Un acte de foi

Eglise d'Arras n°14

paysage paysage   La période des vacances d’été « à la française » est terminée. Il est effectivement habituel chez nous qu’une longue interruption des activités quotidiennes accompagne sur le calendrier les mois de juillet et août.

 

Tous n’ont pas la possibilité de céder aux charmes du dépaysement géographique et de la découverte. Personne, cependant, n’échappe au changement de rythme. Il faut souvent remettre à plus tard, faute d’interlocuteurs,  ce que l’on aurait bien aimé régler aujourd’hui ! Les Jeux Olympiques ont, cette année, ajouté une note supplémentaire de rêve à ce traditionnel  engourdissement.
Oui, nous attendons beaucoup du repos et de la détente de l’été. La déception est parfois à la hauteur de l’espoir ! Qui n’a pas pesté contre le mauvais temps ou l’escalade des priX du carburant ?  Ils ont peut être estompé provisoirement dans les esprits les nuages qui s’amoncelaient dans le ciel de l’économie et de l’emploi, dures réalités qui sont maintenant au rendez-vous de la rentrée. Le chemin est tracé, il est impossible de ne s’y aventurer.
L’Eglise dans notre diocèse est marquée par les phénomènes de société que je viens d’évoquer. Là est le terrain de sa mission. Elle y retrouve tant de frères humains ! L’Eglise n’a pas sommeillé durant les deux derniers mois. Elle s’est seulement adaptée  pour continuer à servir. Les rassemblements dominicaux, l’affluence du 15 août, les marches, les camps, les propositions de la pastorale du tourisme ont permis de rappeler que Dieu s’invite aussi sur les rivages célèbres, les stations ensoleillées ou les terrains de camping.
Le dynamisme et la forme renouvelés ne seront pas de trop pour aborder une nouvelle étape qui sollicitera, à coup sûr, les efforts, la solidarité et l’engagement de toute la communauté nationale. Les sujets de préoccupation et d’interrogation ne manquent pas.
Pour la rentrée, l’Eglise n’a pas réponse à tout. Elle se doit, par ailleurs, de respecter l’autonomie des réalités terrestres et de leur gestion. Il lui revient de mettre à la disposition des hommes ce que lui révèle sa foi, l’Evangile qu’elle a reçu, le Christ Lui-même. Qui pourrait croire que l’itinéraire de Celui qui a donné sa vie par amour pour ses frères peut laisser indifférent, même s’il respecte toutes les libertés ?
Nous célébrerons le 14 octobre prochain le 50ème anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II. A cette occasion, selon le désir du pape Benoît XVI, nous entrerons dans une année de la foi. Nous poursuivrons avec l’Eglise en France la démarche Diaconia 2013.
La foi n’est pas affaire de technique, de savoir-faire et de méthode. Dieu seul donne la foi. Nous ne serons jamais que les instruments et les serviteurs du projet divin. Dès que des personnes ou des groupes imaginent avoir trouvé une recette meilleure que les autres pour proposer ou transmettre la foi, Dieu et l’histoire se chargent de leur révéler, parfois cruellement, que leur prétention est vaine.
Dans le rituel du baptême que les plus anciens ont connu et pratiqué, il était demandé dès le début de la célébration aux catéchumènes ou aux papas, mamans, parrains et marraines du bébé : « Que demandez-vous à l’Eglise de Dieu ? » Ils répondaient : « La foi. » Quelques minutes plus tard, ils proclamaient la foi de l’Eglise au Dieu Père, Fils et Esprit. Ainsi est évitée toute forme d’orgueil ou de suprématie. Nous ne pouvons vivre et manifester que ce que nous avons reçu !
Au cours de l’année de la foi, nous ferons nôtre la supplication des apôtres : « Seigneur, augmente en nous la foi ! » [1] La prise de conscience de la pauvreté de notre foi nous fera emprunter, à nouveau, la route de l’humilité.
Avec l’apôtre Jacques, nous serons confrontés à une épreuve de vérité. Nous risquons parfois de nous retrancher derrière la foi pour juger de tout et de tous. Des puissants de tous ordres l’ont utilisée et cherchent encore à l’utiliser pour justifier leur domination et leur pouvoir.
Or, la foi agit pour refléter l’Amour du Dieu en qui, par grâce, l’homme peut croire. Si personne ne voit le fond des cœurs auquel Dieu seul a accès, chacun peut voir les fruits de l’arbre dans lequel coule la sève de l’amour divin. Il est alors possible de remarquer que « la foi sans les œuvres est morte. » [2]
L’année de la foi ne constitue pas un élément supplémentaire de programme. Gardons-nous bien de la traiter comme telle. Elle promet bien des remises en question !
Je vous fixe rendez-vous le dimanche 14 octobre 2012 à la cathédrale d’Arras pour ouvrir  cette année à la lumière du concile Vatican II.           
+ Jean-Paul JAEGER   


[1] Luc 17, 5.
[2] Jacques 2,26