Les adieux à Belval

Vers le pays que Dieu indiqueEglise d'Arras N°15

belval belval  Les prochaines semaines seront marquées par des événements douloureux pour la vie religieuse contemplative dans notre diocèse. Le regroupement de quatre communautés de moniales cisterciennes à IGNY, dans le diocèse de Reims, deviendra effectif dans le courant de l’automne. Il entraine la fermeture de l’abbaye de Belval. Dans le même temps, les Sœurs de la Visitation de Saint Martin Boulogne se disperseront dans différentes communautés de la Congrégation.

 

            Le projet des religieuses de Belval a été longuement préparé. Il atteint son but après une solide préparation. Il répond au désir de constituer un monastère où les Sœurs aînées et les plus jeunes pourront, de manière diversifiée, répondre aux exigences de la vie contemplative et offrir, nous l’espérons avec elle, une voie à la relève.
 
            Les Sœurs de la Visitation avait fait un autre choix. Elles désiraient rester ensemble au sein d’un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes qu’elles souhaitaient construire dans leur propriété. En effet, les locaux actuels ne sont plus adaptés à un petit nombre de religieuses dont l’avancée en âge pose les problèmes inhérents à cette situation. Les autorisations administratives ayant été refusées, elles ont dû faire assez rapidement des choix d’autant plus difficiles qu’approche la fin du mandat de la Sœur Supérieure dont la succession ne peut pas être localement assurée.
 
            Nous mesurons les déchirements que représentent ces départs et ces dispersions. Ils ont une même et unique cause : la faiblesse, voire l’absence, de nouvelles entrées dans les communautés au cours des vingt dernières années.
 
            Beaucoup de fidèles, de prêtres, de religieux et religieuses peuvent attester du rayonnement et de la fécondité spirituelle, de l’engagement des moniales et de leur fidélité. Tous savent ce qu’ils doivent à Belval, à la Visitation, à leurs communautés. Ces lieux et ces sœurs nous manqueront. Leur départ constituera pour notre diocèse un réel appauvrissement.
 
            Les communautés contemplatives ne recrutent pas dans le seul diocèse de leur implantation. Nous pouvons nous interroger sans culpabiliser qui que ce soit sur les raisons qui ont conduit à la fermeture de deux communautés dont les qualités sont unanimement louées.
 
            J’entends trop souvent demander des prêtres, des religieux, des religieuses sans que soit évoquée la responsabilité des communautés chrétiennes d’en engendrer. Il y a une injustice profonde à attendre que les ministres ordonnés et les consacrés viennent d’ailleurs sans travailler le terrain sur lequel des vocations peuvent, dans le respect de la liberté des personnes, éclore dans les familles et les communautés de chez nous.
 
            L’heure est à la réflexion dans la foi. Elle est surtout à la reconnaissance. Dieu sait ce qui a été semé et reçu par la présence, la prière, l’offrande et la consécration de générations de moniales. Nous ne pouvons que rendre grâce.
 
            La communion dans l’Eglise est une réalité. A distance du diocèse, des Sœurs plus nombreuses continueront à intercéder pour l’Eglise et l’humanité dans le diocèse d’Arras. Dieu saura combler, comme Il l’entend, un vide qui nous peine. Puisse-t-il décupler nos énergies et nous donner sa force, sa lumière et son amour pour annoncer la Bonne Nouvelle du Salut et en témoigner !
 
            Il est prématuré de donner des informations totalement fiables sur le devenir des deux monastères. Un projet existe pour celui de Belval. Il est bien élaboré. Il est arrivé au moment où des promesses doivent se transformer en engagements concrets. A Saint Martin Boulogne, il importe dans l’immédiat de régler les problèmes canoniques. L’avenir de la propriété dépend des solutions effectivement retenues par les Sœurs et les autorités compétentes.
 
 
Aujourd’hui, nous pensons aux sœurs plus qu’à leurs murs !
 
Nous dirons au revoir et nous souhaiterons une heureuse mission aux moniales de Belval lors de l’Eucharistie qui sera célébrée
dans l’église du monastère,
le dimanche 2 octobre 2011,
à 15 heures.
 
Elles comptent sur notre soutien, notre prière et notre attachement. Faut-il leur dire que nous ne cesserons pas d’avoir besoin des leurs ?
 
La date et les modalités de l’au-revoir à nos sœurs visitandines seront fixées ultérieurement.
 
Le « oui » à l’appel et à la volonté du Seigneur ne restent jamais sans fruits.
 
 
+ Jean-Paul JAEGER