Bienheureux Jean-Paul II

Eglise d'Arras N°10

Jean Paul Jaeger et Jean Paul II Jean Paul Jaeger et Jean Paul II  Le christianisme s’inscrit dans une histoire. Tout croyant se situe dans la longue tradition de la promesse faite par Dieu à Abraham. Il aurait une descendance aussi plus nombreuse que les étoiles du ciel. Autant dire qu’aucun nombre ne saurait en fixer la limite. Dieu Lui-même, en son Fils, Jésus-Christ, est entré dans l’histoire. Jérusalem est devenue le lieu où la mort et la résurrection dont les effets transcendent l’espace et le temps y sont datés. C’est à partir de la Galilée, terre dans laquelle Dieu fait chair s’est enraciné, que le Seigneur envoie ses apôtres en mission : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel set sur la terre. Allez donc de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. [1] »

 

            Cette histoire qui se continue passe par Rome. Les apôtres Pierre et Paul y ont annoncé l’Evangile. Ils y sont morts. Le premier des apôtres a fondé l’Eglise dont l’Evêque recevrait, comme lui et après lui désormais, la charge d’affermir ses frères dans la foi, de garantir l’unité de l’Eglise et du collège des évêques. Cette Eglise de Rome a été baignée du sang des martyrs. C’est la certitude qu’il nous faut retenir de façon prioritaire lorsque nous nous rendons en pèlerinage dans la Ville Eternelle. L’Eglise est fondamentalement, œuvre de l’Esprit Saint. Cependant, elle n’a pu naître et croître qu’au prix de la fidélité d’une multitude d’hommes et de femmes connus ou inconnus qui ont préféré perdre la vie plutôt que de renier Celui en qui, ils avaient mis leur foi.
 
 Il n’y a pas d’Eglise sans ce don total. Il est bon de le rappeler en une période et dans un pays où il nous semble tellement difficile d’annoncer l’Evangile et de rendre témoignage au Christ mort et ressuscité. Nous sommes loin, très loin, d’avoir combattu jusqu’au sang !
 
Le dimanche 1er mai, le monde entier était représenté à Rome pour la béatification du pape Jean-Paul II. Au sens propre du terme, il n’a pas été martyr. Il savait, par expérience, que l’Eglise et ses membres peuvent être persécutés. On comprend pourquoi avec force et vigueur, il a inlassablement défendu sur toute la planète la vision d’un homme libre uni à Dieu, réconcilié avec lui par le sacrifice de son Fils. 
 
Jusqu’au bout, dans la faiblesse et la pauvreté de la maladie et de la dégradation corporelle, Jean-Paul II a tenu bon pour que cette Bonne Nouvelle irrigue le monde, renouvelle et transforme l’humanité. A sa façon, il s’est offert sans aucune restriction, pour que l’être humain puise accueillir l’amour de son Seigneur et puisse en vivre.
 
La foule présente à Rome est venue, à nouveau, chercher auprès du Bienheureux Jean-Paul II un surcroît de foi, d’espérance et de charité sans lesquels aucune entreprise ne parviendra à assurer l’unité de la famille humaine, dans la paix, la justice, la liberté, le développement et la fraternité.
 
Certains ont été surpris de la rapidité de cette béatification. Habituellement, les bienheureux et bienheureuses sont des êtres devenus irréels par leur longue antériorité dans le temps. Ils apparaissent d’autant plus nimbés de béatitude qu’ils sont inaccessibles.
 
L’imaginaire et le mythe en prennent un coup lorsqu’il est possible de dire que l’on a conversé en tête-à-tête, mangé et bu avec un bienheureux ! L’Eglise nous dit que ce pape d’exception reste proche, tout proche de nous, lorsqu’il invite les croyants à ne pas avoir peur à ouvrir nos portes, nos vies et nos cœurs au Christ. N’est-ce pas précisément l’encouragement dont nous avons particulièrement besoin en ce début de troisième millénaire ?
 
Tandis que se célébrait une messe d’action de grâce, lundi matin 2 mai, sur la place Saint Pierre, j’ai eu le privilège d’un passage prolongé dans l’immense basilique vide et fermée pendant l’office. Seuls quatre gardes suisses encadraient le cercueil de Jean-Paul II. Ce qui restait de lui sur cette terre ne comptait déjà plus. C’est d’auprès de Dieu qu’il nous invitait à mener jusqu’au bout le combat de la foi !
 
 Bienheureux Jean-Paul II, guide et soutiens notre marche !
 
 
                                                                                  + Jean-Paul JAEGER
 
 
 
 
 


[1] Matthieu 28, 18-19.