition de celle d’octobre 2014 qui a ébauché une réflexion sur le même thème.
Pour des raisons diverses, des attentes nombreuses et opposées ont, depuis plusieurs mois, été formulées. Elles ont été largement évoquées dans les médias. Le débat qui a précédé et accompagné les deux synodes a été souhaité par le pape lui-même. L’expression a été publique et libre.
La couverture médiatique risque toujours de déformer l’ensemble des positions et d’en amplifier certains points. Personne ne reprochera à un journaliste africain ou brésilien de ne pas être sensible à des propositions qui retiennent prioritairement l’attention d’un observateur français. Un synode se déroule toujours à la dimension de l’Eglise Universelle.
Au moment où le synode est réuni, il est donc utile et intéressant de se référer aux orientations proposées par le pape François dans l’homélie de la messe d’ouverture lorsqu’il parle de la famille. Il qualifie la mission de l’Eglise en trois mots : fidélité, vérité, charité.
1 – l’Eglise réaffirme sa fidélité à l’enseignement sur la famille et le mariage reçu du concile Vatican II et développé par les derniers papes.
Vivre sa mission dans la fidélité à son Maître comme une voix qui crie dans le désert, pour défendre l’amour fidèle, et encourager les très nombreuses familles qui vivent leur mariage comme un espace où se manifeste l’amour divin ; pour défendre la sacralité de la vie, de toute vie ; pour défendre l’unité et l’indissolubilité du lien conjugal comme signe de la grâce de Dieu et de la capacité de l’homme d’aimer sérieusement.
2 – L’Eglise ne doit pas craindre de réaffirmer ce qu’elle tient pour vrai.
Vivre sa mission dans la vérité, qui ne change pas selon les modes passagères et les opinions dominantes. La vérité qui protège l’homme et l’humanité des tentations de l’autoréférentialité et de la transformation de l’amour fécond en égoïsme stérile, l’union fidèle en liens passagers.
3 – L’Eglise soigne les blessures et accompagne l’humanité blessée
Vivre sa mission dans la charité, qui ne pointe pas du doigt pour juger les autres, mais – fidèle à sa nature de mère – se sent le devoir de chercher et de soigner les couples blessés avec l’huile de l’accueil et de la miséricorde ; d’être ‘’hôpital de campagne’’ aux portes ouvertes pour accueillir quiconque frappe pour demander aide et soutien ; de sortir de son propre enclos vers les autres avec un amour vrai, pour marcher avec l’humanité blessée, pour l’inclure et la conduire à la source du salut.
Une Église qui enseigne et défend les valeurs fondamentales, sans oublier que « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat … » (Mc 2, 27)
Une Église qui éduque à l’amour authentique, capable de tirer de la solitude, sans oublier sa mission de bon samaritain de l’humanité blessée.
Ces quelques pistes ouvertes par le pape constituent autant d’invitations à la prière au moment où, à la lumière de l’Esprit Saint, les membres du synode se mettent à l’écoute du projet de Dieu pour les familles dans le monde et dans l’Eglise de notre temps. Que le Seigneur entende nos supplications !
+ Jean-Paul JAEGER