A cause de Jésus, mort et ressuscité

Lettre publiée dans Eglise d'Arras n°7

Lecture de la Passion Célébration de la Passion et des Rameaux  
Lecture de la Passion
Lecture de la Passion
« Cette œuvre de la rédemption des hommes et de la parfaite glorification de Dieu, à quoi avaient préludé les grandes œuvres divines dans le peuple de l’Ancien Testament, le Christ Seigneur l’a accomplie principalement par le mystère pascal de la bienheureuse passion, de sa résurrection du Seigneur des morts et de sa glorieuse ascension ; mystère pascal par lequel ‘en mourant, il a détruit la mort, et en ressuscitant, il a restauré la vie. »

 

 

Les Chrétiens proclament la foi au Christ mort et ressuscité en qui tout homme est appelé à accueillir le salut et à passer de la mort à la vie. Dire cette foi et en témoigner, c’est inviter à être disciple de Celui qui s’est livré par amour pour nous.

Au cours de la semaine sainte, l’Eglise va se laisser guider, plus particulièrement, vers le mystère de Pâques et par la liturgie, elle va y enter, à nouveau, avec les adultes qui célébreront les sacrements de l’initiation chrétienne.

 

Il nous est nécessaire de parcourir l’itinéraire pascal. Nous l’avions peut-être perdu de vue au cours des semaines et des mois écoulés. Nous avons été témoins ou protagonistes de plusieurs débats. Ils ont fait écho à des divergences, des incompréhensions, des points de vue. Ils ont permis de repérer des clivages, ils ont entretenu des polémiques.

 

La confrontation et le dialogue sont légitimes, même à l’intérieur de l’Eglise. Cependant, ils déforment et défigurent l’Eglise dès l’instant que les acteurs s’en servent comme d’un instrument au service de leur propre idéologie, de leur perception du monde, de leur désir social.

Nous sommes-nous souvenus, ces temps derniers, que nous n’avions pas à juger, à condamner, à rejeter, mais à nous laisser saisir par le Christ qui nous mène, avec lui, à l’abaissement de la croix, avant d’accueillir la vie nouvelle ?

Avons-nous cherché à défendre nos convictions ou à partager déjà un amour plus fort que tout, un amour qui nous dépouille, mais fait jaillir, au cœur des détresses et des souffrances, l’eau vivre de sa vie ?

 

Nous ne pouvons pas échapper aux requêtes, au regard, aux appréciations d’une société qui n’a plus été déposée, à sa naissance, dans le berceau de la foi chrétienne. Nous sommes citoyens de cette société. Dans ses tristesses et ses joies, ses réussites et ses échecs, nous ne pouvons qu’aller vers elle avec pour toute force, Jésus mort et ressuscité. Nous en sommes, pour elle, les signes et les instruments.

 

Le mardi 7 avril 2009, à 10 heures, en la cathédrale de Saint-Omer, les fidèles et leurs pasteurs sont invités à se retrouver pour la célébration de la messe chrismale. Nous y ferons l’expérience de l’unité de l’Eglise et de l’humanité dans le Christ. Nous aurons, plus que jamais, besoin de laisser Jésus lui-même nous unir en lui, par l’Eucharistie les autres sacrements qui utiliseront les huiles bénies et le Saint-Chrême consacré. Vous êtes attendus !

 

A travers les différents offices de la Semaine Sainte, nous serons menés jusqu’à la vigile pascale au cours de laquelle seront engendrés de nouveaux enfants de Dieu et tout son peuple redira la foi du baptême. Nous proclamerons que déjà nous sommes passés de la mort à la vie.

Nous penserons à ces hommes et à ces femmes qui nous ont rejoint dans les maisons d’Evangile et ont rencontré le Christ vivant dans l’Evangile selon Saint Marc ou ont simplement pressenti sa présence. Ils ne seront peut-être pas encore avec nous pour crier « Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ! »

 

De quel poids pèseront alors nos querelles et nos divisions au regard de la mission qui nous incombe et qui nous sera, une fois de plus, confiée dans la nuit de Pâques : annoncer et montrer à nos frères qu’ils sont vivants et aimés parce que le Christ est sorti vainqueur du tombeau !

Alléluia !

 
+ Jean-Paul JAEGER