Pour l'avenir des serviteurs

Eglise d'Arras N°20

bougies de l'avent Ouf, il reste le fameux calendrier aux saveurs attractives et la couronne aux quatre bougies pour rappeler, hors des cercles de l’Eglise, l’existence du temps de l’Avent ! il y a belle lurette que les illuminations et les décorations ne soulignent plus la fête de noël. Elles servent de produit d’appel à la consommation du mois de décembre. Plus question d’attendre quelque chose ou quelqu’un, il faut acheter.


Quand se lèvera l’Astre d’en-haut, il sera déjà temps d’éteindre les précieuses ampoules et de faire l’évaluation économique de noël 2011. Le 25 décembre, le célèbre « Douce nuit » fera figure de rengaine. il aura attendri les promeneurs et acheteurs des marchés de noël depuis
plus d’un mois.

 

Nous le savons depuis longtemps : la culture et la foi ne marchent plus d’un même pas dans notre société.

Cette dernière ne voudrait pour rien au monde renoncer à noël, mais son noël ressemble de moins en moins à celui que nous appelle à célébrer l’Eglise. Il en a gardé bien des aspects et des symboles. il se trouve cependant largement dépouillé de sa signification originelle.
Tant mieux si la foi chrétienne propose encore au plus grand nombre la joie, l’espérance et la paix par la naissance d’un enfant. A ce jour, aucune autre fête n’a offert avec une égale intensité, ce moment de profonde et large communion.


Fidèles du Christ, nous ne pouvons pas renoncer à donner le signe du bouleversement qu’opère la venue du Fils de Dieu dans la chair et l’histoire des hommes.


Pour avoir accès à cette révélation, il nous faut attendre et veiller.


L’année 2011 se termine par une série de gigantesques points d’interrogation. Pour de nombreux peuples, notamment en Europe, ils ponctuent les fragilités économiques et financières. Les conséquences sont douloureuses pour les plus faibles. ils se demandent de quoi demain sera fait. ils cherchent à qui faire confiance.


Dans plusieurs pays proches par la géographie et l’histoire des hommes, des femmes, de nombreux jeunes ont brisé ou tentent encore de briser le joug de pouvoirs totalitaires. ils découvrent qu’abattre est déjà bien difficile, mais qu’il est complexe et hasardeux de construire ! La proximité d’une échéance électorale risque d’accélérer la surenchère. Les candidats ne manqueront pas de prêter l’oreille aux lobbies de toutes sortes, soucieux de
faire entrer dans le domaine législatif des intérêts ou des désirs susceptibles de mettre à mal le consensus social et de lui substituer une multitude de communautés.


Soyons clairs. nous n’attendons pas la venue de Celui qui résoudra instantanément les immenses problèmes que des citoyens responsables doivent affronter ensemble. Dieu a confié la gestion de la création aux hommes ! Ce travail n’est possible que si l’homme est lui-même renouvelé.
Le Chris est déjà venu, « il viendra de nouveau, revêtu de sa gloire, afin que nous possédions dans la pleine lumière les biens … que nous attendons en veillant dans la foi. »
 

En une période où tous les biens sur lesquels nous misons habituellement sont menacés de dévaluation, l’Eglise nous presse de nous tourner vers l’unique richesse qui donne sens et prix à ceux que nous partagerons et distribuerons. Jésus-Christ est ce bien. nous ne pouvons pas l’acheter, le vendre ou l’échanger. il ne se déprécie pas. il se reçoit sans mérite de notre part. il est pur effet de l’Amour pour l’humanité.


nous avons reçu ce don, mais nous l’attendons encore et toujours. Au gré de nos enthousiasmes et de nos infidélités, nous n’aurons jamais fini d’appeler et d’attendre celui qui vient combler nos vies et rassasier nos coeurs. il nous envoie porter cette Bonne nouvelle, en témoigner auprès de nos frères et en donner les signes, là où il nous précède par son Esprit.


En nous engageant résolument dans la démarche Diaconia 2013, nous lançons le cri de notre attente et de celui de l’humanité. nous ne restons pas abattus, démunis et désespérés. L’Eglise et l’humanité veillent et servent. Elles proclament leur espérance : «Viens, seigneur !»


+ Jean Paul Jaeger